Lisons dans No 14.34 : De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour ; et vous saurez ce que c’est que d’être privé de ma présence.
Tout d’abord, dans No 13 Moïse envoie 12 espions explorer le pays promis afin d’en préparer la conquête. En agissant de la sorte, Dieu visait un double objectif : premièrement, il voulait qu’Israël soit conscient de la beauté du pays, mais deuxièmement, qu’il soit aussi conscient des efforts à faire pour le conquérir. Cependant, à leur retour, 10 des 12 espions ont fait un rapport décourageant au peuple d’Israël, en mettant en doute les promesses de Dieu, parce qu’ils ont vu des géants dans le pays.
Parce qu’Israël a choisi de croire les 10 espions incrédules plutôt que les promesses qu’il leur avait faites, Dieu prononce un jugement sur son peuple : il allait errer dans le désert pendant 40 ans. La suite de l’histoire nous apprend que toute cette génération, à l’exception de Josué et Caleb, mourut dans le désert et n’entra jamais dans le pays promis. Mais ce qui est encore plus dramatique, c’est que tous ceux qui n’avaient pas cru à la promesse de Dieu, allaient savoir ce que c’est que d’être privés de la présence de Dieu.
Nous avons ici l’image de ce qui peut arriver au chrétien s’il persiste dans l’incrédulité et la désobéissance envers Dieu : il peut faire l’expérience de ce que cela signifie d’être privé de sa présence. Ayant déjà vécu cette terrible expérience, je peux témoigner que l’on n’est pas toujours conscient de la présence de Dieu, mais que l’on est bien conscient lorsqu’on en est privé, suite à l’abandon de la foi. Je vous prie de noter ce qui suit :
Un chrétien négligeant dans la prière peut devenir inconscient de la présence de Dieu. Mais quand il perd cette présence, il devient conscient du terrible vide laissé par l’absence de Dieu.
On ne se rend pas toujours compte du départ de la présence de Dieu, parce qu’elle s’en va tout doucement, mais c’est après son départ que l’on découvre l’horreur de son absence. Voici un exemple :
Samson était un naziréen, c’est-à-dire un homme consacré à Dieu, et devant suivre des règles strictes, parmi lesquelles l’interdiction de se couper les cheveux, ou pire encore, de se raser la tête. Tant qu’il respectait cette règle, Samson était revêtu d’une force surnaturelle grâce à une onction spéciale de la présence de Dieu. Mais les convoitises charnelles de Samson l’ont amené à perde sa vigilance, jusqu’au jour où il fût séduit par Délila, et livré entre les mains des philistins qui cherchaient un moyen de le vaincre. Nous lisons dans Jg 16-19-21
19 Elle l’endormit sur ses genoux. Et ayant appelé un homme, elle rasa les sept tresses de la tête de Samson, et commença ainsi à le dompter. Il perdit sa force.
20 Elle dit alors : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et dit : Je m’en tirerai comme les autres fois, et je me dégagerai. Il ne savait pas que l’Eternel s’Était retiré de lui.
21 Les Philistins le saisirent, et lui crevèrent les yeux ; ils le firent descendre à Gaza, et le lièrent avec des chaînes d’airain. Il tournait la meule dans la prison.
Soyez attentif à ce récit, et prenez note de la manière dont Samson connu une progression dans la perte de la présence de Dieu :
1) Il s’endormit.
2) Il eut la tête rasée, en désobéissance à l’ordre de Dieu.
3) Il perdit sa force.
Si nous regardons de plus près, nous découvrons que c’est le même schéma pour le chrétien qui perd la présence de Dieu :
1) D’abord le diable endort le croyant.
2) Ensuite, l’endormissement spirituel l’entraîne dans le compromis et la désobéissance.
3) Finalement il lui fait perdre sa force et peut facilement le maîtriser.
Le v.20 nous apprend une terrible vérité : Si Samson fut vaincu par les philistins qui sont venus le capturer, c’est parce qu’il ne savait pas que Dieu s’était retiré de lui, et qu’il n’avait plus de force pour affronter ses adversaires. Parfois les croyants se réveillent tardivement de leur sommeil pour découvrir qu’ils n’ont plus la présence de Dieu, et qu’ils ne peuvent pas vaincre l’attaque des forces démoniaques contre eux.
Notons aussi la progression dans la déchéance de Samson lorsque la présence de Dieu le quitta : 1) il fut fait prisonnier, 2) il perdit la vue, 3) il descendit chez ses ennemis, et 4) il fut enchaîné comme un esclave. De la même façon, quand un croyant perd la présence de Dieu, sa déchéance comporte aussi ces quatre étapes : le diable l’emprisonne, il ne discerne plus rien, il descend de niveau spirituel et il est lié par des faiblesses.
Mais Dieu veut par-dessus tout que nous retrouvions sa présence, que nous puissions en être de plus en plus conscient, afin de ne plus jamais la perdre. 2 S 14.14 déclare : Dieu n’ôte pas la vie, mais il désire que le fugitif ne reste pas banni de sa présence.
Le second plus beau jour de ma vie, c’est celui où j’ai cessé d’être un fugitif spirituel, banni de la présence de mon Seigneur. Le premier plus beau jour de ma vie a bien sûr été celui où sa présence a envahi ma vie d’adolescent, lorsque je suis né de nouveau. Comme Samson, J’ai été privé de la présence de Dieu pendant plusieurs années, et qui sait ce qui me serait arrivé si j’étais mort pendant cette période...
Maintenant, je crois dans l’élection divine, mais je crois aussi que si l’élection nous assure de la fidélité, de la patience et de la miséricorde de Dieu, elle ne nous immunise pas contre le jugement si nous persistons dans le péché. Regardons ce que dit Ro 8.12-13 :
12 Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.
13 Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez.
Lisons ces versets dans la version Parole Vivante, afin de comprendre que la persistance d’un individu dans le péché, le conduit à la mort spirituelle :
12 Voilà pourquoi, chers frères, nous ne sommes plus tributaires de nos instincts. Si nous avons des obligations, ce n’est plus envers l’homme livré à lui-même : nous ne sommes plus obligés d’accomplir ce qu’il exige de nous.
13 Si vous continuez à suivre ses impulsions et à le laisser régner en vous, vous marchez vers la mort. Si par contre, par la puissance du Saint-Esprit, vous livrez à la mort les actes mauvais que vous accomplissez dans votre corps charnel, vous vivrez réellement.
Après des années de privation de la présence divine, dans sa grâce, Dieu est souverainement revenu vers moi alors que je ne m’y attendais pas. J’ai su ce jour-là que mon désert spirituel était fini ! Cette présence est revenue avec puissance, elle m’a enveloppé et a vivifié mon esprit de l’intérieur. En une seconde, je suis passé du vide à la plénitude, en devenant conscient de la glorieuse présence de Dieu.
Ma vue spirituelle a été instantanément restituée, et j’ai vu simultanément mon état de péché et la sainteté absolue de Dieu. Je me suis alors retrouvé sous un terrible fardeau de culpabilité. Le poids de la présence enveloppante de Dieu et du sentiment de culpabilité que je ressentais, m’ont secoué physiquement et fait pleurer pendant longtemps. J’expérimentais alors un vrai séisme spirituel.
C’est comme si le ciel descendait dans mon âme, et rentrait en conflit avec l’enfer qui était en moi. Je prenais conscience que les ténèbres intérieures s’enfuyaient devant la présence pénétrante de Dieu. Je suis ensuite passé par 15 jours de repentance, à pleurer toutes les larmes de mon corps, en suppliant Dieu de me pardonner et de me purifier. Et pendant ces 15 jours, Dieu a restauré sa présence en moi.
Je fus saisi de terreur en réalisant que j’étais perdu sans cette présence divine, et que j’aurais pu aller en enfer. J’ai compris que le salut, ce n’est pas seulement une décision, mais c’est une personne. Notez ce qui suit attentivement : Ce n’est pas la décision que nous avons prise il y a quelques années, mais c’est la personne et la présence actuelle du Seigneur qui font que nous avons la vie éternelle et que nous sommes sauvés.
Depuis ce retour, j’ai développé une passion pour la présence de Dieu. Je sais que sans la présence de Dieu, nous faisons tous fausse route et que, quels que soient nos talents, nous échouerons. Jésus a dit dans Jn 15.5 : Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
L’expression « sans moi » signifie « loin de moi, séparé de moi », ce qui fait référence à la présence de Jésus. Il n’est pas question ici de croire en Jésus, mais d’avoir sa présence avec nous. Le plus grand besoin de l’Eglise de Christ aujourd’hui, c’est d’expérimenter la restauration de la présence manifeste de Dieu. Rechercher cette restauration devrait être notre priorité !
Ce ne sont pas les programmes et les prédications qui nourrissent l’âme, mais c’est la présence de Dieu qui doit imprégner les programmes et les prédications, c’est elle qui nourrit l’âme. Pour retrouver ou faire l’expérience de la présence de Dieu, nous devons tout d’abord comprendre ce qu’est la présence de Dieu. Or, la première vérité à comprendre, c’est que nous ne devons pas confondre la présence de Dieu et les effets de cette présence. Il y a un texte intéressant dans 1 R 19.11-13 :
11 L’Eternel dit : Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l’Eternel ! Et voici, l’Eternel passa. Et devant l’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : l’Eternel n’Était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : l’Eternel nÉtait pas dans le tremblement de terre.
12 Et après le tremblement de terre, un feu : l’Eternel n’Était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger.
13 Quand Elie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles : Que fais-tu ici, Elie ?
Le grand prophète Elie se trouve à Horeb, la montagne où Dieu s’est révélé à Moïse et lui a parlé. Dieu veut se révéler tout à nouveau à Elie qui était découragé et fuyait devant les menaces de la reine Jézabel. Dans cet épisode, nous découvrons les six étapes qui ont permis au prophète d’être renouvelé dans la présence de Dieu :
1) Il a dû entendre ce que Dieu dit pour savoir ce qu’il devait faire. De la même façon, nous devons recevoir la parole de Dieu pour être informé sur les réalités divines et connaître la présence de Dieu.
2) Il a dû attendre que Dieu passe là où il se trouvait. Cela signifie que nous ne pouvons pas produire la présence de Dieu par nos moyens personnels, car c’est Dieu seul qui décide de la révélation de sa présence.
3) Il a dû être attentif au murmure doux et léger car ce n’est que lorsqu’il l’entendit, qu’il prit conscience de la présence de Dieu. Nous devons aussi être vigilent pour discerner la présence de Dieu.
4) Il a dû sortir de la caverne où il s’était réfugié (Cf. v.9). Nous aussi, nous devons sortir de notre caverne où nous nous cachons, et cette caverne peut être : l’isolement, la peur, l’amertume, les blessures, etc.
5) Il a dû faire preuve de révérence, au point de s’envelopper le visage de son manteau. Nous aussi nous devons veiller à ne pas tomber dans une familiarité où nous oublions de révérer le Dieu parfaitement saint. Nous devons être vigilant en la matière, car la tentation est forte dans ce siècle de séduction.
6) Il a dû se tenir à l’entrée de la caverne devant Dieu. Cela parle de la position que nous devons prendre en renonçant à nous-même, en disant « oui » à Dieu et en nous rendant disponible pour lui.
J’attire votre attention sur la 3ème étape, celle du discernement de la présence de Dieu. Elie a été témoins de trois phénomènes spectaculaires : le vent, le tremblement de terre et le feu. Mais avez-vous remarqué que Dieu n’était dans aucun d’eux ?
Ces phénomènes n’étaient que les effets accompagnant la manifestation de la présence de Dieu qui elle, était dans le murmure doux et léger ou, selon l’hébreu, « un petit son de silence ». C’est important de comprendre cela. Elie a su faire la différence entre la présence de Dieu et les manifestations accompagnant la présence de Dieu. Ce sont deux choses distinctes.
Voici donc la 1ère vérité que nous ne devons pas oublier : Nous pouvons perdre la présence de Dieu... Cela m’est personnellement arrivé, et cela peut arriver à tout croyant qui désobéit au Seigneur. Mais nous pouvons la retrouver. La restauration de cette présence est, grâce à Dieu, possible. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre la présence de Dieu. D’autres vérités à ce sujet doivent être partagées. C’est ce que nous ferons dans les articles qui vont suivre.
A bientôt...
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