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Employeurs/Employés : Que dit la Bible ?

Dernière mise à jour : 18 mai

*Cet article est un extrait de notre formation théologique Cycle Éphésiens, où nous analysons verset par verset toute l’épître aux Éphésiens.


Nous poursuivons notre étude des relations domestiques dans le sixième chapitre de la lettre aux Éphésiens. Après avoir donné des instructions aux pères et aux enfants dans les v. 1-4, Paul va s’adresser aux serviteurs et maîtres dans les v. 5-9. Suivons le même ordre que Paul et commençons par le premier point :


Miniature d’un enseignement biblique de Libraccess Academy sur les relations entre employeurs et employés selon le livre des Éphésiens, avec un homme pensif en arrière-plan et les textes « Employeurs, employés – Que dit la Bible ? » et « Extrait du cycle Éphésiens ».

I. L’INSTRUCTION AUX SERVITEURS


Éphésiens 6 : 5-8 : Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien.


Tout d’abord, il faut savoir que les mots « serviteurs » aux v. 5 et 6 désignent plus littéralement des esclaves, ce que confirme d’ailleurs le v. 7 lorsque l’apôtre dit « sachant que chacun, soit esclave, soit libre ». De même, le verbe « Servez-les » en grec signifie « être dans un état de soumission d’un esclave vis-à-vis de son maître ».


On estime qu'au premier siècle de notre ère, donc au moment où Paul écrit l’épître aux Éphésiens, un tiers des habitants de l'Empire romain étaient des esclaves. Ces derniers étaient achetés et vendus comme du bétail et jouissaient de très peu de droits ; leurs maîtres pouvaient les punir en toute impunité et les contraindre à n’importe quelle tâche. Si certains maîtres se montraient humains, voire bienveillants, de nombreux abus graves ont été rapportés.


Dans l'Empire romain, l'esclavage n'était lié ni à une race ni à un peuple particulier : les esclaves provenaient surtout des captifs de guerre ou de la dette qu’un débiteur ne pouvait pas rembourser. Dans ce dernier cas, le débiteur devait devenir l’esclave de son créancier, ou lui offrir son enfant comme garantie. Malgré tout, les esclaves recevaient souvent une forme de rémunération pour leurs services et pouvaient, dans certains cas, obtenir leur émancipation, parfois avant l'âge de trente ans.


Il existait quatre types d'esclaves : les travailleurs agricoles, les esclaves domestiques, ceux qui travaillaient dans l'entreprise de leur maître et les esclaves spécialisés, formés comme médecins, enseignants ou scribes. De nombreux esclaves étaient appréciés pour leur éducation ; ils occupaient alors des postes importants dans les entreprises et rapportaient beaucoup d'argent à leurs maîtres. Plusieurs de ces esclaves de haut niveau recevaient de meilleures récompenses pour leurs services et pouvaient même acheter leur liberté à un âge plus précoce. Certains sont devenus des esclaves asservis — un terme qui s'applique à ceux à qui l'on a offert la liberté mais qui ont préféré rester esclaves en raison de leur situation favorable.


Les esclaves étaient souvent considérés comme faisant partie de la famille de leur maître ; lors des cultes chrétiens, non seulement ils s'asseyaient côte à côte avec leurs propriétaires, mais ils pouvaient aussi servir dans l'église si cela était nécessaire. Ils étaient accueillis comme des membres à part entière de l’Église. Paul n’a jamais cherché à mettre fin à l'institution de l'esclavage ; cela faisait partie du fonctionnement de la société de l’époque. Cependant, il lui a donné une nouvelle perspective en indiquant que le maître et l'esclave étaient des frères et des serviteurs du Christ. Dans le passage que nous étudions, Paul leur dit comment ils doivent se comporter les uns par rapport aux autres ; examinons les instructions qu’il leur donne, en gardant en tête qu’elles peuvent s’appliquer aux relations qui devraient exister entre les chefs d’entreprises et leurs employés modernes.


Tout d’abord il dit au v.5 : Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ. 


Le commandement de Paul aux serviteurs ressemble aux directives qu'il donne aux femmes et aux enfants dans les versets précédents : ils devaient respecter leurs maîtres et leur obéir. S'ils appartenaient à leurs propriétaires sur le plan terrestre, ils appartenaient au Christ sur le plan céleste ; cette dernière dimension était la base de tout ce que Paul leur demandait de faire. Paul souligne que, pendant leur existence terrestre, la relation maîtres/serviteurs est entièrement « selon la chair ». Il s'adresse donc à eux non pas d'abord en tant que serviteurs, mais surtout en tant que croyants rachetés par le sang du Christ. Ainsi, leur obéissance à leur propriétaire terrestre, bien que très réelle, est moins prioritaire que leur obéissance à Christ, qui est le Seigneur à la fois des maîtres et des serviteurs.


Paul commence par prescrire aux serviteurs chrétiens d'obéir avec crainte et tremblement. En apparence, Paul fait référence au respect dû aux maîtres et à la peur de subir leur colère, mais au fond il a à l'esprit la peur de manquer à leur responsabilité envers Dieu. S'ils ne respectent pas leurs maîtres comme il se doit, ils devront faire face non seulement à la colère de leurs patrons humains, mais aussi à celle de Dieu. Les serviteurs devaient obéir à leurs maîtres comme ils obéiraient au Christ ; leur premier devoir était envers le Seigneur, et obéir à leur maître humain équivalait à obéir à Jésus.


Ensuite, les serviteurs doivent obéir dans la simplicité de leur cœur. Le mot « simplicité » en grec renvoie à la pureté d'intention et à l’absence totale de tromperie ; il décrit une attitude généreuse, ouverte, sans prétention ni hypocrisie. Un employé chrétien doit donc non seulement manifester une obéissance sincère, mais aussi se concentrer sur ses devoirs et les accomplir avec une profonde intégrité. À une époque où beaucoup cherchent à « profiter du système », l’employé chrétien s’applique avant tout à travailler avec une totale intégrité et à accomplir sa tâche de la meilleure façon possible, comme s’il agissait pour Christ directement.



« Non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. » (Éphésiens 6 : 6)


Paul présente le travail des serviteurs, d'abord de façon négative, puis positive :

  • Négativement, ils ne doivent pas servir uniquement pour gagner la faveur de leurs maîtres lorsqu’ils sont surveillés. L’expression plaire aux hommes traduit un terme grec qui suggère un compromis sur ses convictions pour obtenir l’approbation d’autrui ; c’est une hypocrisie que Dieu désapprouve.

  • Positivement, ils doivent agir comme des serviteurs de Christ qui cherchent avant tout à glorifier Dieu, même dans des situations humaines difficiles. En travaillant paisiblement, ils servent en réalité leur Sauveur céleste. Ils peuvent subir des injustices de la part de leur patron terrestre, mais le Seigneur saura manifester, d’une manière ou d’une autre, sa compassion et sa miséricorde envers eux. Le croyant ne devrait jamais travailler à contrecœur, avec grogne ou amertume, mais dans un esprit de bienveillance, désireux de bien faire ce qui doit être fait.


L’ambiance dans le milieu professionnel n’est pas toujours agréable ; à notre époque de contestation et de revendication, il est tentant de se révolter et d’entrer en conflit avec son employeur. Je suis conscient que c’est parfois difficile avec certains patrons, mais l’employé chrétien est appelé à faire de bon cœur la volonté de Dieu. Cela fait référence à la centralité de la direction divine dans toutes les affaires humaines : nous devrions toujours nous demander : Qu’est-ce que Dieu attend de moi dans cette situation ? La réponse se trouve dans la Bible, notre boussole. À nous de l’étudier afin de savoir comment réagir selon la volonté de Dieu. C’est la raison pour laquelle Paul dit dans Romains 12 : 2 : Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.


Paul termine son instruction aux serviteurs en leur disant aux v. 7-8 : Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien.


Le mot grec traduit par « empressement » désigne un état de bienveillance et de faveur envers autrui ; il implique une attitude positive et une disposition à la bonté. Autrement dit, une attitude amicale et serviable devrait sous-tendre le travail de tout employé chrétien. Cette disposition peut paraître difficile à maintenir quand l’employeur est de mauvaise foi ou autoritaire ; c'est pourquoi Paul ajoute que l’employé doit agir comme servant le Seigneur et non des hommes.


En pratique, le vendeur doit traiter son client comme s’il s’agissait du Christ, la secrétaire doit accueillir le public comme si elle accueillait le Christ, et l’ouvrier doit accomplir sa tâche comme pour le Christ. L’employé chrétien n’aura peut-être ni récompense ni reconnaissance dans la vie présente, mais Dieu les lui accordera dans la vie éternelle. Paul l’affirme au v. 8 lorsqu’il dit chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien ; cela s’accorde entièrement avec Proverbes 24 : 12 : Celui qui pèse les cœurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton âme ne le connaît-il pas ? Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses œuvres ?


Ainsi, l’employé chrétien rendra des comptes pour sa manière de se comporter sur son lieu de travail. Il peut subir les pressions de la société ou des syndicats, mais, en dernière analyse, il devra rendre compte à Dieu de son attitude professionnelle. C’est une vérité à ne pas oublier. Nous en arrivons maintenant au second point…


II. L’INSTRUCTION AUX MAÎTRES


Elle est contenue dans Ephésiens 6.9 : Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes.


De même que les employés sont tenus de respecter et de travailler pour leurs employeurs avec intégrité et bonne disposition de cœur, Paul demande aux employeurs de faire preuve de la même attitude et des mêmes dispositions dans la manière dont ils traitent leurs employés. Le point commun provient du v. 8, où la récompense divine est promise à la fois à l'employé et au patron : les employeurs ont la même responsabilité et se voient promettre la même récompense que les employés, car ils répondent devant le même Dieu de leurs attitudes et de leurs actions.


Tous les croyants, qu’ils soient employeurs ou employés, ont été libérés du péché pour appartenir à Dieu, car Paul dit : « Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. » (Romains 6 : 22)


Ainsi, tous deux servent le même Seigneur et sont responsables de vivre, dans les limites de leur situation sociale, d'une manière qui plaise à Dieu. Les employeurs peuvent recevoir un certain profit temporaire en abusant de leurs employés, mais ils devront finalement faire face au mécontentement et au jugement de Dieu : cela aussi, il ne faut pas l’oublier !


Bien sûr, il ne s’agit pas de revendiquer une égalité totale — il y aura toujours des patrons pour diriger et des employés pour exécuter le travail — mais les employeurs sont tenus de traiter leurs employés avec respect et bienveillance. S’ils profèrent des menaces sans fondement, le Maître qui est dans les cieux le voit et le leur rendra.


Le message de Paul est clair : les employeurs chrétiens doivent traiter leurs employés avec respect et bienveillance, plutôt que par l’intimidation. À notre époque où le « profit à tout prix » domine, qu’ils n’oublient pas qu’il existe un Maître infiniment plus puissant et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes.


Chacun, employeur et employé, doit demander à Dieu sagesse, bon sens et sensibilité de cœur afin de se comporter correctement dans son milieu professionnel et de respecter avant tout les normes de l’Évangile de Christ. Veillons à ce que l’enrichissement et le profit ne deviennent pas un maître tyrannique qui mène au compromis ; que la vérité des Saintes Écritures reste la lumière qui éclaire nos pas. Que le Seigneur nous aide tous à vivre selon Ses principes !


A bientôt…



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