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FOI & CONSÉQUENCES

Si je vous dis 1 Co 13 et Hé 11, pourriez-me dire de quoi parlent ces deux chapitres de la Parole de Dieu ? Tout lecteur de la Bible sait qu’ils traitent respectivement de l’amour et de la foi. 1 Co 13 est à l’amour ce que Hé 11 est à la foi : c’est la présentation la plus magistral de la foi. Au fil du temps, les commentateurs de la Bible ont donné différents titres au chapitre 11 d’Hébreux, comme :

  • « Le panthéon de la Bible », parce que c’est là que nous trouvons le monument à la mémoire des croyants de l’Ancien Testament.

  • « Les héros de la foi », parce que bien évidemment, il y est questions des grands héros de la foi de l’histoire biblique.

Cependant, il faut comprendre dans quel sens Hé 11 parle de la foi. N’oublions pas que la foi est tellement importante, que la Bible parle de ses nombreux aspects dans différents textes. Par exemple :


· La foi qui ose et reçoit un miracle, selon Lu 18.41-42 :

41 il lui demanda : Que veux-tu que je te fasse ? Il répondit : Seigneur, que je recouvre la vue.

42 Et Jésus lui dit : Recouvre la vue ; ta foi t’a sauvé.

43 A l’instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu.


· La foi qui obéit et se met en action, selon Ja 2.21-23 (Sg21) :

21 Notre ancêtre Abraham n’a-t-il pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ?

22 Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que par les œuvres sa foi a été menée à la perfection.

23 Ainsi s’est accompli ce que dit l’Ecriture : Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme justice. Et il a été appelé ami de Dieu.


Dans le 1er cas, il s’agit de la foi qui produit un résultat surnaturel : l’aveugle est guéri. Dans le second cas, il s’agit de la foi qui obéit au milieu de l’épreuve : Abraham accepte d’offrir Isaac en sacrifice. Nous croyons que lorsque la Bible parle de la foi, c’est toujours dans le sens où un miracle se produit dans une démonstration de puissance surnaturelle.


Il y a aussi la foi qui doit se manifester par une obéissance qui ne produit aucun signe surnaturel. Il n’y a aucun miracle, aucun prodige, aucune intervention divine, juste de l’obéissance de notre part... Mais comme nous sommes influencés par notre société de consommation, où tout doit être fait pour notre satisfaction immédiate, il est difficile pour nous de considérer la foi autrement que comme le moyen d’expérimenter un miracle.


Nous sommes très souvent en train de chercher à savoir ce que nous pourrions faire pour que notre foi produise des signes surnaturels. Et c’est logiquement que nous nous tournons vers Hé 11. Cependant, l’aspect de la foi que souligne Hé 11 ne concerne pas la manifestation de la puissance miraculeuse de Dieu en réponse à nos prières. Il s’agit de tout-à-fait autre choses.


Pour savoir de quel aspect de la foi parle Hé 11, nous devons comprendre l’objectif central de la lettre aux Hébreux. La question à se poser est : « A qui est pourquoi l’épître aux Hébreux a-t-elle été écrite ? » Pour faire court, Hébreux a été écrit à des chrétiens en grande majorité juifs, qui étaient persécutés pour leur foi en Jésus, et qui étaient tentés d’abandonner l’Evangile et de retourner au judaïsme.


C’est exactement la même chose pour un individu qui, aujourd’hui, se converti à Jésus en découvrant le pur Évangile, se détourne de la religion de sa famille, et qui ensuite, subit des pressions : pressions familiales, pressions sociales, ou pressions d’un groupe, ce qui a pour résultat de décourager le croyant qui est alors tenté d’abandonner la foi pour revenir à sa vie d’autrefois.


C’est aussi le cas pour un chrétien qui, après son engagement avec Jésus, est rattrapé par toutes ses convoitises, celle de la chair et du monde, et qui est tenté d’abandonner la foi et la sanctification. C’est pour ce genre de croyants que la lettre aux Hébreux a été écrite, et c’est pour eux qu’elle parle d’un aspect de la foi bien particulier, afin qu’ils n’abandonnent pas cette foi qui, seule, les sauvera à la fin. Alors, pour comprendre correctement ce qu’enseigne Hé 11, nous devons connaître le contexte, et commencer au moins notre lecture à partir d’Hé 10. 36-39 :

36 Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.

37 Encore un peu, un peu de temps, celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.

38 Et mon juste vivra par la foi ; mais s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.

39 Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.


En étudiant de près ce passage, l’aspect de la foi qui est souligné dans l’ensemble de l’épitre, c’est la foi qui persévère pour obtenir le salut final de l’âme. Notez attentivement ce qui suit :

Au v.36, le croyant est exhorté à persévérer, c’est-à-dire à faire preuve d’endurance, à ne pas lâcher jusqu’à ce qu’il obtienne ce qui est promis. Mais pour cela, il doit accomplir la volonté de Dieu. Il ne s’agit pas ici des désirs personnels que le croyant cherche à satisfaire, mais de la volonté et de la promesse de Dieu pour lesquels il doit faire preuve de persévérance.


Au v.37, nous découvrons quelle est cette promesse de Dieu : il s’agit du retour de Jésus pour prendre ceux qui lui appartiennent, afin qu’ils vivent avec lui pour l’éternité.

Au v.38, nous découvrons quelle est la volonté de Dieu que doit accomplir le croyant : vivre par la foi, car s’il abandonne la foi, s’il se retire, le Seigneur ne prend pas plaisir en lui.

Au v.39, Dieu rappelle le danger qui guette ceux qui, pour une raison quelconque, abandonnent la foi : ils seront perdus lorsque Jésus reviendra. Il y a une seule alternative : persévérer dans la foi ! Et c’est dans ce contexte de danger d’abandonner la foi et de ne pas persévérer jusqu’au retour de Jésus, au point de ne pas obtenir le salut final de l’âme, que Hé 11 nous exhorte à la foi.


Hé 11.1 : Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.


Cette exhortation commence par une explication de la nature de la foi en rapport avec la persévérance jusqu’à l’obtention du salut final de notre âme. Attention, il ne s’agit pas d’une définition de la foi, c’est seulement une explication du genre de foi que nous devons avoir pour persévérer et sauver notre âme. C’est pourquoi, dans ce verset, la foi concerne les choses futures et invisibles.


Premièrement, la foi qui persévère jusqu’au salut final, consiste à avoir l’assurance des choses qu’on espère. Nous savons que l’espérance est toujours en rapport avec le futur. Quand j’ai la foi qui persévère, cela signifie que je suis convaincu des choses futures qui m’attendent en fonction de mon attitude dans le présent. En général les croyants qui ne persévèrent pas, sont ceux qui oublient le futur...


Par exemple, j’ai l’assurance que l’enfer existe, et que je m’y rendrais si Jésus n’est pas mon Seigneur. C’est dans le futur, mais j’ai la foi que c’est vrai, parce que le Bible le dit. Mais j’ai aussi l’assurance que le ciel est ma destination si Jésus est mon Seigneur, et que je marche fidèlement, pieusement et saintement avec lui, en fuyant la corruption de la chair et du monde.


Deuxièmement, la foi qui persévère jusqu’au salut final, consiste dans une démonstration des choses qu’on ne voit pas. C’est la suite logique de la précédente explication. Ecoutez, c’est simple : quand j’ai une conviction par rapport à ce qui doit arriver dans le futur, mais que je ne vois pas encore, je prouve que j’ai cette conviction en adoptant des attitudes et comportements appropriés !


Par exemple, si une jeune femme et un jeune homme fixent la date de leur mariage dans 6 mois, que font-ils pendant ce laps de temps ? Je ne pense pas me tromper en disant qu’ils s’achètent des vêtements, louent une salle de réception, recherchent le meilleur traiteur, envoient des invitations, etc. que font-ils exactement ? Ils manifestent ce qu’ils ne voient pas : ils se comportent en prévision du mariage. Ils font tout ce qu’il faut pour être prêts au jour J.


De la même façon, si je crois en vue du salut final au jour du retour de Jésus, je démontre par ma façon de vivre et de me comporter que je veux être prêt afin de ne pas passer à côté du salut de mon âme.


Alors que j’enracine profondément ma foi dans la seule chose dont l’accomplissement de la promesse est certain, c’est-à-dire le salut de mon âme, je dois savoir que je n’exerce aucun contrôle sur ses conséquences. Autrement dit : je dois avoir une foi persévérante pour sauver mon âme, mais les conséquences de ma foi pendant le temps que je passe sur terre, dépendent entièrement de la volonté de Dieu pour moi.


Comprenez bien ceci : il y a une différence entre la volonté ultime de Dieu de sauver notre âme pour son royaume éternel, et la volonté relative de Dieu pendant notre vie sur terre. Quand nous parlons de foi & conséquences, c’est à cette volonté relative de Dieu que nous faisons allusion. Dieu veut que nous soyons tous sauvés, mais sa volonté pour notre temps sur terre est différente.


Dieu veut que nous soyons tous au ciel avec Jésus, mais les expériences que nous ferons pendant que nous sommes en route vers le ciel sont différentes, en fonction de la volonté de Dieu pour chacun. Hé 11 indique que tous les héros de la foi ont atteint le salut final, mais les conséquences de leur foi pendant leur vie terrestre ont été très différentes. Les 3 premiers le montrent bien dans Hé 11.4-5 ; 7 :

4 C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort.

5 C’est par la foi qu’Hénoc fut enlevé pour qu’il ne voie point la mort, et il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu...

7 C’est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille ; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi.


Je vais me contenter de résumer les trois conséquences de la foi de ces trois héros de la foi, et chacune de ses conséquences est en rapport avec la mort. Notons à chaque fois l’expression « Par la foi ».

1) Comme conséquence de sa foi, Abel est mort, car il a été tué par Caïn, son propre frère.

2) Comme conséquence de sa foi, Hénoc n’est pas mort, car il a été enlevé vivant jusqu’à dans la présence de Dieu.

3) Comme conséquence de sa foi, ce n’est pas Noé, mais les autres qui sont morts, car ils n’étaient pas dans l’arche lors du déluge.


Trois hommes de foi, mais des conséquences diamétralement opposées : « par la foi » Abel est mort, « par la foi », Hénoc n’est pas mort, et « par la foi » les autres sont morts autour de Noé. Cela n’a rien à voir avec la piété ou la prière de chacun d’eux, mais de la volonté de Dieu pour eux. C’est Dieu qui a souverainement décidé de ce qui allait arriver à chacun d’eux.


Le chapitre se termine par un témoignage magistral des différentes conséquences de la foi de tous les héros de la foi de tous les temps. Il est important de le lire pour ne pas oublier que c’est Dieu qui décide. Notre lecture va se scinder en deux, en commençant par Hé 11.33-35 a (Sg 21) :

33 Par la foi, ils ont vaincu des royaumes, exercé la justice, obtenu la réalisation de promesses, fermé la gueule de lions,

34 éteint la puissance du feu, échappé au tranchant de l’épée, repris des forces après une maladie, été vaillants à la guerre, mis en fuite des armées étrangères.

35 Des femmes ont retrouvé leurs morts par la résurrection...


Notons comment la foi des héros de cette courte liste a eu des conséquences que nous pourrions qualifier de surnaturelles : miracles sur miracles sur miracles... C’est ce que nous aimerions tous, n’est-ce pas ? Mais la suite du passage nous montre que par la même foi persévérante, certains héros ont vu des conséquences à leur foi que nous pourrions qualifier de dramatiques. Nous lisons dans Hé 11.35(b)-38 (Sg 21) :

35 ...D’autres ont été torturés et n’ont pas accepté de délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection.

36 D’autres encore ont subi les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison.

37 Ils ont été lapidés, sciés, mis à l’épreuve. Ils sont morts tués par l’épée. Ils sont allés d’un endroit à l’autre, habillés de peaux de brebis ou de chèvre, privés de tout, persécutés, maltraités,

38 eux dont le monde n’était pas digne. Ils erraient dans les déserts et les montagnes, dans les grottes et les abris de la terre.


Cela change totalement de la 1ère liste, car nous y voyons des souffrances, des tortures, des persécutions et des mises à mort. A cause de leur foi, le monde n’était pas digne d’eux. Ces croyants ont préféré souffrir que d’abandonner la foi. Ils ont tenu ferme. Ils ont persévéré parce qu’ils attendaient une meilleure résurrection. Les conséquences de leur foi n’ont pas été agréable sur cette terre, car telle était la volonté de Dieu.


Laissez-moi terminer par ces questions : Si Dieu avait décidé que les conséquences de notre foi ne produisaient aucune intervention miraculeuse, mais produisait plutôt de la souffrance, quelle serait notre réaction ? Sommes-nous prêts à persévérer malgré tout, ou abandonnons-nous la foi parce que nos désirs ne sont pas satisfaits ? Allons-nous garder la foi quelles que soient les conséquences, ou allons-nous nous retirer ? Que chacun réfléchisse pour lui-même.


A bientôt...

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