LA CUIRASSE DE LA JUSTICE
Dernière mise à jour : 19 sept. 2022
Nous avons commencé à examiner une à une chaque pièce de notre armure spirituelle, en commençant par la première que Paul cite dans Ep 6.14 : la ceinture de la vérité. Nous continuons avec le second élément que nous trouvons dans le même verset : ...Revêtez la cuirasse de la justice.

Je vous rappelle que le probable modèle utilisé par l’apôtre pour dépeindre notre équipement, c’est le soldat romain. Regardez cette illustration, afin de bien situer l’emplacement de la cuirasse : comme vous le voyez, elle occupe l’ensemble du torse.

Tout d’abord, notons que la ceinture de la vérité vient avant la cuirasse de la justice car il ne peut y avoir de justice sans vérité. La vérité de la parole de Dieu est la norme de sa justice. Maintenant, demandons-nous à quoi peut bien servir une cuirasse ? Manifestement elle sert à protéger les organes vitaux situés dans la partie supérieure de notre corps, et plus particulièrement votre cœur. Voyez-vous, si vous êtes blessés à une jambe ou à un bras, vos chances de survie sont plus élevées que si vous recevez un coup d’épée dans votre cœur. Quand le diable vous attaque, il veut atteindre votre foi. Alors que fait-il ? Il s'attaque à votre cœur spirituel qui est le siège de votre foi (Cf Ro 10.9-10).
Nous lisons dans 1 Jn 3.21 : Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu. Ne soyez donc pas étonnés si le diable attaque votre cœur avec des accusations du genre : « Tu te dis chrétien ? Quel hypocrite tu es ! Les autres ne savent pas que tu n’as pas lu ta Bible depuis quatre jours, et te voilà dans l’église en train de louer Dieu en levant tes mains comme si de rien n’était... » Ou encore, il vous accuse en parlant à la 1ère personne du singulier, en vous faisant croire que la charge vient de vous : « J’ai eu des pensées si mauvaises que Dieu doit être vraiment déçu par moi... » Ou « Comment puis-je me croire enfant de Dieu, et douter ainsi des promesses de la Bible ? » Et puis n’oubliez pas qu’avec le diable, il s'agit toujours de quelque chose de mal que vous avez fait ou de quelque chose de bien que vous n’avez pas fait. En d’autres mots : vous n’êtes jamais assez bon...
Pour protéger votre cœur de telles accusations, vous devez porter la cuirasse de la justice de Dieu. Mais vous devez savoir deux choses concernant la justice de Dieu : 1) ce qu'elle n’est pas et 2) ce qu’elle est. Avant tout, la justice de Dieu n'est pas basée sur ce que vous avez fait de bien ou de mal, cela n’a rien à voir avec vos actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Non mes amis, être juste devant Dieu c’est un don, c’est un cadeau, pas une récompense. C’est important de le comprendre. Dans Ro 5.17, Paul nous dit que « Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul ». La justice est un don basé sur ce que le Christ a fait, et non une récompense basée sur ce que nous avons fait.
Lorsque nous parlons du salut, nous pensons souvent au pardon des péchés. Bien que ce soit l'une des choses qui se produit au moment du salut, ce n'est pas la seule. En fait, le pardon des péchés à lui seul ne suffit pas pour donner accès au ciel à une personne, celle-ci doit être également justifiée. Laissez-moi illustrer ce que je veux dire. Si vous avez purgé votre peine de prison après avoir commis un grave délit, vous pouvez réintégrer la société. Cependant, votre casier judiciaire ne sera plus jamais vierge, le souvenir de votre délit y est inscrit à jamais. Cela correspond au pardon des péchés : vous pouvez être pardonnés, mais votre casier judiciaire n’est pas vierge pour autant. C’était le cas pour les juifs de l’Ancien Testament : ils étaient pardonnés en raison des sacrifices qu’ils offraient, mais ils ne pouvaient être justifiés.
Maintenant, si après avoir purgé votre peine de prison, pour une quelconque raison (la reconnaissance d’une erreur judiciaire ?) votre casier judiciaire était de nouveau vierge, votre innocence et votre honneur étaient rétablis, cela correspond à la justification sur le plan spirituel. Or, Dieu a fait plus que pardonner nos péchés par Jésus-Christ, il a également imputé, c’est-à-dire crédité sur notre compte, la justice de Jésus-Christ, c’est-à-dire une complète innocence. La justice a donc été imputée à tous ceux qui ont mis leur confiance en Jésus-Christ pour le pardon de leurs péchés. Nous lisons dans 2 Co 5.21 : Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.
Dieu a non seulement enlevé la souillure de notre péché lorsque nous avons fait confiance à Jésus-Christ, mais il a également remplacé cette souillure par la justice de Christ. Ainsi, maintenant, lorsque Dieu nous regarde, il nous voit comme l'égal de son fils. Il ne voit pas seulement quelqu'un qui a été pardonné de ses péchés, il voit quelqu'un qui a gardé la norme de sa parfaite justice. A la croix, un échange divin s’est produit : Christ a pris notre condamnation et nous a donné sa justice. Maintenant, pensez à ceci : Jésus avait-il péché avant d’aller à la croix ? Était-il pécheur lorsqu’il a été crucifié ? La réponse est un non catégorique. De même, nous n’avions commis aucun acte de justice et nous n’étions pas justes avant de venir à Jésus, et pourtant nous sommes déclarés justes en raison de notre foi en lui.
L'imputation de la justice peut être comparée à quelqu’un qui crédite votre compte en y versant de son propre argent. Une fois que c’est fait, l'argent vous appartient désormais, et personne ne peut vous l’enlever. De la même façon, une fois que vous êtes sauvé et que vous êtes « crédité » de la justice de Dieu, Satan ne peut rien faire pour changer votre statut de juste devant Dieu, il ne peut pas vous l’enlever. C’est pourquoi nous lisons dans Da 9.24 que Jésus est venu « pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle ». Cela signifie que vous ne pouvez pas perdre la justice que vous avez reçue de Dieu. Elle est éternelle. Alléluia !
Imaginons que vous vous réveillez un matin de mauvaise humeur. (Cela peut arriver n’est-ce pas ? Pour des raisons qui nous échappent, nous nous réveillons parfois de mauvaise humeur...) Ensuite, vous entrez dans votre voiture et, alors que vous vous rendez au travail, vous vous retrouvez pris dans une circulation dense. Soudain, quelqu'un sort de sa voie et se met subitement sur votre voie, juste devant vous. Vous perdez votre sang-froid, vous le claxonnez en lui criant dessus. En tant que croyant, vous savez que vous n'auriez pas dû faire cela. Le diable en profite alors pour venir vous condamner par des pensées de culpabilité.
Il y a comme un nuage noir qui envahit votre conscience. Vous savez que vous avez mal agi. La question est : à ce moment précis, êtes-vous toujours juste ? Vous n'en avez peut-être pas l'impression, car la culpabilité vous assaille, cependant vous êtes toujours juste car votre justice est un don qui n'est pas basé sur ce que vous avez fait, mais sur ce que Christ a fait. Donc, si vous avez crié sur quelqu'un avec colère aujourd'hui, sachez que vous n'avez pas perdu votre statut de juste devant Dieu. Pourquoi ? Parce que votre justice est un don de Dieu.
Certains chrétiens, par un manque d’enseignement, croient encore que la justice est ce que nous faisons. Si vous croyez que la justice dépend de ce que vous accomplissez, alors tout ce que le diable aura à faire c’est de pointer du doigt quelque chose que vous venez de « mal faire », et vous vous sentirez immédiatement condamnés. Mes amis, si votre justice dépend de ce que vous faites, le diable aura le dessus sur vous à chaque fois ! Même lorsque vous avez fait certaines choses correctement, il vous dira que ce n'est pas assez bien, ou il vous montrera du doigt les choses que vous avez mal faites. Dans tous les cas, il prend le dessus sur vous parce que vous dépendez de vos propres performances.
Nous devons donc savoir que la justice n'est pas basée sur ce que nous faisons, mais sur ce que Christ a fait. Dieu nous la donne comme un cadeau à cause de Jésus, et il nous dit : « Même quand vous échouez, je vous vois encore justes ». C'est le seul type de justice qui nous permettra de passer au travers les attaques du diable. Plus nous réalisons que notre justice est un don de Dieu basé sur l'obéissance du Christ et non sur notre obéissance, plus nous pouvons vaincre notre mauvaise humeur, plus nous pouvons vaincre notre orgueil, plus nous pouvons vaincre tous ces défauts qui semblent être des montagnes infranchissables.
Laissez-moi vous demander quelque chose : Lorsque vous savez que vous avez échoué, mais que vous êtes toujours juste devant Dieu, et qu’il vous aime toujours autant, cela vous donne-t-il envie de pécher davantage ? Non, pas du tout ! En fait, vous aimez Dieu davantage. Une fois que vous vous réveillez à la réalité inchangée de votre justification, au fait que vous êtes juste malgré vos échecs, vous ne voulez plus pécher. Alléluia ! Paul a dit dans 1 Co 15.34 (Darby) : Réveillez-vous pour vivre justement, et ne péchez pas. Lorsque vous vous éveillerez à votre justice, lorsque vous reconnaîtrez combien vous êtes juste en Christ, vous n’aurez qu’un désir : na pas pécher !
Jésus a dit au sujet du Saint-Esprit dans Jn 16.8 : Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. De quel péché s'agit-il ici ? Le Seigneur le précise juste après dans le v.9 : En ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi. Il s’agit donc du péché d'incrédulité par rapport à la personne de Jésus. Autrefois, avant d'être chrétien, vous étiez condamné à la perdition éternelle à cause de ce péché. Mais par la suite, vous vous êtes repenti et vous avez cru en Jésus comme Seigneur. Le Saint-Esprit n'a donc plus besoin de vous convaincre de ce péché puisque vous croyez en Jésus maintenant. Mais alors, de quoi vous convainc-t-il à présent ? Selon le v.8, L’Esprit de Dieu vous convainc, si vous êtes croyant, de la justice et non pas de péché.
Laissez-moi vous l’expliquer de cette façon. Lorsque Jésus était sur la terre, les gens pouvaient voir l'approbation et l'acceptation dans ses yeux. Un seul regard de Jésus exprimait toute sa grâce, son pardon et son acceptation. D’après vous, pourquoi les gens de mauvaises vies, les publicains et les prostituées étaient-ils attirés par lui (Cf. Mt 9.10 ; 21.32) ? Tout simplement parce qu’ils se sentaient acceptés et non condamnés. Maintenant, imaginons que Jean, le plus jeune des douze apôtres, voit un jour passer une jolie jeune fille juive et la regarde plus longtemps qu'il ne le devrait. Quand il s'en rend compte, il dit : « Oh, mon Dieu ! Je n'aurais pas dû la regarder comme ça ! J’ai ressenti de la convoitise... » Il se retourne alors pour regarder Jésus, lequel le regarde à son tour, sachant exactement ce que Jean vient de vivre...
Les deux regards se croisent, mais Jean, en proie à la culpabilité, voit dans les yeux de Jésus une absence de colère et de condamnation. Il y voit plutôt de la compassion et de l’acceptation. Que vient-il de se passer ? Eh bien Jean vient d'être condamné par sa conscience, car il sait qu’il a mal agi, mais il est toujours accepté par Jésus, qui est là avec lui et qui le convainc par un seul regard que tout va bien, qu’il n’est pas condamné. Or, quelques temps plus tard, Jésus retourne auprès de son Père et Jean ne le voit plus. Qui va maintenant convaincre Jean qu’il n’est pas condamné, surtout quand il échoue ? C’est le Saint-Esprit. Il est sur la terre aujourd'hui pour convaincre les croyants, non pas de péché, mais de justice car Jn 16.10 déclare : La justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus. Mes amis, le Saint-Esprit est là, en nous et avec nous, pour nous rappeler que Jésus « a été donné à cause de nos fautes et... est ressuscité À cause de notre justification » (Ro 4.25 Sg 21).
Comprenez-vous ce que cela signifie ? Jésus est ressuscité parce que son sacrifice nous a justifiés. Après qu’il soit mort sur la croix, le Père nous a déclarés justes parce que se sont nos péchés que Jésus a portés. La mort ne pouvait pas retenir Jésus prisonnier car il était juste, et ayant pleinement satisfait la justice de Dieu, il ne pouvait que ressusciter. C’est pourquoi Paul dit qu’il est ressuscité À cause de notre justification. Mes amis : vous êtes aussi justes que l’est Jésus, et vous ne serez jamais plus justes que vous ne l’êtes aujourd’hui. Gloire à Dieu ! Malheureusement, certains chrétiens croient encore que le Saint-Esprit est celui qui les convainc de péché. Hélas, la prédication évangélique l’a trop souvent dépeint comme un « dénicheur de fautes », celui qui nous tombe dessus au moindre écart de notre part ! Mais c’est notre conscience qui nous convainc de péché et non le Saint-Esprit...
Lisez He 10.15-17 et vous verrez que le Saint-Esprit nous témoigne (c’est le sens du verbe « atteste » dans ce texte) que Dieu ne se souvient plus de nos péchés. Il est indéniable que l'accent est mis ici sur le pardon des péchés. Nous sommes maintenant établis sur ce point : tous nos péchés sont pardonnés. Aujourd'hui, nous n'avons donc pas à être tristes, déprimés ou opprimés par la culpabilité, car absolument tous nos péchés sont pardonnés. Nous sommes justes. Nous le sommes avant, pendant et après que nous ayons échoué. Je ne dis pas cela pour vous encourager à pécher, bien sûr que non ! Mais je vous le dis pour que vous sachiez que vous êtes définitivement justes en Jésus-Christ, tous vos péchés ayant été pardonnés à la croix.
Si Ro 5.17 nous rappelle que cette justice est un don, il ne manque pas d’insister sur la nécessité de le recevoir : Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul. Paul déclare ici que lorsque nous recevons Jésus, nous recevons le don de la justice. Le mot grec traduit par « reçoivent » (=Lambano), implique une réception continuelle. Cela ne veut pas dire que nous pouvons perdre notre justice, et qu’il faut la recevoir tout à nouveau, de façon continuelle. Non, ce n’est pas ce que cela signifie ! Par contre, nous pouvons perdre la conscience que nous avons de notre justification. Imaginez qu’un individu, que nous nommerons André, perd momentanément la mémoire suite à un accident. Il ne se souvient plus de rien, pas même de son prénom. N’est-il plus André pour autant ? Bien sûr que non ! Il n’a peut-être plus conscience de son identité, mais celle-ci ne change pas. C’est cela la différence entre la perte de la justice et la perte de la conscience de la justice.
Lorsque vous échouez, lorsque vous tombez, c’est le moment de « Lambano » ou recevoir votre justice. C'est le moment de dire « Je suis la justice de Dieu en Jésus-Christ ». Au moment où vous dites cela, quelque chose se passe en vous. Comme un ballon qui a été enfoncé dans l'eau, vous remontez rapidement à la surface. Le diable ne peut pas vous clouer au sol pendant longtemps, il ne peut plus vous intimider par ses accusations. Vous vous levez à nouveau parce que vous vous éveillez à votre justice. Vous vous dressez sur vos pieds, vous vous tenez debout devant Dieu sans aucune honte, car Jésus a porté votre honte. Vous vous approchez de votre Père avec assurance et liberté, sachant qu’il vous aime et ne se souvient même plus de vos péchés, car Christ est ressuscité à cause de votre justification. Et alors que vous êtes debout dans la foi devant votre Père qui vous regarde tendrement, satan reste KO par terre. Alléluia !
Un dernier point, et non des moindres. Savez-vous qu'une fois que vous avez été rendus justes, vous ne pouvez pas redevenir « injustes » ? Oh mon Dieu, quelle bonne nouvelle ! Comprendre cette vérité fera exploser votre cœur d’amour et de louange pour Dieu. C'est comme une chenille qui se transforme en un papillon coloré. La chenille atteint l'étape ultime de sa vie lorsqu'elle devient un magnifique papillon admiré par ceux qui le voient. Après sa métamorphose, le papillon ne peut pas redevenir une chenille. Il est un papillon pour le reste de sa vie. Vous étiez autrefois une chenille, comprenez par là « un pécheur ». Un jour, vous avez vécu une expérience de métamorphose spirituelle : vous êtes né de nouveau et êtes devenu un enfant de Dieu. Vous n'êtes plus un pécheur, vous êtes un juste. Aucun chrétien authentiquement régénéré par le Saint-Esprit ne peut dire : « Je suis un pécheur pardonné ». Non ! Si vous êtes pardonné, vous n’êtes plus un pécheur. Vous ne pouvez être les deux à la fois, tout comme la chenille ne peut être papillon et chenille en même temps, c’est soit l’un soit l’autre.
Mes amis, Paul dit dans Ro 5.17 : Ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul. lorsque nous savons que nous sommes parfaitement justes, nous nous mettons à régner dans le vie. Et le prophète Esaïe déclare : Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes plus ! Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n'as plus de douleurs !...Tu seras affermie par la justice ; Bannis l'inquiétude, car tu n'as rien à craindre, Et la frayeur, car elle n'approchera pas de toi (Es 54.1 ;14). Voulez-vous surmonter toutes les attaques du diable ? Alors faites ce que dit Paul : Revêtez la cuirasse de la justice. Nous verrons la troisième pièce de notre armure dans le prochain article.
A bientôt...