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LA FOI CUSTOMISÉE

Le Piège Spirituel des Églises contemporaines 


Un concept à la mode


S’il y a un verbe qui est à la mode aujourd’hui et que l’on utilise un peu partout, c’est bien customiser ! Savez-vous ce que cela veut dire ? Customiser signifie adapter un objet, un service ou une expérience à ses goûts, à ses besoins ou à ses préférences spécifiques, le rendant ainsi unique ou plus approprié pour soi. L'idée est de modifier quelque chose de standard pour qu'il corresponde mieux à un usage particulier, plutôt que de l'utiliser tel quel.


« Customiser » est un anglicisme qui vient du verbe "to customize", qui signifie « personnaliser ». Il est très largement utilisé en français, surtout dans le langage courant et technique.


Miniature Blog chrétienne de Libraccess Academy intitulée « La foi customisée – Le piège spirituel des églises contemporaines », représentant un homme inquiet en chemise claire sur fond bleu, avec le logo du site en haut à droite.

On peut ainsi customiser un vêtement, en le déchirant à certains endroits, ou customiser une voiture en modifiant son apparence, comme par exemple en changeant les jantes. Le tuning est une forme spécifique de customisation, car on modifie la voiture pour améliorer ses performances ou son esthétique.


Il y a bien sûr des domaines où l'on customise davantage, soit parce qu'ils touchent à des aspects personnels, soit parce que les produits de base sont conçus pour être modifiés. Par exemple :

  • La mode et les accessoires : vêtements, chaussures, sacs, bijoux, etc.

  • L'automobile et la moto : cela peut aller de la simple modification esthétique à la transformation profonde du moteur.

  • L'habitat et la décoration intérieure : comme repeindre ses meubles ou créer des objets décoratifs uniques.


Quand la foi suit la mode


Je pense que ces exemples suffisent à l’explication du concept, mais là où les choses se compliquent, c’est que le phénomène impacte aussi la foi. Aujourd’hui, de plus en plus de croyants sont adeptes de la customisation de la foi. Oui, c’est bien ce j’ai dit : les croyants customisent leur foi, c’est-à-dire qu’ils l’adaptent à un besoin ou à une expérience particulière, pour reprendre la définition donnée plus tôt. Ce que je veux dire, c’est que des chrétiens adoptent des pratiques étranges et non conformes à la vérité biblique. Ce sont de véritables dérives spirituelles qui, il faut l’avouer, ont été amenées par le mouvement charismatique dans son ensemble. Je sais exactement de quoi je parle, parce que j’ai été charismatique pendant quatre décennies, donc un témoin direct des bizarreries spirituelles qui ont cours dans ce milieu.


Proverbes 14.12 (SG 21) déclare : La voie qui paraît droite à un homme peut finalement conduire à la mort. Ce verset dit qu’une chose apparemment bonne peut en réalité s’avérer catastrophique. Si j’applique ce principe à la sphère de la foi, cela signifie que le manque de discernement spirituel conduit généralement les chrétiens vers des croyances dangereuses et des pratiques dommageables.


En abordant ce sujet, je tire la sonnette d’alarme, mais je sais qu’elle ne sera entendue que par un nombre limité de croyants. Je ne me fais aucune illusion à ce propos. Mais je parle pour la minorité fidèle qui se soucie encore de ce que Dieu dit dans sa parole. L’apôtre Paul nous avait prévenu que la vérité passerait de plus en plus au second plan, lorsqu’il écrit dans 2 Timothée 4.3-4 : Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. J’attire votre attention sur trois mots clés de ce texte : démangeaison, désirs et fables.


La dictature de l’émotion


Premièrement, le mot « démangeaison » en grec signifie aussi « chatouille », ce qui évoque le fait de ressentir une émotion agréable. Nous touchons ici l’origine du problème dans les pratiques chrétiennes : la prédominance de l'émotion ! Cela veut dire que les émotions prennent le dessus sur la raison. Les émotions font partie de l’expérience humaine, mais le souci c’est lorsqu’on fait passer ce que l’on ressent au-dessus de tout ce que Dieu dit. Le poison qui affecte le Christianisme moderne, c’est la recherche insatiable d’émotions et de sensations.


Les croyants sont avides d’expériences, et ils sont rapides pour prétendre que le Saint-Esprit leur a dit ceci ou cela, qu’il leur a fait ressentir ceci ou cela, etc. Le problème est amplifié aujourd’hui par l’émergence des soi-disant prophètes et apôtres qui osent affirmer qu’ils voient, entendent et ressentent des choses par le Saint-Esprit. Tout ceci est devenu une véritable culture charismatique. Les chrétiens qui évoluent dans ce milieu passent une grande partie de leur temps à vouloir ressentir des émotions dont ils attribuent la source à l’Esprit de Dieu, ce qui est absolument faux…


Deuxièmement, le mot « désirs » en grec se rapporte à ce qui est interdit mais que l’on convoite ardemment malgré tout. On peut le traduire par « impulsion » ou « passion fondée sur des sentiments forts ». Il y a bien sûr une connexion avec le mot « démangeaison », car le ressenti y occupe une bonne place. L’individu recherche par-dessus tout à satisfaire ses propres désirs, sans réellement prendre en compte ce qui est juste et conforme à ce que Dieu dit. C’est ainsi que sont apparus les groupes de louange, qui déterminent plus que jamais la réussite ou l’échec des églises contemporaines.


Loin d’être le fruit d’une action de l’Esprit, les groupes de louanges sont le résultat d’une apostasie spirituelle profonde et grandissante des communautés chrétiennes. Ces dernières misent tout sur l’ambiance, si bien qu’elles ressemblent davantage à une salle de concert ou à une discothèque, qu’à un lieu de révérence spirituelle. Il n’y a pas si longtemps, quelqu’un a même osé utiliser le terme « christothèque » pour décrire un rassemblement de louange dans une église, un rassemblement qui ressemblait à ce que l’on peut voir dans une discothèque : un DJ et des gens qui dansent… J’ai trouvé le mot et l’évènement très déplacés, mais ils signalent parfaitement le dérapage dans la sphère chrétienne.


Troisièmement, le mot « fables » en grec signifie « fiction, conte et mythe ». Il sert à désigner un faux récit qui se présente comme la vérité. En d’autres termes, il y a certaines pratiques dans l’Église qui ont été inventées de toute pièce uniquement pour satisfaire les propres désirs des croyants et leur démangeaison de ressentir des émotions agréables, même si la fidélité à la Bible est mise à mal. Il s’agit de pratiques trompeuses qui se présentent comme la vérité, mais qui n’en sont pas ! Et parce qu’il n’y a quasiment plus de discernement spirituel chez les croyants, ils font des choses insensées en pensant que Dieu les valide.


Évènementiel vs Spirituel


La mondanité dans l’église s’est installée dans grand nombre d’églises, et les démonstrations de sensualité dans le culte sont considérées comme des actes spirituels. C’est à un tel niveau, qu’il n’y a plus aucune différence entre les chanteurs vedettes du show-business et les groupes de louange. Ces derniers ont leurs propres festivals de musique chrétienne et même leur prestigieuse cérémonie de remise de prix : le Shine Gospel Awards. Leurs performances et leurs jeux de scène sont semblables à ceux des concerts de stars de l’industrie musicale.


Ce n’est plus le terme « spirituel » que l’on doit utiliser pour qualifier grand nombre d’églises, mais « évènementiel ». C’est devenu du spectacle religieux. Tout est fait pour le plaisir des sens : les sons, les lumières, les rythmes, les danses, les mouvements, les vêtements, les accessoires, etc. Certains se lancent dans des styles musicaux profanes qui n’ont rien à faire dans la louange, comme le reggae, le rap, le R&B et le rock. Les chrétiens ne se réunissent plus pour adorer, mais pour se divertir. Je crois sincèrement que si on enlève les groupes de louange des églises, celles-ci se videraient assez rapidement.


Je tiens à préciser que je ne suis pas opposé à la louange chrétienne, mais ce qui me dérange c’est toute la sensualité et la mondanité qui a infiltré la musique et les rassemblements chrétiens. Certaines grandes organisations chrétiennes américaines ont véhiculé l’esprit du monde par leur musique de louange, créant même une industrie musicale chrétienne parallèle qui génère des millions de dollars. Leurs évènements religieux n’ont rien à envier aux grands concerts R&B, car ils ont les mêmes codes vestimentaires, les mêmes tatouages, les mêmes attitudes, les mêmes styles musicaux… bref : ils ont le même esprit, mais une chose est sûre : ce n’est pas le Saint-Esprit !



Le culte de la personnalité


Outre la louange, un autre exemple de foi customisée, c’est le culte de la personnalité dont font l’objet les prédicateurs vedettes qui prouvent par leur style de communication et leur message anti-biblique, que Christ est absent de leur vie, et que ce n’est certainement pas Dieu qui les a envoyés. Dans cette catégorie, on peut aussi inclure la vénération dont jouissent les apôtres et les prophètes modernes ! Il serait d’ailleurs plus juste de dire « les faux apôtres » et « les faux prophètes », car aucun d’eux n’a été appelé par Dieu et établi dans la fonction dont il se réclament. Je suis étonné de voir le nombre grandissant de pseudo-apôtres et pseudo-prophètes qui passent d’églises en églises, mois après mois. Ils promettent puissance, miracles, et réveils, et bien sûr leur venue est annoncée avec fanfare sur les réseaux sociaux.


Nous sommes vraiment en présence de fables chrétiennes dans ce domaine. C’est de la pure fiction spirituelle. Aucune église ni aucun chrétien n’ont besoin d’un apôtre ou d’un prophète pour marcher avec Jésus-Christ, et cela pour la bonne raison qu’il n’y a plus d’apôtres et de prophètes dans l’Église aujourd’hui. Celui qui court après eux ne fait rien d’autre que customiser sa foi. Si vous voulez connaître la vérité sur les apôtres et prophètes modernes, je vous invite à visionner les vidéos suivantes sur notre chaîne YouTube : Y-a-t-il encore des apôtres aujourd’hui ?, Vrais ou faux prophètes : comment faire la différence ? Vous les trouverez dans la Playlist "Le Discernement Spirituel", qui propose sept vidéos instructives sur le sujet.


De la foi au folklore


Mais aujourd’hui j’aimerai partager avec vous un exemple de customisation de la foi qui prend de plus en plus d’importance dans les assemblées chrétiennes. Je suis étonné de la place que cette pratique occupe dans le Christianisme, tant elle me semble folklorique. Je veux parler de l’utilisation des drapeaux et des bannières dans la louange chrétienne. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir des personnes s’avancer pendant un moment de louange, en levant un grand drapeau coloré et en le faisant tournoyer dans une sorte de danse moderne.


Des versets sortis de leur contexte sont utilisés pour justifier cette pratique, comme par exemple Jérémie 51.27 : Élevez une bannière dans le pays ! Sonnez de la trompette parmi les nations ! Il s’agit ici d’une prophétie sur la chute de Babylone. Cela n’a rien à voir avec la foi en Christ. Pendant que nous y sommes, certains ont ajouté au folklore de la bannière, celui du Shofar, cet instrument de musique à vent dont se servaient les anciens hébreux lors de certains rituels. Le livre de Josué parle de son utilisation par les enfants d’Israël contre les murailles de Jéricho lors de la conquête du pays de Canaan. Souffler dans le Shofar lors de rassemblements chrétiens est aussi une façon de customiser la foi, car nulle part dans le Nouveau Testament, il est question de l’utiliser pour une raison quelconque. C’est du pur folklore qui n’a aucune place dans la vie de la foi en Christ.


Parmi les textes utilisés hors contexte pour justifier l’utilisation des bannières dans la louange, nous pouvons également citer le Psaume 20.6 (BDS) : Pour fêter ta victoire, nous crierons notre joie, déployant nos bannières pour la gloire de notre Dieu. Si quelqu’un veut appliquer le v.6 du Psaumes 20 à la louange, il doit le faire aussi avec le v.4 qui dit : Qu’il tienne compte de toutes tes offrandes, et que tes holocaustes soient agréés par lui. Pourquoi déployer des bannières, mais ne pas offrir des holocaustes ? Peut-être parce que de nos jours, il n’est plus question de sacrifier des animaux, car les holocaustes appartiennent aux rituels de l’ancienne alliance. Eh bien il en est de même pour le déploiement des bannières : c’était propre à la culture hébraïque de l’Ancien Testament. Cela n’a rien à voir avec l’Évangile du Nouveau Testament.


Nous savons que chaque tribu d’Israël possédait sa propre bannière comme signe identitaire et point de ralliement pour ses combattants, comme cela est indiqué dans Nombres 1.52 : Les enfants d'Israël camperont chacun dans son camp, chacun près de sa bannière, selon leurs divisions. Cela ne nous concerne absolument pas. Il n’y a aucune tribu d’Israël dans l’Église de Christ. Sous prétexte que le nom « Juda » signifie « louange à Dieu », certains se croient connectés d’une quelque façon à la tribu de Juda pour manifester une dimension plus profonde dans la louange. C’est de la pure fiction, mais c’est hélas présent dans divers cercles charismatiques ! Nous ne pouvons pas importer des éléments de la culture hébraïque de l’Ancien Testament dans les assemblées chrétiennes contemporaines. Cela n’est pas prescrit dans le Nouveau Testament. Agir de la sorte, c’est customiser la foi.


Que dit le Nouveau Testament ?


Si nous lisons les épîtres, nous ne voyons aucune indication qui pourrait suggérer que nous devrions nous servir de bannières pour louer le Seigneur. Jésus a dit dans Jean 4.24 : Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. Paul, de son côté, dit dans Philippiens 3.3 : Car les circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair. Vous noterez que dans ces deux versets, l’emphase est mise sur l’esprit, au détriment du corps. Dieu ne nous demande pas de l’adorer avec notre corps, mais avec notre esprit. Donc exécuter une sorte de danse moderne en agitant une bannière, ce n’est pas ce que Dieu veut. En fait, c’est même plutôt le contraire : l’adoration en esprit et en vérité, est aux antipodes de la louange chrétienne avec des bannières !


Aucun croyant n’a besoin d’agiter des bannières pour louer Dieu. Le faire, c’est customiser la foi pour la rendre plus émotionnelle. C’est une façon de dire que la vérité biblique n’est pas suffisante. Il faut y ajouter des sensations qui donnent l’impression que le niveau spirituel est supérieur. La même vérité s’applique à l’utilisation des bannières dans le combat spirituel : il faut une grande imagination pour croire qu’agiter un bout de tissu coloré ait un quelconque impact sur les forces des ténèbres ! Ressentir des émotions spirituelles positives ne signifient pas que l’on exerce une autorité spirituelle. On ne peut ni louer ni livrer de combat spirituel avec des bannières ! Cela n’est absolument pas conforme à la foi en Christ dans le Nouveau Testament.


La frontière à ne pas franchir


Les rassemblements chrétiens ne doivent pas ressembler au défilé du 14 juillet ou aux parades culturelles modernes. Qui a décidé que les bannières et les drapeaux sont des pratiques valables pour l’église moderne aujourd’hui ? Certainement pas Jésus ou les apôtres dans le Nouveau Testament ! Si nous utilisons le texte de l'Ancien Testament pour valider leur utilisation, pourquoi ne pas imposer toute une série de lois alimentaires déclarant impurs divers aliments ? Sur quelle base utilisons-nous les drapeaux et les bannières dans la louange chrétienne ou le combat spirituel ? Importer de piètres imitations des pratiques de l'Ancien Testament dans la vie de la foi aujourd’hui, revient à aller à l'encontre de la révélation historique de la volonté de Dieu. Si Jésus est notre Seigneur, nous devons refuser de customiser la foi, et d’attirer ainsi l’attention davantage sur nous que sur Dieu.


Je ne peux passer outre ce verset qui résume parfaitement tout ce que je viens de dire. Romains 12.2 déclare : Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Ce n’est pas la philosophie du monde qui devrait modeler l’expression de notre foi, mais c’est la vérité biblique. N’importons pas les folklores du siècle présent dans notre relation avec Dieu, car Paul dit dans 2 Corinthiens 11.3 : Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. Résistons à la corruption spirituelle de nos pensées en voulant imiter les tendances mondaines du moment. Restons simples et authentiques dans notre spiritualité. Dieu nous aime, et nous n’avons pas besoin de tout ce surplus pour communier avec lui. Disons « Non ! » à la foi customisée. Que le Seigneur vous bénisse !


À bientôt…



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