1 P 1.2 : Qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, afin qu'ils deviennent obéissants, et qu'ils participent à l'aspersion du sang de Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées.
Ce verset nous met en face de deux vérités que beaucoup de croyants ignorent. Tout d’abord, nous remarquons que la sanctification et l’obéissance découle de l’élection, mais n’en sont pas la cause. Ensuite, nous découvrons que nous avons été élus selon la prescience de Dieu. Il est important de comprendre ce que cela signifie.
Certains se sont servis de ce verset pour prétendre que l’élection dépendait en fait de notre acceptation du message de l’Evangile, une acceptation dont Dieu avait connaissance longtemps avant notre naissance. En d’autres mots, le Seigneur savait par avance que nous aurions dit oui à l’invitation de Jésus, et que c’est pour cette raison qu’il nous a élus.
Mais est-ce réellement ce que signifie cette expression ? Est-ce que Dieu nous a élus parce qu’il connaissait avant la création du monde que nous aurions répondu favorablement à son Evangile ?
Une telle interprétation fausserait le sens d’un autre passage du Nouveau Testament, contenant la même formule : Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies. (Ac 2.23)
Cela voudrait dire que Dieu a envoyé Jésus mourir à la croix parce qu’il savait par avance qu’il aurait accepté d’accomplir ce sacrifice, mais que ce dernier pouvait ignorer ce qui l’attendait, car tout reposait sur la connaissance divine de la réponse du Fils.
Impensable ! Croyez-vous que Jésus n’ait découvert ce qui allait se passer à la croix qu’une fois qu’il était sur terre ? Bien sûr que non, car le même verset ajoute selon le dessein arrêté...de Dieu.
Cela indique que tout s’est décidé entre les membres de la trinité, avant la fondation du monde. Nous pourrions imaginer qu’une réunion au sommet a eu lieu dans le ciel, et le Père a dit au Fils et au Saint Esprit :
« Créons l’homme à notre image, afin qu’il partage notre communion, mais sachez qu’il va désobéir à nos instructions en écoutant la voix de satan. Cela aura pour conséquence une privation de la gloire divine. Il ne pourra plus entretenir de relation avec nous. L’humanité entière suivra satan dans sa rébellion, et ils seront tous condamnés à la seconde mort qui est l’enfer éternel. »
Le Père ajouta : « Mais ne les laissons pas tous périr, choisissons-en quelques-uns et sauvons-les pour les avoir avec nous pour l’éternité. Il sera nécessaire que l’un d’entre nous descende sur terre pour les racheter, et leur permettre ainsi de retrouver notre présence. Ce rachat réclamera un sacrifice sanglant car sans effusion de sang, il ne peut y avoir de pardon ».
Le Fils répondit : « Je m’incarnerai et j’irai mourir sur une croix pour que les élus soient sauvés et restaurés dans leur communion avec nous. Mais dois devenir un vrai homme, afin d’être le sacrifice parfait qui puisse accomplir la rédemption dont la race humaine aura tant besoin. Comment pourrai-je réaliser une telle œuvre, en devenant un simple homme ? ».
Alors le Saint Esprit prit la parole et annonça : « Je serai avec toi. Ma ma présence et de ma puissance t’accompagneront. Je te préserverai et te conduirai jusqu’au sacrifice parfait. Ainsi les élus seront rachetés par ton sang, et ils pourront à nouveau communier avec nous ». Cela s’accorde parfaitement avec cet autre texte de Pierre dans 1 P 1.18-20 :
18 Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères,
19 mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ;
20 prédestiné avant la fondation du monde, il fut manifesté à la fin des temps, à cause de vous.
Le plan était établi. Le Fils avait été prédestiné avant la fondation du monde... comme d'un agneau sans défaut et sans tache. Tout était prêt, il fallait attendre le moment fixé par Dieu pour le mettre à exécution. Nous pouvons donc dire que la prescience est une décision prise par avance, et qu’il ne faut pas la confondre avec l’omniscience qui désigne la connaissance illimitée de Dieu.
Je ne peux m’empêcher de vous donner la signification exacte de ce mot qui a fait couler tant d’encre et susciter tant de débats. La prescience est la traduction du grec « proginosko » qui est lui-même la composition du préfixe « pro » qui signifie « avant ou devant » et du mot « ginosko » qui veut tout simplement dire « connaître ».
Nous le retrouvons dans l’épître de Paul aux Ro 9.29 : Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères (8 :29). Il est ici correctement traduit par connus d'avance.
Les théologiens déclarent que dans le grec néotestamentaire « ginosko » dénote souvent une relation personnelle entre la personne et l’objet connu. En d’autres termes, nous étions tellement précieux pour Dieu, il nous a tant désiré pour lui, qu’il nous a traité comme si nous avions déjà une relation avec lui.
Son amour pour nous était tel, que dans son cœur l’union entre lui et nous existait déjà, avant même que nous venions au monde. Il attendait juste que cette union devienne une réalité accomplie par la mort et la résurrection de Jésus. Nous étions le trésor caché et la perle de grand prix dont parle Mt 13.44-46 :
44 Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ.
45 Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles.
46 Il a trouvé une perle de grand prix ; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée.
Dieu nous a ainsi connu d’avance, nous a inscrit dans son cœur comme sa possession de grand prix, et a mis en action le merveilleux plan de la rédemption, afin de nous acquérir pour sa joie.
L’enseignement du Nouveau Testament n’est pas que Dieu savait par avance qui allait se soumettre à son Fils, en sorte qu’il les a élus pour le salut. La vérité c’est que, nous ayant choisi de toute éternité, il a établi avec nous une relation dans son cœur et nous a désignés pour vivre en communion avec lui. Ce n’est qu’après une telle décision que Jésus est venu accomplir le sacrifice parfait de notre rédemption ! Regardons ces paroles de Jésus dans Jn 10.14-16 (Le Semeur) :
14 Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent,
15 tout comme le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis.
16 J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix, ainsi il n’y aura plus qu’un seul troupeau avec un seul berger.
Ici Jésus nous livre une métaphore familière pour décrire sa relation avec ceux qui lui ont été donné par le père pour qu’il leur accorde la vie éternelle. Nous lions dans Jn 10.27-29 (Le Semeur) :
27 Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent.
28 Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront et personne ne pourra les arracher de ma main.
29 Mon Père qui me les a données est plus grand que tous, et personne ne peut arracher qui que ce soit de la main de mon Père.
Jésus est le bon berger, et ses disciples sont ses brebis. Ils se connaissent mutuellement. Il se réfère à tous ceux qui le suivent et qui l’accompagnent fidèlement depuis le début de son ministère. Mais il fait une déclaration étonnante au v.16 : J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut que je les amène...
En d’autres mots, Jésus reconnaît comme ses brebis beaucoup d’autres personnes qui ne sont pas encore venues à la foi en lui, qui ne sont pas de cet enclos, mais qui lui appartiennent déjà par décret divin.
Cela signifie que quelqu’un de devient pas une brebis en croyant au Seigneur, mais plutôt qu’il croit en Jésus parce qu’il est déjà une brebis choisie par le Père et donnée au Fils. Leur identité en tant que brebis ne dépend pas de leur foi, mais leur foi est le résultat de leur élection comme brebis du Seigneur.
Je crois que la plus belle preuve de cette vérité, c’est la déclaration qui fait suite à la prédication de l’Evangile par Paul et Barnabas à Antioche de Pisidie, dans Ac13.48 (Le Semeur) : Quand les non-Juifs les entendirent parler ainsi, ils furent remplis de joie, ils se mirent à louer Dieu pour sa Parole et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.
Quel bel exemple de la grâce souveraine de Dieu dans l’élection ! Les apôtres enseignent la bonne nouvelle du salut en Jésus malgré l’opposition des juifs, et quel en fut le résultat ? Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.
Le verbe grec pour destinés signifie : « Placer dans un certain ordre, désigner à un poste, assigner une chose à quelqu’un ». Nous pourrions traduire ce verset de la façon suivante : « Tous ceux qui avaient été réservés ou affectés à la vie éternelle crurent ».
Il n’est pas dit que « Tous ceux qui crurent furent désignés à la vie éternelle », mais au contraire que ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. Nous voyons que l’élection au salut vient avant la foi, qui n’est autre que le fruit de ce choix divin.
Je crois que la compréhension de la doctrine de l’élection, permet de savoir sans l’ombre d’un doute qui choisit qui pour le salut. Jusqu’à présent, nous avons peut-être cru que c’est l’homme qui choisit Jésus-Christ comme son sauveur pour entrer dans la vie éternelle, mais en vérité c’est Dieu le Père qui choisit l’être humain pour la vie éternelle et lui accorde la foi nécessaire qui le rende capable d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. (Col 1.12)
Si l’homme peut se confier de tout son cœur en Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, c’est tout d’abord parce qu’il a été élu avant même la création. Quand une personne vient à Jésus, ce n’est pas parce qu’elle en a naturellement les dispositions pour le faire, ou qu’elle les a acquises par sa force personnelle et sa piété. Absolument pas ! Mais c’est parce qu’elle est attirée vers le Christ par la puissance de Dieu qui l’a élue avant sa naissance.
Êtes-vous conscients que vous avez été élus et attirés vers Jésus ? Acceptez-vous la vérité que vous avez été choisis avant la création du monde ? Si vous avez donné votre vie à Jésus, c’est afin que vous sachiez que Dieu l’avait voulu ainsi, que la décision lui appartenait en premier :
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. (Jn 15.16)
Oui, c’est Dieu qui vous a choisis tout d’abord, puis vous avez été rendus capable de venir à Jésus pour recevoir le don de la vie éternelle. C’est pour cette raison que toute la gloire revient au Seigneur.
Si vous n’avez pas encore fait le pas décisif vers Jésus, aujourd’hui c’est votre jour. Il se tient tout prêt de vous et vous invite à venir à lui. Il a déjà tout accompli pour que vous commenciez une vie nouvelle dans sa présence. Il vous aime d’un amour éternel. Il veut que vous marchiez avec lui dès ce moment, et que vous le rejoigniez un jour dans la maison du père.
Allez-vous continuer à avancer dans l’existence sans sa précieuse présence dans votre cœur ?
Je crois plutôt que vous avez hâte de venir au Sauveur et de recevoir le pardon de vos péchés. Comment faire, demandez-vous ? C’est très simple : demandez-lui de vous pardonnez vos péchés. Donnez-lui votre vie entière et soumettez-vous à lui comme votre Seigneur. N’attendez pas, faites-le tout de suite...
1 et 2e P