L’apôtre Paul disait aux anciens de l’église d’Ephèse dans Ac 20.20 :
Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile...
Son attitude face à toutes les doctrines de la parole de Dieu semble être très différente de certains responsables d’églises aujourd’hui : il a tout enseigné, et n’a rien caché.
Une telle fidélité envers l’intégralité de la Parole de Dieu l’a rendu capable d’ajouter aux v.26-27 : C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher
Je déplore que tout le conseil de Dieu ne soit pas exposé systématiquement aux élus, les privant ainsi de la connaissance de la vérité qui est selon la piété (Tit 1.1).
Quel pasteur peut affirmer à sa congrégation : je n’ai rien caché de ce qui vous était utile... C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous ?
S’il n’a pas encore enseigné l’élection, il ne le peut pas.
Si nous voulons marcher sur les traces du grand apôtre, nous devons revenir à un évangile intégral, et ne pas omettre d’enseigner une doctrine, même si elle soulève beaucoup de questions et d’hostilité.
Je suis conscient qu’en abordant le thème de l’élection, je m’avance sur un terrain miné, car cette doctrine attire une vive opposition de la part des croyants, surtout lorsqu’elle est mal comprise.
En effet, cette doctrine porte un coup fatal à notre sentiment de contrôle et à notre sens de la coopération dans l’œuvre du salut. Elle nous enseigne que nous avons été souverainement choisis par Dieu en vue du salut, indépendamment de tout mérite et sans l’intervention d’une quelconque qualité que nous pensions posséder.
C’est en habituellement très difficile pour les chrétiens d’accepter qu’ils n’aient pas été sauvés en raison d’une prédisposition naturelle qu’ils possèdent, mais par la pure grâce souveraine de Dieu.
« Comment est-ce possible, me direz-vous, il doit bien exister quelque chose en l’être humain qui détermine si oui ou non il est en mesure d’accepter le salut ? »
La bible est claire à ce sujet : absolument rien en nous ne témoigne d’une aptitude que nous aurions de nous intéresser à Dieu et au salut qu’il propose. C’est ce que l’apôtre Paul a clairement annoncé dans Ro 3.9-12 :
9 Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché,
10 selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, Pas même un seul ;
11 Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ;
12 Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul ;
Il n’existe rien en nous qui soit en phase avec la pensée de Dieu. Malgré la pratique de la religion, Nul ne cherche Dieu comme il le demande. C’est bien là le critère capital de toute recherche de Dieu : le faisons-nous comme il le désire lui ?
N’avons-nous pas plutôt tendance à entamer une recherche de Dieu que nous avons fabriquée de toute pièce, et qui corresponde davantage à nos goûts qu’aux indications de Dieu ?
Avez-vous remarqué combien l’être humain est fier de sa religion ? Il la porte en telle estime, qu’il a fini par croire que Dieu agit de même. L’homme aime à penser que le sens de la justice
que lui procure sa religion, satisfait et honore Dieu pareillement.
Mais qu’en est-il réellement ? Nous avons un aperçu du sentiment de Dieu à ce sujet dans le livre du prophète Esaïe : Tous, nous avons été comme l’impur, et tous nos actes de justice, comme les linges répugnants ; tous, nous nous sommes fanés comme la feuille, et nos perversités, comme le vent, nous emportent (64.5 TOB).
Il est clairement dit ici que tous nos actes de justice –comprenez par cette expression : nos efforts religieux – sont répugnants ou infâmes à ses yeux. Les mots sont très durs ici.
Le dégoût qu’inspirent au Seigneur les cérémonies religieuses, conduit Esaïe à employer l’image des linges utilisés pendant les périodes de menstruations féminines, afin de décrire l’impureté de l’homme qui se confie dans ses pratiques pieuses.
Le prophète ajoute même ces terribles paroles : Nul n’en appelle à ton nom, nul ne se réveille pour t’en saisir, car tu nous as caché ton visage, tu as laissé notre perversité nous prendre en main pour faire de nous des dissolus (64.6 TOB).
La religion endort l’être humain. Il se croit juste aux yeux de Dieu à cause des rites et autres processions auxquels il se soumet. Il pense plaire à Dieu, car il est persuadé que c’est ce qu’il demande. Nombreux sont ceux qui croient qu’en agissant de la sorte, ils vont amadouer le Seigneur.
Cela est encore plus grave quand le cérémonial porte une étiquette chrétienne, car ils sont persuadés que Jésus en est l’auteur et que cela doit lui être agréable.
Il y a ceux qui ne se demandent même pas si Jésus approuve ou non ce qu’ils font, car du moment que leur famille s’adonne à ces pratiques depuis plusieurs générations, ils doivent agir de même pour perpétuer fidèlement la tradition.
Mais pendant tout ce temps Nul n’en appelle à ton nom, nul ne se réveille pour t’en saisir, c'est-à-dire : personne ne s’intéresse à ce que Dieu veut, personne ne cherche Dieu pour savoir ce qu’il souhaite réellement...
Alors, dit le prophète, tu nous as caché ton visage, tu as laissé notre perversité nous prendre en main pour faire de nous des dissolus, ce qui signifie qu’en dépit de notre religion, nous sommes privés de la présence de Dieu, et prisonniers de notre incapacité innée à faire ce qui est juste à ses yeux !
Nous admirons parfois un homme ou une femme qui démontre une profonde charité pour l’humanité et consacre sa vie à faire du bien à la société, mais cela n’enlève rien au fait que Tous sont égarés, tous sont pervertis (Ro 3.11) et La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux (Ro 3.18).
Il y a une réelle inimitié entre Dieu et l’homme, et ce dernier ne peut absolument rien faire pour la surmonter. Quelqu’un dira alors : « Mais, l’homme peut croire en Jésus pour être racheté ; il est donc capable d’exercer la foi salvatrice ! »
C’est ce que pense un grand nombre de chrétiens : ils ont au moins le mérite de posséder la foi. Et comme l’épître aux Hébreux dit : sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (11.6) ; ils en déduisent que leur foi est à mettre à leur crédit.
Mais est-ce vraiment ce que dit l’écriture ?
Tout d’abord, il est vrai que la foi est indispensable pour quiconque désire être sauvé ; cependant cette foi demeure adjacente à la grâce, c'est-à-dire qu’elle n’est pas le fruit de nos efforts pour croire, mais qu’elle est souverainement répandue dans nos cœurs par le Seigneur lui-même.
Personne ne serait en mesure de croire l’évangile si cela ne lui était gracieusement accordé par la puissance de Dieu. Voici comment l’apôtre Paul en parle dans l’épître aux Ephésiens : Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu (2.8).
Il faut ouvrir une parenthèse ici, car je crains d’être incompris par certains chrétiens : « Mais alors, me dira-t-on, je ne suis pas responsable de mon manque de foi et je n’ai rien à faire si elle n’est donnée que par Dieu, d’une façon souveraine » !
Je vous en prie : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! J’ai déclaré que la foi n’est pas le fruit de nos efforts et qu’elle est donnée par Dieu, mais nulle part la bible ne nous encourage à la passivité et à la fatalité.
Si je ne peux produire la foi dans mon cœur, je peux cependant la recevoir lorsque Dieu la donne par pure grâce. Comment ? En tendant l’oreille à la parole de Dieu : Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ (Ro 10.17).
Dieu nous fait entendre sa parole, et celle-ci devient une semence qui crée la foi et nous introduit dans le salut : Car vous êtes nés à une vie nouvelle, non d’un homme mortel, mais d’une semence immortelle : la Parole vivante et éternelle de Dieu (1 P 2 .23 Le Semeur).
Que personne donc n’utilise la doctrine de l’élection pour excuser sa déficience dans la foi, car lorsque nous sommes conduits dans l’union avec le Seigneur, nous recevons tout ce qui est nécessaire à une vie de piété, à condition que nous fassions l’effort de nous en servir, selon 2 P 1.3 ; 5-6 :
3 Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu...
5 A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance,
6 à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la patience, à la patience la piété,
La faiblesse de notre marche chrétienne ne peut être imputée à l’élection souveraine de Dieu, car celle-ci concerne le choix divin pour notre salut et non notre façon de mener notre vie avec le Seigneur.
De plus, il est de notre responsabilité de veiller à notre édification personnelle afin de valider notre élection, car l’apôtre Pierre déclare au v.10 : C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.
Cela signifie que nous devons rechercher les qualités spirituelles énumérées dans les versets précédents afin d’affermir notre appel et notre élection. Le verbe grec traduit par affermir, signifie « rendre sûr et certain »
Quelqu’un d’autre dire : « Mais l’homme a quand même une volonté, il est libre de choisir ou non de venir au Seigneur. Que faites-vous donc du libre arbitre ? »
Voilà donc l’entrée en scène du fameux libre arbitre...
Souvenons-nous que c’est ce que satan a conduit le premier couple humain à croire : qu’ils avaient la liberté de choisir leur destinée. Mais la vérité, c’est qu’en se révoltant contre Dieu, l’homme a, pour ainsi dire, « enfermer » sa liberté de choisir dans la sphère de la désobéissance et de la séparation avec le Seigneur.
En d’autres termes, l’homme ne choisit librement que ce qui le maintient éloigné de Dieu. Il choisit ainsi le péché, la souillure, la révolte, l’impureté... mais pas Dieu.
La condition spirituelle de l’homme est semblable à celle d’un chien attaché à une chaîne de quatre mètres de long. Il pourra se déplacer dans n’importe quel sens, à droite, à gauche, en avant, en arrière, où bon lui semblera... mais sans jamais dépasser les quatre mètres auxquels le limite sa chaîne ! De la même façon, l’homme est libre de choisir, mais uniquement dans les limites de la mort spirituelle dans laquelle l’a enfermé le péché.
Vous croyez que la volonté humaine peut conduire au salut de l’âme ? Détrompez-vous, elle en est incapable, et Jésus lui-même l’attesté. Vers la fin de son ministère terrestre, alors qu’il s’approche de son sacrifice à la croix, le Christ s’adresse ainsi à la foule assemblée dans la ville sainte :
Mt 23.37 Le Semeur : Ah, Jérusalem ! Jérusalem ! Toi qui fais mourir les prophètes et qui tues à coups de pierres ceux que Dieu t’envoie ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes habitants auprès de moi comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous ne l’avez pas voulu !
Jésus nous laisse entrevoir son cœur brûlant de compassion pour les Israélites. Il éprouve l’ardent désir de les sauver, de les bénir, de prendre soin d’eux, mais cela ne se produit pas.
La question est : pourquoi ? La réponse fait froid dans le dos : vous ne l’avez pas voulu !
Jésus disait en substance : j’étais là, au milieu de vous, disposé à vous toucher, vous faisant entendre les paroles de Dieu, désireux de vous avoir tout prêt de moi afin de vous faire du bien : j’ai voulu... Mais vous ne l’avez pas voulu !
Que pouvons en conclure ? Tout simplement que la volonté humaine refuse de venir à Dieu. Pourtant, l’appel de l’évangile s’adresse à l’humanité entière, mais devant l’incapacité de la volonté humaine d’y répondre, Jésus déclare : il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus (Mt 22.14).
C’est là encore une preuve de la miséricorde de Dieu : face au refus de la volonté humaine de venir au Seigneur, il a pris l’initiative d’en choisir quelques-uns, indépendamment de leurs vertus, et de leur communiquer la foi afin qu’ils parviennent au salut en Jésus. Ceux-là, il les appelle les élus !
A bientôt pour la suite...
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