Nous souvenons que dans le v.13, l’apôtre Paul, contrairement aux coutumes de l’époque, a rejoint un groupe de femmes qui avaient l’habitude de se réunir le jour du sabbat au bord d’une rivière, afin de leur prêcher l’évangile.
Nous avons établi que le message qu’il leur a annoncé comprenait certainement les 4 vérités cardinales et les 4 doctrines fondamentales qu’il prêchait chaque fois qu’il proclamait l’évangile pour la première fois à des non chrétiens, à savoir :
1) Jésus est le Fils incarné de Dieu.
2) Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver.
3) Jésus nous donne le pardon de nos péchés.
4) Dieu appelle tout homme à se repentir de ses péchés.
5) Tout homme est pécheur et s’expose à la colère de Dieu.
6) La rédemption est acquise par le sang de Jésus.
7) Nous sommes déclarés justes par l’œuvre de la croix.
8) C’est la foi en Jésus seule qui sauve.
En prêchant ces huit points, Paul a été fidèle au message approprié, car c’est par la prédication de l’évangile que Dieu apporte le salut aux pécheurs.
2 Ti 4.2 : Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant.
1 Co 1.21 : Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
Il est évident qu’une assemblée qui ne prêche pas fidèlement ces huit points de l’évangile que nous venons de rappeler, n’est pas une vraie église. Si une congrégation enseigne l’évangile de la prospérité, l’évangile du potentiel humain, l’évangile de la réussite personnelle, l’évangile de la destinée individuelle, etc. en minimisant l’évangile du salut, ce n’est pas une vraie église...
Cependant, même lorsque nous demeurons fidèles au message approprié, il y a encore un facteur déterminant à la naissance d’une église : la grâce souveraine de Dieu.
La grâce de Dieu signifie que c’est Dieu qui doit accorder sa faveur imméritée pour qu’une église locale naisse, tout en étant conforme à sa volonté et à ses valeurs. Il est possible d’attirer des gens et de créer un groupe en utilisant des moyens semblables à ceux du monde, mais ce ne sera pas l’église selon Christ, car ce n’est que par sa grâce qu’une vraie église voit le jour.
Cette grâce de Dieu est souveraine en ce qu’elle n’est pas sous le contrôle de l’homme. Cela signifie qu’elle ne peut être produite par aucun moyen humain. Elle émane de l’action de Dieu seul. C’est pourquoi, Ro 10.9 « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé », n’est pas une formule garantissant qu’une personne est sauvée, simplement en répétant une prière.
Cela rendrait l’homme capable de dispenser le salut. Ce verset, pris dans son contexte, indique que celui qui croit réellement en Jésus, confessera qui il est, mais ce n’est pas un chèque en blanc pour que l’homme puisse déclarer qu’un autre est sauvé, seulement en répétant une prière.
Le salut ne peut pas reposer sur une formule ! Le salut est le résultat de la grâce souveraine de Dieu qui agit dans le cœur d’une personne selon la volonté du Seigneur, et non selon le pouvoir de l’homme.
Il ne faut pas confondre un assentiment, ou un accord mental, avec la foi du cœur. Bien sûr, quelqu’un à l’article de la mort acceptera de confesser une prière si vous lui dite que cette prière lui permet d’être en règle avec Dieu et lui assure le salut.
Toutefois, nous n’avons aucun moyen de savoir si sa foi est réelle ! Seul Dieu le sait, et nous outrepassons nos droits si nous affirmons à cette personne qu’elle est sauvée, uniquement en répétant une prière. Ce verset a été mal compris et abusivement appliqué.
En plus, nous ne verrons nulle part dans les Actes que les apôtres faisaient confesser « la prière du pécheur » en assurant aux gens qu’ils étaient sauvés. Ils disaient plutôt « Si tu crois de tout ton cœur » (Ac 8.37), en insistant sur la condition...
C’est pourquoi notre texte nous montre avec une grande clarté que c’est la grâce souveraine de Dieu qui a produit la première conversion dans la ville de Philippes, suite à la prédication de Paul.
Ac 16.14 : L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul.
Notons que Lydie était originaire de la ville de Thyatire, là où se trouveras plus tard une des sept églises auxquelles écrira l’apôtre Jean (Ap 2.18-29). Cette ville était célèbre pour ses teintures, principalement le pourpre (rouge violacé).
C’est avec cette teinture que l’on confectionnait les vêtements royaux et ceux des riches. Le fait que Lydie était une marchande de pourpre, indique qu’elle était de condition aisée. C’est d’ailleurs pour cela que c’est dans sa grande maison que l’église de Philippes commencera à se réunir (Ac 16.40).
En plus de sa prospérité, nous apprenons que Lydie était une femme craignant Dieu. Dans le judaïsme de l’époque il y avait trois niveaux de pratiquants : les juifs de naissance, les prosélytes (des non-juifs qui se sont convertis) et les craignant-Dieu (des non-juifs qui croient au Dieu d’Israël sans être convertis selon les rites du judaïsme).
Même si elle croyait dans le Dieu d’Israël et s’était rapprochée de la religion juive, elle n’était pas sauvée pour autant, tout comme les juifs qui ne croyaient pas en Jésus comme Seigneur. Cependant, tandis que Paul annonçait fidèlement l’évangile, elle écoutait.
Ce verbe ne signifie pas seulement qu’elle entendait ce que disait Paul, comme c’était le cas pour toutes les autres femmes, mais il veut dire qu’elle comprenait et assimilait ce qu’il disait. Il faut bien comprendre ce verset qui se divise en deux parties distinctes :
La première phrase décrit ce qui se passe, que nous pouvons résumer par l’expression de la fin : elle écoutait.
La seconde phrase explique pourquoi cela s’est passé ainsi : Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul.
Donc elle comprenait et assimilait ce que disait Paul, parce que Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul.
Cela indique que si le Seigneur ne lui avait pas ouvert le cœur, elle n’aurait jamais pu comprendre et assimiler ce que prêchait l’apôtre Paul.
Et si le Seigneur lui ouvrit le cœur, c’est parce que son cœur était fermé. Le verbe traduit par « ouvrit » signifie « donner la capacité de comprendre », ce qui veut dire que Lydie ne possédait pas naturellement la capacité de comprendre ce que Paul disait.
L’adjectif « attentive » signifie « fixer son esprit, s’appliquer et s’attacher à quelque chose ». Il est utilisé pour décrire un bateau qui touche terre après un long voyage.
Voici quatre déclarations qui nous permettent de mieux comprendre ce verset à la lumière des différentes définitions que nous venons de partager :
Lydie croyait en Dieu et pratiquait en partie la religion d’Israël, mais elle n’était pas encore sauvée.
Elle cherchait la vérité sans être capable de la trouver par ses propres moyens.
Lorsque Paul se mit à prêcher l’évangile, Dieu lui donna la capacité de comprendre la vérité.
En comprenant et en assimilant ce que disait Paul, elle est enfin parvenue à la connaissance de la vérité.
Dans ces quatre déclarations, nous découvrons que ni Paul ni Lydie n’ont été capables de produire la moindre démarche spirituelle en vue du salut. Cela venait de Dieu seul.
Tout d’abord, en ce qui concerne Paul : ce n’est pas lui qui a ouvert le cœur de Lydie, c’est Dieu ! Ce n’est pas lui qui a convaincu Lydie de la vérité de l’évangile, c’est Dieu. L’apôtre dit lui-même :
1 Co 2.4 : Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance.
Plus loin il témoignera dans 1 Co 3.6-7 :
6 J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,
7 en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
Dans la vraie naissance d’une vraie église, il n’y a aucune stratégie ingénieuse qui soit nécessaire, car ce n’est que par sa grâce souveraine que Dieu touche les cœurs.
Ensuite, en ce qui concerne Lydie, comme nous l’avons souligné, elle était incapable de comprendre l’évangile et de s’y attacher si le Seigneur n’était pas souverainement intervenu pour lui ouvrir le cœur.
Cela nous amène à une vérité quasiment inconnue dans une majorité de l’église aujourd’hui : le salut n’est pas le fruit des capacités humaines, mais résulte de l’initiative souveraine de Dieu. Quelqu’un dira « Mais n’est-ce pas le pêcheur qui prend une décision pour Jésus ? ». Oui, bien sûr, le pêcheur se décide pour Jésus, mais cette décision est initiée par Dieu en personne, car aucun homme, aucune femme ne peut dire « oui à Jésus » si Dieu ne le rend pas capable.
La Bible indique clairement que l’homme est dans l’incapacité d’avoir le moindre désir de venir réellement à Dieu pour être sauvé. Il peut avoir un instinct religieux qui le fait croire qu’il désire Dieu, mais en réalité l’homme n’aime pas Dieu et le rejette de sa vie.
Ro 3.11 : Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu.
Il peut chercher une religion ou une expérience mystique, mais il ne cherche pas Dieu.
Si nous revenons à Lydie, pourquoi son cœur était-il fermé, au point où Dieu a dû l’ouvrir pour qu’elle comprenne ce que disait Paul ? Parce qu’elle était spirituellement morte selon Ep 2.4-5 :
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés).
Tout comme un mort physique ne voit et n’entend rien, de même un mort spirituel ne voit et n’entend pas les réalités spirituelles de l’évangile et du royaume de Dieu. C’est pour cette raison que Jésus a dit à Nicodème dans Jn 3.3 : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.
Il dira aussi aux juifs dans Jn 8.43 : Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Lydie et tout individu sans Christ, se trouvent dans cette condition d’incapacité. Il faut l’intervention vivifiante du Seigneur pour que nous puissions comprendre et assimiler la vérité.
Dans Mt 11.28, Jésus invite l’être humain à venir à lui : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Cependant, il déclare que c’est l’homme qui ne le veut pas dans Jn 5.40 : Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
L’homme est même incapable de vouloir venir à Jésus, parce qu’un mort ne veut rien ! Un mort est tout simplement incapable de vouloir quoique ce soit. C’est pourquoi, Jésus ajoute dans Jn 6.44 : Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour. Non seulement nous ne voulons pas, mais nous ne pouvons pas venir au Seigneur pour notre salut.
Si nous pensons à notre conversion, nous réaliserons que c’est Dieu qui a tout fait : il a conduit les événements, les circonstances, les rencontres et les moyens qui ont été déployés pour que nous naissions de nouveau. Et si quelqu’un dit « Oui, mais j’ai quand même voulu être sauvé, car j’ai pris une décision pour Jésus ! » Alors, je lui rappellerai Ph 2.13 : C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.
Comment être plus clair que ce verset : nous avons voulu prendre une décision pour Jésus, mais ce vouloir a été produit par Dieu lui-même, parce que nous en étions incapables.
Et quelle a été la cause de cette production divine dans notre cœur ? Etait-ce nos efforts ou nos mérites ? Non ! C’était selon son bon plaisir. En d’autres termes, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi... C’est pourquoi Paul dit dans Ro 9.16 : Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.
Si certaines personnes abandonnent la vie de la foi, c’est parce que cela ne dépend pas d’eux mais de Dieu. L’apôtre Jean a dit que ceux qui s’en vont, prouvent qu’ils n’ont jamais appartenu au peuple de Dieu. C’est de l’ivraie parmi le blé.
1 Jn 2.19 : Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres.
Voyez-vous, ce n’est pas nous qui choisissons Dieu, c’est lui qui nous choisit et produit en nous le désir de venir à Jésus : Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi (Jn 6.37). Si nous sommes venus à Jésus et que nous avons accepté son évangile, c’est parce que Dieu nous avait donnés à son Fils unique.
Pour conclure, notons que Lydie semble être la seule à avoir eu le cœur ouvert pour le salut. Notre verset dit « L’une d’elles », comme si les autres femmes n’ont pas réagi à l’évangile. Il est important que dans ces temps de séduction spirituelle, nous ne soyons pas influencés par le triomphalisme des grandes organisations chrétiennes qui prophétisent de grands réveils à coup de stade bondés. La Bible dit plutôt : Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus (Mt 22.14)
Dans Mc 4.13-20, Jésus parle de quatre terrains qui représentent le cœur humain. Seul un terrain sur quatre manifeste les fruits du salut, ce qui confirme que le nombre de sauvés est inférieur à celui des perdus.
Ce ne sont pas les stratégies humaines qui donnent naissance à l’église, c’est la grâce souveraine de Dieu. Notre responsabilité c’est de rester fidèle au message de l’évangile et de l’annoncer sans dévier. Si nous agissons ainsi, il arrivera ce que dit Ac 13.48 (b) : Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.
Il y a peut-être peu d’élus, mais tous les élus viendront à la foi et recevront la vie éternelle. Il reste un dernier ingrédient pour que l’église manifeste sa vraie naissance. C’est ce que nous verrons dans le prochain article.
A Bientôt...
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