Mt 7.21-23 :
21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?
23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
Ce passage est peut-être le plus préoccupant de toute la Bible, d’autant plus que ces paroles sortent de la bouche de Jésus lui-même. Nous aurions pu échapper à l’inquiétude qu’elles suscitent, si c’était quelqu’un d’autre qui les aurait prononcées : on aurait pu prétexter qu’il s’est trompé, qu’il a mal rapporté ce qu’il a cru entendre de Dieu, etc.
Mais nous n’avons aucun moyen de fuir la crainte que ce texte engendre dans nos cœurs, si nous prenons le temps d’y réfléchir un tant soit peu. Que fait Jésus ici ? Je dirai, personnellement, que Jésus établit la différence entre le croyant et le chrétien.
Cela peut sembler étrange de parler ainsi, parce qu’en fin de compte, le chrétien, n’est-il pas un croyant ? Il est évident qu’un chrétien qui ne croit pas, n’est pas du tout un chrétien, car après tout le point de départ de la vie chrétienne, ou du statut de chrétien, c’est de croire, n’est-ce pas ? Oui, mais croire quoi ? La réponse est : croire les vérités fondamentales de l’évangile, comme Paul l’exprime dans 1 Co 15.1-4 :
1 Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,
2 et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain.
3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ;
4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures.
Tout d’abord, notons le v.2 où nous apprenons qu’il est possible de « croire en vain », c’est-à-dire de croire d’une façon qui ne coïncide pas avec ce que Dieu ordonne. Cela rend cette croyance inutile et inefficace aux yeux de Dieu.
Ensuite, retenons les éléments qui doivent composer notre croyance dans les v.3-4 : la mort de Jésus pour nos péchés (et non comme un simple martyr ou par accident), son ensevelissement qui prouve la réalité objective de sa mort, et sa résurrection qui signale que son sacrifice a été accepté par le Père.
Et enfin, soulignons que toutes ces choses concernant Jésus, ont eu lieu en parfait accord avec les Écritures, c’est-à-dire qu’elles font partie d’un plan qui avait été décidé par Dieu le Père, accompli par Dieu le Fils et appliqué par Dieu le Saint-Esprit, et ceci dans un but bien précis : donner naissance à l’Eglise, le peuple de Dieu.
Personne ne peut prétendre au statut de chrétien s’il ne croit pas dans ces vérités vivantes et glorieuses du salut accompli et donné par décret divin. Cependant, il ne s’agit là que du fondement. Croire dans ces vérités, c’est une chose, mais comment bâtissons-nous notre vie à partir de ces fondements.
C’est la mise-en-garde que nous adresse Paul dans 1 Co 3.10 : Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
En d’autres mots, ce qui compte, ce n’est pas de commencer la vie chrétienne en croyants dans des vérités incontournables, mais comment nous allons poursuivre notre vie, en bâtissant sur ces mêmes vérités. Si nous revenons à notre texte d’introduction, il faudrait le lire à la lumière des avertissements que Jésus donne et qui font suite à ce que nous avons déjà lu, dans Mt 7.24-27 :
24 C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc.
25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc.
26 Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande.
Dans ces versets Jésus compare deux décisions qui ont chacun produit deux effets. Elles sont, toutes les deux, en rapport avec le fondement que l’on donne à notre vie, et surtout à notre façon de bâtir sur ce fondement. Lorsque la construction spirituelle de notre vie n’est pas respectée, quand bien même nous avons un fondement exact, nous courrons le risque d’être surpris au jour du jugement. Reprenons les paroles de Jésus aux v.21-23 :
21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?
23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
Pour résumer, nous pouvons dire que la confession de la foi (Seigneur, Seigneur !) et les charismes de prophétie et d’exorcisme, ne constituent pas un billet d’entrée dans le ciel avec Jésus. Il déclare, même à ceux qui présenteront leur charisme et leur confession de foi comme une preuve de leur droit au salut éternel, : « Je ne vous ai jamais connus ». Cette phrase signifie : « Je n’ai jamais eu une relation quelconque avec vous, vous êtes de parfaits étrangers pour moi et vous n’avez jamais fait partie de mon Royaume ! »
Une rapide analyse des propos de Jésus, indique que ces prétendants au salut étaient des croyants, sinon ils n’auraient pas fait ce dont ils étaient si fiers et que Jésus ne nie pas ; mais ils n’étaient pas d’authentiques chrétiens qui avaient droit au ciel.
Il est donc indispensable que nous creusions un peu la Parole de Dieu pour découvrir la différence entre un croyant et un chrétien. Nous pouvons croire aux vérités basiques de l’évangile sans être véritablement le chrétien que Dieu exige que nous soyons. Nous avons tendance à décider ce qu’est un chrétien, alors que c’est le Seigneur lui-même qui ne précise la nature.
Selon la Bible (et non les confessions chrétienne) qu’est-ce qu’un chrétien ? La réponse nous est donnée sous une forme condensée dans Ac 11.26 : Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. Ici, nous apprenons qu’un chrétien, c’est avant tout, un disciple de Jésus. Un disciple c’est un apprenant qui met en pratique ce qu’il apprend. Cela peut paraître simpliste de dire cela, mais c’est important, et cela pour une simple raison : La notion de discipulat dans le Nouveau Testament se réfère au discipulat chez les hébreux et non chez les grecs. Il y avait une différence entre les deux. Chez les grecs, le disciple était un élève (d’où le mot grec « Mathetes » traduit par disciple, et qui signifie « élève, étudiant ») qui augmentait son savoir avec un maître, au point de pouvoir lui-même un jour devenir un maître. La clé était donc la connaissance.
Chez les hébreux, le disciple devait apprendre auprès d’un maître, mais pas seulement d’une façon théorique, mais aussi pratique, afin de prouver par l’action qu’il avait bien intégré l’apprentissage et la formation. C’est pour cela que Jésus a dit dans Mt 28.19-20 :
19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
« Observer » veut dire « mettre en pratique » et non « regarder ou contempler ». Ce qu’il faut retenir, c’est que Dieu ne considère pas l’étiquette que nous portons pour nous ouvrir le ciel, mais il a déjà décidé que le ciel sera le lieu où se retrouveront ceux qui mettent en pratique les commandements de son Fils Jésus.
Quand nous disons que le ciel est pour les chrétiens, nous ne nous référons pas au titre de « chrétien », par opposition à celui de « bouddhiste » ou « musulman », mais nous parlons d’individus qui ne se contentent pas seulement de croire, car ils pratiquent ce que leur maître a prescrit. C’est ce qui a motivé Jacques à dire dans Ja 2.19 : Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien ; les démons aussi le croient, et ils tremblent. Si les démons aussi croient, nous devons nous dissocier d’eux en passant à la vitesse supérieure : pratiquer !
Sans entrer dans une étude détaillée sur le discipulat, j’aimerai juste indiquer les 6 différences majeures entre un croyant et un chrétien, c’est-à-dire : entre celui qui sera étonné de se voir interdire l’entrée dans le ciel, alors qu’il a cru, et celui qui sera accueilli par le Seigneur dans la maison du père, parce qu’il aura pratiqué.
1. Un croyant croit en Jésus. Un chrétien obéit à ses commandements. 1 Jn 3.24 : Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous connaissons qu’il demeure en nous par l’Esprit qu’il nous a donné.
2. Un croyant « va à l’église » le dimanche par tradition. Un chrétien sait que l’église est sa famille spirituelle et il aime s’y rendre. Ac 2.46 : Ils étaient chaque jour tous ensemble, assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur,
3. Un croyant lit sa Bible quand les choses vont mal. Un chrétien se nourrit régulièrement des Écritures pour y apprendre la vérité. Ac 17.11 : ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.
4. Un croyant prie quand il ne sait plus quoi faire. Un chrétien prend plaisir à prier, même quand ça va mal. Ac 1.14 : Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.
5. Un croyant tord le sens de la Bible pour qu’elle s’accorde avec sa vie. Un chrétien opère des changements dans sa vie pour qu’elle s’accorde avec la Bible. Ro 6.17 : Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.
6. Un croyant essaie par différents moyens de se servir de Dieu. Un chrétien se met au service de Dieu. 1 Th 1.9 : Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai.
Que chacun s’examine lui-même à la lumière de ces 6 critères, afin d’être de s’assurer d’être là où Dieu veut qu’il soit spirituellement. Puisse Dieu trouver en nous, non des croyants de nom, mais d’authentiques chrétiens qui agissent en conformité à sa volonté.
A bientôt...
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