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Jésus est-il réellement descendu en enfer ?

Dans l’étude intitulée « Qui sont les captifs que Jésus a emmenés en haut ? », nous avons lu les versets huit à seize du quatrième chapitre de la lettre aux Ephésiens, mais nous nous sommes surtout concentrés sur le v.8 pour développer notre sujet :

C'est pourquoi il est dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.

Cependant, dans ce passage, le v.9 mérite une attention particulière :

Or, que signifie : Il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? 

Lorsqu’il est associé au v.8 qui le précède, il a souvent été utilisé pour défendre deux théories.

La première déclare que Jésus est descendu en enfer pour y souffrir et compléter l’œuvre de la rédemption. La seconde affirme que Jésus est également descendu dans le séjour des morts, là où les saints de l’Ancien Testament étaient retenus captifs, pour les en faire sortir et les emmener avec lui au ciel.

Illustration représentant Jésus entouré de lumière dans une grotte sombre, avec la question en surimpression : « Jésus est-il réellement descendu en enfer ? ». Cette image accompagne un enseignement de Libraccess Academy explorant l’interprétation de passages bibliques comme Éphésiens 4:9 ou 1 Pierre 3:19, afin de clarifier la doctrine sur la descente de Jésus aux enfers après sa mort.

Tradition ou vérité biblique


Cependant, nous avons établi que les captifs dont parle le v.8 ne sont pas les croyants décédés qui sont montés au ciel avec Jésus, mais ce sont ceux qu’il a rachetés par son sang et qu’il a fait asseoir avec lui à la droite du Père dans les lieux célestes (Cf. Ephésiens 2.4-6). Néanmoins, nous devons résoudre le mystère contenu dans cette expression du v.9 « les régions inférieures de la terre ». Celle-ci désignerait l’enfer où vont souffrir tous les pécheurs qui n’ont pas accepté le salut en Christ. Donc, selon ce verset, Jésus serait descendu en enfer quand il est mort.


Une telle croyance est présente dans la doctrine catholique romaine qui l’exprime ouvertement dans le « Credo des Apôtres », lequel, soit dit en passant, n’a absolument pas été rédigé par les douze apôtres de Jésus. Ce Crédo déclare que le Seigneur : « a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ». En plus de l’église Catholique Romaine, de nombreuses églises Protestantes et Evangéliques partagent cette croyance de la descente de Jésus en enfer. Je crois qu’il est nécessaire de vérifier si oui ou non une telle croyance est soutenue par la Bible ? A première vue, Éphésiens 4.9 semble la confirmer, mais il s’agit en réalité d’une mauvaise interprétation du texte. Pour expliquer correctement ce verset, nous devons d’abord définir certains mots clés de la Bible.


Le séjour des morts


Commençons par une expression que nous trouvons dans Matthieu 5.22 :

Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d'être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d'être puni par le feu de la géhenne.    

La Concordance Strong nous apprend qu’à l’origine, l’expression le feu de la Géhenne servait à désigner « La vallée de Hinnon, au sud de Jérusalem, où les ordures et les animaux morts de la ville étaient jetées et brûlées ». Plus tard, elle a été utilisée pour désigner l’étang de feu, c’est-à-dire l’ultime sentence du jugement divin dont parle Apocalypse 20.15 :

Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu.  

Il est clair que Jésus n’a pas subi le sort infernal qui est décrit dans ce verset. Jésus n’est pas descendu dans l’étang de feu. En fait, il y a deux passages dans la Bible qui nous disent formellement comment, après sa mort sur la croix, l’âme et le corps de Jésus sont allés, non pas en enfer ou dans l’étang de feu de la Géhenne, mais dans la tombe.   


Nous lisons dans le Psaumes 16.10 :

Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption.  

Il s’agit d’un Psaumes prophétique sur la mort de Jésus. Il est clairement stipulé que son âme ne resterait pas dans le séjour des morts, une expression qui traduit l’hébreu « Shéol ». Ce dernier est un mot qui désigne simplement une tombe physique et non un lieu spirituel dans l’au-delà. La deuxième partie du verset parle de son corps, même si le mot ne s’y trouve pas, car il est question de destruction. Le mot hébreux ici désigne une fosse où les corps se décomposent, ce qui renforce la notion de tombe exprimée par le mot « Shéol ».   


L’exemple de Jésus


Cela est confirmé par Genèse 42.38 où nous retrouvons le mot « Shéol », de nouveau traduit par « séjour des morts » :

Jacob dit : Mon fils ne descendra point avec vous ; car son frère est mort, et il reste seul ; s'il lui arrivait un malheur dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts.  

Il est clair que Jacob parle de la tombe dans laquelle il sera mis lorsqu’il mourra, et non de l’enfer ou de l’étang de feu de la Géhenne, car Jésus déclare que le patriarche fait partie des sauvés ayant la vie éternelle, étant donné qu’il sera présent dans le royaume des cieux selon Matthieu 8.11 :

Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux.  

En raison de son statut de sauvé, Jacob ne pouvait donc pas descendre dans un enfer de tourments éternels.   


Plus tard, le jour de la Pentecôte, Pierre va se servir du Psaume 16 pour illustrer son message sur la résurrection de Jésus, car voici ce que nous lisons dans Actes 2.24-27 :

Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle.  Car David dit de lui : Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. Aussi mon cœur est dans la joie, et ma langue dans l'allégresse ; Et même ma chair reposera avec espérance, Car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.    

Étant donné que nous nous trouvons à présent dans le Nouveau Testament, le passage que nous venons de citer est entièrement en grec. L’expression « séjour des morts » au v.27 traduit le mot « Hadès » qui est l'équivalent du « Shéol » de l'Ancien Testament, c’est-à-dire la tombe où vont les morts. Le mot « corruption » a la même signification que celui qui est utilisé en hébreux dans le Psaumes 16, et désigne le processus de décomposition du corps. L’ensemble du passage dit clairement que la mort physique de Jésus a été très vite surmontée par sa résurrection. Il n’est question dans aucun de ces textes d’une quelconque descente de Jésus en enfer pour y souffrir.



Une expiation complète


Les mots hébreux et grecs utilisés dans ces différents passages pour « séjour des morts » désignent simplement la tombe. Cela signifie qu’après sa mort sur la croix, le corps et l’âme de Jésus se sont retrouvés dans une tombe. Donc, Jésus n’est jamais descendu aux enfers selon l’expression du Crédo des Apôtres, mais seulement dans une tombe. Par conséquent, Éphésiens 4.9 ne fait pas référence à l’enfer où Jésus se serait rendu pour y souffrir, ni dans un lieu où étaient retenus captifs les croyants décédés pour les en libérer.


Ces deux théories sont fausses et j’aimerai vous le prouver par la Bible. Tout d’abord, je témoigne de mon entière confiance dans ce que disent les Saintes-Ecritures, et non dans les traditions chrétiennes. Aucun Synode Protestant et encore moins aucune Curie Romaine du Vatican, ne peuvent se substituer à la révélation biblique. Je ne crois absolument pas que les responsables du gouvernement des Eglises Protestantes, Evangéliques et Catholiques Romaines possèdent une autorité égale ou supérieure à la Bible. Je ne crois que dans l’autorité des Saintes-Ecritures, certainement pas dans celles des confessions chrétiennes, quelles qu’elles soient !


Maintenant, penchons-nous sur les deux théories que j’ai énoncées plus tôt. Concernant la souffrance de Jésus en enfer, l'enseignement erroné à ce sujet est le suivant : après sa crucifixion, le corps du Seigneur fut placé dans un tombeau, mais son esprit fut envoyé en enfer pour y souffrir tous les tourments qui nous étaient réservés. En réalité, il s’agit d’une fausse doctrine, car elle contredit l’œuvre de la croix.


À Golgotha Jésus a pleinement affronté le jugement de Dieu pour nos péchés, durant les trois heures d'obscurité dont parle Luc 23.44. Dans son agonie, il a été notre substitut à la croix. Il a payé le prix du péché et a subi la colère de Dieu à notre place. Lorsque Jésus s'est écrié dans Jean 19.30 : Tout est accompli, il voulait dire que le prix du péché était payé en totalité, il n’y avait rien d’autre à ajouter. Dire que Christ a également dû souffrir tous les tourments qui nous étaient réservés en enfer pendant trois jours et trois nuits, revient à enseigner le contraire. C’est pourquoi tout chrétien digne de ce nom doit rejeter cette fausse doctrine.


Un texte mal interprété


Concernant la libération des croyants du séjour des morts pour les emmener au ciel, le principal texte utilisé par les avocats de cette croyance, c’est 1 Pierre 3.18-20 :

Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.    

Selon une opinion populaire, les esprits en prison sont les saints de l'Ancien Testament qui se trouvaient dans la partie du séjour des morts réservée aux croyants. À sa mort, Jésus est allé jusqu’à eux et leur proclama que le prix avait été payé pour qu’ils soient libérés de leur lieu de détention, et qu’ils rejoignent le ciel avec lui.


Le principal problème est que le texte dit que ces esprits avaient été incrédules aux jours de Noé, c’est-à-dire durant les cent années pendant lesquelles l’arche fut construite. C'est une période de temps très limitée qui n'inclut que ceux qui ont vécu pendant la période unique de la construction de l’arche. Personne avant, ni personne après le déluge n’est concerné par notre texte. Comment Jésus aurait-il pu libérer tous les saints de l'Ancien Testament, alors que Pierre dit qu'il n'a prêché qu'aux esprits qui étaient incrédules pendant que Noé construisait l'arche ?


Des prisonniers hors du commun


Maintenant, examinons ce que dit réellement notre texte. Premièrement, il parle d’esprits et non d’âmes, ce qui serait le mot approprié pour parler des défunts. Souvenons-nous de ce que dit Actes 2.27 :

Car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts. 

Cela veut dire que dans son épître, Pierre ne se réfère pas à des êtres humains, mais à des entités spirituelles.   


Deuxièmement, il dit que ces esprits avaient été incrédules à l'époque de Noé, et non pas qu’ils avaient cru. Par conséquent, il est impossible que « les esprits en prison » soient les saints de l'Ancien Testament, lesquels étaient des croyants et non des incrédules.


Troisièmement, Pierre parle des « esprits en prison ». Le fait que ce soient des entités spirituelles et qu’elles soient en prison, cela nous ramène logiquement aux deux déclarations suivantes :

2 Pierre 2.4 : Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement.   
Jude 6 : Il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure.   

Notons tout d’abord que ces esprits sont les anges qui ont péché et n’ont pas gardé leur dignité. Cela fait référence à cet évènement dont parle Genèse 6.2 :

Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent. 

Il est question ici d’anges déchus qui ont pris forme humaine et se sont unis à des femmes. Le résultat de cet union contre nature fut la naissance de géants maléfiques selon Genèse 6.4.   


Ensuite, nous apprenons que ces esprits ont été précipités et enchaînés dans les abîmes de ténèbres. Cette dernière expression décrit la prison dans laquelle ils ont été enfermés. Le mot « abîmes » traduit le grec « Tartaroo » qui a donné en français « Tartare ». Dans la mythologie grecque, le Tartare était considéré comme la partie la plus profonde des Enfers, réservée aux êtres les plus pervers. Le concept de Tartare a été adopté dans la pensée juive et chrétienne pour décrire un lieu de châtiment pour les anges déchus.


Après la résurrection


Si nous rassemblons ces différentes données, que nous apprend 1 Pierre 3.18-20 ? Premièrement, nous découvrons qu’il y a eu un moment où Christ s’adressa aux anges déchus retenus prisonniers dans le Tartare. Il est allé leur proclamer sa complète victoire sur Satan leur maître, ainsi que sur son royaume, eux qui n’avaient pas cru que le salut serait une réalité offerte à l’humanité.


Deuxièmement, et c’est le point important de notre étude, cette proclamation n’a pas eu lieu après la mort de Jésus, pendant les trois jours où son corps et son âme reposèrent dans la tombe, mais elle eut lieu après sa résurrection, car 1 Pierre 3.18-19 dit :

…Ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison.

Notons que Jésus a été rendu vivant avant d’aller prêcher aux esprits en prison. Donc, il n’est pas « descendu aux enfers » juste après sa mort, mais il était dans sa tombe jusqu’à ce qu’il ressuscite. Et c’est après sa résurrection qu’il s’est rendu dans le Tartare pour s’adresser aux anges déchus retenus prisonniers.


A la question : « Jésus est-il réellement descendu en enfer ? » La réponse que donne la Bible est un « Non ! » catégorique. Il n’a ni souffert en enfer, ni libéré des croyants captifs du séjour des morts, pour la bonne raison qu’il n’existe aucun lieu où les défunts seraient en attente après leur mort.

Cela nous amène tout naturellement à la question : que se passe-t-il après la mort ? C’est ce que nous allons nous appliquer à comprendre à la seule lumière de la Bible dans nos prochaines études.


Que le Seigneur vous bénisse ! A bientôt…



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