Savez-vous ce qu’est un oxymore ? Il s’agit de l’association de deux mots au sens opposé, dans le but d’attirer l’attention et de renforcer une idée. Parmi les oxymores les plus connus dans la langue française, on peut citer : « Un silence assourdissant », « Une obscure clarté », « Un illustre inconnu », ou « Un jeune vieillard ». L’oxymore a pour mission d’exprimer ce qui semble inconcevable au premier abord.
Eh bien, le sujet de notre étude aujourd’hui est un oxymore qui risque de vous choquer, car je vais vous parler de « Division Divine ». S’il y a une expression où sont associés deux mots contradictoires, c’est bien celle-là : « Division Divine. » L’adjectif « Divine » désigne quelque chose qui émane de Dieu, et le mot « Division » indique que deux choses ont été séparées, qu’une frontière a été dressée entre elles.
Une conception inhabituelle
Dans la conception que nous avons de Dieu, celui-ci ne sépare pas, il rapproche plutôt. Nous pensons que Dieu ne divise pas, mais qu’il unit. Par exemple, quand les pharisiens ont interrogé Jésus sur le divorce, il leur a répondu dans Marc 10.9 : « Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. »
Avant de monter au ciel, Jésus a fait cette promesse à ses disciples dans Jean 14.27 : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. »
Le mot « division » évoque des problèmes et des conflits, et non la paix et l'unité. Il semble difficile de concevoir que des divisions puissent être d’origine divine. Et pourtant, le concept de division divine se trouve bien dans la Bible, dans les paroles prononcées par Jésus lui-même, qui a déclaré dans Luc 12.51-53 : « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Des questions troublantes
Si nous admettons que Dieu est un divin diviseur, cela soulève des questions importantes qu'il convient d'examiner. Bien sûr, une telle notion va totalement à contre-sens de ce que nous croyons au sujet de Dieu. Cependant, se pourrait-il que certaines divisions ou séparations que nous expérimentons dans notre vie personnelle soient l'œuvre de Dieu et non forcément celle de Satan ?
Nous attribuons généralement les ruptures de relations, les scissions d'églises et autres divisions pouvant se produire, à l'action de Satan, mais est-ce toujours vrai ? Certaines divisions peuvent-elles être provoquées par Dieu, qui cherche avant tout à accomplir ses desseins ?
Existe-t-il vraiment une division divine ? C’est ce que je vous invite à considérer à la lumière de la Bible.
Les mauvaises divisions
Dès le commencement, Dieu est représenté comme un diviseur, même s’il n'est pas l'auteur de la confusion qui divise les familles et les organisations. La Bible déclare clairement dans 1 Corinthiens 14.33 que : « Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » La division qui provoque l'envie, les querelles, le désordre et qui aboutit au mal ne vient manifestement pas de Dieu, car Jacques 3.14-16 déclare : « Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. »
Chaque fois qu’une division naît d’un zèle amer et d’un esprit de dispute, que ce soit par notre conduite ou celle des autres, sa source est diabolique. C’est pourquoi Jude 18-19 avertit que : « Dans les derniers temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies ; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n'ayant pas l'esprit. »
Il y a donc des divisions qui résultent d’individus sensuels, c’est-à-dire des hommes et des femmes complètement contrôlés par leurs convoitises impies ou leurs penchants naturels. Ce genre de divisions génère du désordre, de la confusion et des mauvaises actions.
Il ne devrait pas y avoir de telles divisions dans le corps du Christ. Cela ne vient pas du divin diviseur.
La puissance de l'unité
Face à ces mauvaises divisions, la Bible révèle l'importance de l'unité, comme dans le Psaume 133 : « Voici, oh ! qu'il est agréable, qu'il est doux Pour des frères de demeurer ensemble ! C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, Descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, Qui descend sur le bord de ses vêtements. C'est comme la rosée de l'Hermon, Qui descend sur les montagnes de Sion ; Car c'est là que l'Éternel envoie la bénédiction, La vie, pour l'éternité. »
Là où des vrais croyants sont ensemble dans une vraie unité, la présence et la bénédiction de Dieu se manifestent comme la douceur de l’huile d’onction et la fraîcheur de la rosée matinale. Dans cette vraie unité, on expérimente une authentique édification, sans qu’il y ait tous les artifices musicaux et évènementiels que l’on retrouve à notre époque dans les rassemblements chrétiens.
L'apôtre Paul dit dans 1 Corinthiens 1.10 : « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. » C’est probablement le plus grand défi auquel doivent faire face les chrétiens aujourd’hui.
Les fausses unités
Le Christianisme a essayé d’appliquer cette exhortation de Paul en faisant deux choses :
Création de dénominations : En créant des dénominations et des confessions chrétiennes encadrées par des articles de foi rigides, et soumises à une surveillance administrative intolérante. Mais cela n’empêche pas les divisions et les scissions, en raison d’ambitions personnelles et d’une absence flagrante d’humilité.
L’œcuménisme : Diverses confessions chrétiennes essaient de se retrouver sous la bannière de l’œcuménisme, mais les compromis doctrinaux et le manque d’allégeance à Jésus-Christ rendent impossible cette véritable unité spirituelle. L’œcuménisme n’est pas une œuvre du Saint-Esprit, mais une tentative humaine qui se soldera toujours par un échec, car la vraie unité ne peut exister sans que la vérité soit au centre.
L'unité entre les croyants est fortement soulignée dans la Parole de Dieu. Dès lors, comment pouvons-nous affirmer que Dieu soit également un divin diviseur ? Cela nous amène à la question :
La division divine existe-t-elle, et les divisions dont nous faisons l'expérience dans nos vies peuvent-elles avoir quelque chose de positif ? Pour répondre à cette question, nous devons remonter au début de l'histoire humaine.
Les premières divisions divines
La première division divine enregistrée s'est produite lorsque Dieu a expulsé Satan du ciel à cause de sa rébellion. C’est ce que nous voyons dans Ésaïe 14.12-15. L’apôtre Pierre dit dans sa deuxième lettre, au chapitre 2.4, que les anges qui se sont joints à Satan dans sa rébellion ont également été séparés de la présence de Dieu. Cette première division divine a établi une séparation spirituelle entre le royaume de Dieu et le royaume de Satan, une séparation qui a traversé le temps.
Dans Genèse 1, nous voyons Dieu créer et diviser sa création :
Il sépara la lumière d'avec les ténèbres (v.4).
Il sépara les eaux au-dessous de l'étendue d'avec les eaux au-dessus de l'étendue (v.7).
Il sépara la terre ferme des eaux au-dessous du ciel (v.9).
Il créa des luminaires pour séparer le jour d'avec la nuit (v.14).
Ensuite, dans Genèse 2, Dieu créa la femme à partir de l’homme en opérant une sorte de division, car il sépara une côte d’Adam pour former Ève. Cela est relaté dans les v.21-23 : « Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme. »
Dans les premiers actes créateurs de Dieu, nous le voyons à l'œuvre, créant et divisant de manière surnaturelle pour accomplir ses desseins. Genèse 1.31 nous fait connaître son verdict : « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » Ainsi, depuis le commencement, Dieu a été un divin diviseur, et ses divisions sont parfaites, car toujours conformes à des objectifs précis et appropriés.
La division spirituelle
Dans l'environnement parfait du jardin d'Éden, Dieu a établi une division spirituelle fondamentale que nous trouvons dans Genèse 2.16-17 : « L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »
Cette division spirituelle entre tous les arbres du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal a donné à l'homme le pouvoir de choisir :
Soit il se rebelle contre Dieu,
Soit il choisit de lui obéir.
Cette division spirituelle établit le principe selon lequel la volonté de Dieu implique toujours une séparation, non pas pour nous restreindre, mais pour nous permettre de vivre une vie heureuse et épanouie.
Quelle vie extraordinaire auraient eu Adam et Ève s'ils avaient fait le bon choix d’obéir à Dieu ! Malheureusement, Genèse 3 raconte la triste histoire de leur chute dans le péché, parce qu’ils ont rejeté la division divine que Dieu leur avait demandé. Le premier péché de l'humanité a été celui d'ignorer la séparation établie par Dieu entre tous les arbres du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Adam et Ève ont ignoré cette ligne de séparation. Ils ont mangé le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et le péché est entré dans leur environnement parfait. Par leurs transgressions à l’ordre de Dieu, ils ont créé un fossé entre eux et leur Créateur. En réponse à leur péché, Dieu a de nouveau agi en tant que divin diviseur, en séparant Adam et Ève du jardin d'Éden. Genèse 3.23 :« Et l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. »
Mais savez-vous que l'expulsion d'Adam et d'Ève du jardin d’Éden était en fait un acte de miséricorde de la part de Dieu ? Pourquoi ? Parce que s'ils avaient mangé de l'arbre de vie après avoir péché, ils auraient existé pour toujours dans leur condition perdue de séparation d'avec Dieu. C’est ce que nous apprenons dans le verset qui précède : Genèse 3.22 :« L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement. » (Et nous pouvons ajouter : Dans un état de péché et de séparation avec Dieu.)
Franchir le grand fossé
Il est important de ne pas oublier que ce n’est pas le Créateur qui a créé le fossé qui le sépare de ses créatures. C'est le péché qui a causé la division entre l'humanité et Dieu. C’est le témoignage rendu par Ésaïe, au chapitre 59 et au v.2 : « Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu ; Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face Et l'empêchent de vous écouter. »
Ce grand fossé créé par le péché ne pouvait être franchi que par un sacrifice sanglant, car :« Sans effusion de sang il n'y a pas de pardon » (Hébreux 9.22). Et c’est Dieu qui a accompli le premier sacrifice sanglant pour le péché, car Genèse 3.21 déclare : « L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. » La confection des habits de peau devait provenir d’un animal sacrifié, et le revêtement dont ont bénéficié Adam et Ève symbolise le fait d'être couvert par la justice divine, une justice garantie par le sang de l’animal sacrifié.
Plus tard, Dieu a institué les sacrifices sanglants d’animaux qui garantissaient aux membres de son peuple le pardon, en prévision du sacrifice parfait de Jésus-Christ sur la croix. Chaque fois que les croyants de l'Ancien Testament faisaient confiance à Dieu en sacrifiant un animal, c’était le moyen pour eux d’exprimer leur foi dans le sacrifice que Dieu pourvoirait des siècles plus tard, lorsque son Fils unique donnerait sa vie à Golgotha. Ce qui était dans le futur pour les Hébreux de l’Ancien Testament est dans le passé pour nous aujourd’hui : nous sommes sauvés en nous tournant vers la croix et en acceptant le sacrifice sanglant de Jésus il y a deux mille ans.
Hébreux 9.13-14 déclare : « Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant ! »
L’offre de la réconciliation divine
La division opérée par le péché résultant de la désobéissance de l'homme n'a pas été instituée par Dieu, mais c'est lui qui y a remédié en envoyant son Fils mourir pour nos péchés. Cette initiative salvatrice, Dieu l’a prise par amour pour nous, comme l’affirme Paul dans Romains 5.8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »
La merveilleuse nouvelle de l’Évangile c’est que le grand fossé de séparation entre Dieu et l'homme a été comblé une fois pour toutes par Jésus-Christ lorsqu'il est mort sur la croix pour les péchés de toute l'humanité. Cela prouve que Dieu n’a jamais désiré cette division avec l’homme, et que c’est ce dernier qui l’a initiée par sa propre rébellion.
Mais par un acte de son immense grâce, Dieu nous offre la réconciliation avec lui. C’est ce que proclame Paul dans Colossiens 1.21 : « Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair. » Le péché qui nous sépare d'un Dieu d'amour a été vaincu par la mort de Jésus sur la croix. La division entre nous et Dieu est éliminée lorsque nous croyons et agissons en fonction de cette grande vérité, en acceptant Jésus-Christ comme notre Sauveur personnel.
Une réconciliation qui divise
Toutefois, l’offre de la réconciliation avec Dieu par la foi en Jésus opère une nouvelle division dans la création :
D’un côté, ceux qui l’acceptent,
De l’autre côté, ceux qui la refusent.
Jésus lui-même nous donne le choix entre vivre dans les ténèbres spirituelles du péché ou vivre dans la lumière de la vie nouvelle. Il déclare dans Jean 8.12 : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »
Ailleurs, nous découvrons que si nous acceptons Jésus-Christ comme notre Sauveur, nous choisissons la vie. Si nous le rejetons, nous choisissons la mort. C’est ce que dit 1 Jean 5.11-12 :
« Et voici ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. »
Donc, selon le Nouveau Testament, il y a deux groupes de gens :
Ceux qui vivent dans les ténèbres,
Ceux qui vivent dans la lumière.
Ou, pour le dire autrement :
Ceux qui sont morts spirituellement,
Ceux qui sont vivants spirituellement.
C’est le résultat de l’offre de réconciliation de Dieu pour réparer la séparation causée par le péché.
Ainsi, la solution pour éradiquer une division (celle qui résulte de la rébellion de l’homme vis-à-vis de Dieu) produit une autre division (celle qui résulte de la réconciliation de l’homme avec Dieu).
Qu’est-ce que cela nous apprend ? Tout simplement que Dieu est et restera un divin diviseur.
Aimeriez-vous en savoir plus sur cet aspect de Dieu ? Je vous donne rendez-vous dans une prochaine étude pour découvrir tout ce que la Bible dit sur le sujet.
Que le Seigneur vous bénisse !
À bientôt…
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