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LA PERSEVERANCE DES SAINTS

Nous avons terminé le précédent article (Sommes-nous les amis de Jésus ?) par cette déclaration du Christ dans Jn 15.14 : Vous Êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Ce verset nous permet de savoir si oui ou non nous sommes les amis de Jésus. C’est simple, même un enfant de dix ans comprend ce que le Seigneur dit ici, n’est-ce pas ? Cependant, les chrétiens ont du mal à accepter la réponse, tant elle est limpide...et radicale ! Je crois que le problème, c’est qu’au fil du temps, la grande famille chrétienne a développé une « foi émotionnelle » qui se manifeste de la façon suivante : On juge d’après ce que l’on ressent, et non d’après ce qui est écrit.


C’est un réflexe vieux comme le monde, il ne date pas d’hier, car il était présent déjà en Eden. Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire. Après que Dieu ait créé Adam et Eve, nous lisons dans Ge 2.16-17 :

16 L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ;

17 mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.


C’est écrit noir sur blanc : Dieu donna cet ordre à l’homme ! Afin d’optimiser notre compréhension de ce verset, voici trois questions suivies de leur réponse : 1) Qui a donné ? Dieu a donné. 2) Qu’a-t-il donné ? Un ordre. 3) A qui l’a-t-il donné ? A l’homme. Difficile d’être plus clair. Ce n’est ni une suggestion, ni une proposition, ni une idée en passant. Non ! C’est un ordre. Il vient de Dieu, et il est transmis à l’homme. De quel ordre s’agit-il ? Celui de ne pas manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Il y avait une quantité d’arbres aux fruits variés et délicieux dans le jardin d’Eden, et l’homme pouvait en manger librement. Il n’y avait qu’une seule restriction : il ne devait sous aucun prétexte, manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.


Adam et Eve étaient apparemment d’accord avec l’ordre de Dieu, mais voilà qu’intervient Satan, dont l’objectif est de remettre en cause ce que le Seigneur avait dit : Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? (Ge 3.1). Vous noterez de quelle façon il commence sa question : Dieu a-t-il réellement dit... ? Il vise à insinuer le doute dans l’esprit de la femme qui, dès lors, fait passer son avis personnel avant ce que Dieu a dit. Et c’est ainsi que débute nos problèmes avec Dieu : nous nous tournons vers notre avis personnel...


Et le processus est toujours le même depuis ce jour-là. Alors qu’elle consulte son avis personnel, La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea (Ge 3.6). En d’autres mots, elle s’éloigne de l’ordre de Dieu et se focalise sur ce qu’elle ressent : le fruit est appétissant, parfumé et indéniablement propice à son épanouissement individuel. Alors Eve fait ce que font tous les êtres humains : elle satisfait son envie en violant l’interdit de Dieu ! La foi de la femme est alors devenue émotionnelle : elle a agi selon ce qu’elle ressentait, et non selon ce que Dieu avait dit.


Si nous somme honnêtes envers nous-mêmes, nous sommes obligés de constater que c’est aussi notre histoire. Combien de fois avons-nous fait passer ce que nous ressentions avant ce que Dieu dit ? Le Christianisme du 21ème siècle favorise cette attitude. C’est tellement ancré en nous, que nous en arrivons à croire que c’est Dieu qui nous fait ressentir ce que nous ressentons, et qui nous motive à satisfaire notre ressenti, même lorsque cela se fait au détriment de ce qu’il a dit. Je vous le dis d’emblée : non, ce n’est pas Dieu ! En tous cas, ce n’est pas le Dieu de la Bible. Ce n’est pas le Dieu d’Abraham, de Moïse, de David, de Pierre ou de Paul. Ce n’est pas le Dieu de Jésus-Christ. C’est un dieu façonné par notre avis personnel et nos émotions, mais ce n’est pas le Dieu de la Bible.


Comment je le sais ? Eh bien parce que le Dieu de la Bible donne un ordre et s’attend à ce que nous obéissions, même lorsque cela nous dépasse et que notre ressenti dit le contraire ! C’est comme ça dans toute la Bible. Dieu ordonne et ne demande pas d’entrer dans un débat avec lui, mais d’obéir. Et cela, beaucoup de chrétiens l’ignorent ! Ils croient plutôt que Dieu les aime tellement, qu’il se met à leur disposition pour satisfaire leurs envies. La sphère chrétienne pense que Dieu est très large d’esprit, et qu’il laisse aux croyants une marche de manœuvre tellement grande, qu’il accepte que l’Eglise soit divisée en plus de 40 000 dénominations. C’est mal le connaître...


La formule à la mode c’est : « Dieu est le Dieu de la tolérance, il aime l’unité dans la diversité ». Je l’ai moi-même dit à plusieurs reprises. Ça semble si intelligent, si « smart », si moderne, mais la vérité est que nous appelons « diversité » ce que le Seigneur appelle « division ». De plus, si Dieu était « tolérant », nous serions encore en Eden. Ne confondons pas « compassion » et « tolérance ». Dieu fait preuve de compassion, mais il ne tolère pas la désobéissance délibérée, surtout lorsqu’elle se répète encore et encore. Savez-vous où le ressenti d’Eve a conduit l’humanité ? Savez-vous où votre ressenti peut vous conduire ? Savez-vous que votre avis personnel peut vous éloigner de ce que Dieu a dit ? Je vous invite à y réfléchir sérieusement.


Relisons ce que Jésus affirme dans Jn 15.14 : Vous Êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Comme à mon habitude, je vais décortiquer ce verset. En l’observant, nous découvrons qu’il comporte deux sujets et trois verbes. Examinons les deux sujets, et déterminons qui ils désignent. Vous : c’est nous (moi, toi, eux, etc.) et Je : c’est Jésus. C’est simple. C’est clair. Quelqu’un a une objection ? Je ne pense pas. Passons aux trois verbes maintenant. Un seul a Jésus pour sujet, il est à la fin de la phrase (je) : commande. Pour les deux autres verbes, nous sommes les sujets(vous) : êtes et faîtes. A présent, soyez attentifs à l’ordre réel des verbes, c’est-à-dire à leur vrai place dans l’expérience. En fait, leur ordre dans la vie est l’inverse de celui que nous voyons dans la phrase. Ce que je veux dire, c’est que dans le vécu, ce que nous sommes vient après ce que nous faisons. Jésus dit en effet « Vous Êtes... si vous faites ». Avez-vous remarqué la conjonction « si » ? Dieu pose une condition, ne l’oubliez pas...


A la forme négative cela donne : « vous n’êtes pas...si vous ne faites pas ». Si vous ne faites pas quoi ? Ce que je vous commande. Et qu’est-ce que vous n’êtes pas si vous ne faîtes pas ce que je vous commande ? Vous n’êtes pas mes amis. Maintenant, revenons à la forme positive : Vous Êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Vous noterez que ça commence avec un ordrece que je vous commande – ça continue avec l’obéissancesi vous faîtes – pour aboutir à une relationvous êtes mes amis.


Je viens de vous donner la « formule gagnante » dans la sphère de Dieu : ordre, obéissance et relation. Dans la sphère chrétienne nous l’avons remplacée par : adhésion et relation. Nous croyons que Dieu se satisfait de notre adhésion, alors nous devenons « évangéliques », « catholiques », « protestants », « baptistes », « pentecôtistes », etc. Nous pensons qu’en choisissant « notre camp », là où nous nous « sentons » bien, l’expression qui correspond à « notre avis personnel », nous faisons ce que Dieu attend de nous. Et pendant tout ce temps que nous passons à « peaufiner notre étiquette chrétienne », le Seigneur, lui, cherche ses amis...


Oh, nous croyons que nous sommes ses amis, parce que nous avons ressenti un frisson parcourir tout notre corps, en chantant à tue-tête pendant la séance de louange de notre église ! Nous avons entendu un bon sermon qui nous a intensément ému, puis nous nous sommes dit : « Humm...je suis un ami de Jésus ! » Mais pendant tout ce temps, Jésus continue de chercher ses amis, parce que nous n’en faisons pas partie, contrairement à ce que nous pensons. Pourquoi ? Parce que l’amitié avec Jésus ne se mesure pas à notre ressenti ou à nos expériences émotionnelles, mais à notre obéissance !


Faisons-nous ce que Jésus commande ? C’est la question la plus importante à laquelle nous devons répondre. Quelle ne fut ma surprise de découvrir que ce que Dieu recherche, ce n’est pas combien je crois en lui, car Ja 2.19 déclare : Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent ? Ce que Dieu recherche réellement, c’est mon obéissance à ses commandements. Sachez que c’est exactement ce qu’il recherche chez vous aussi, et je vais vous le prouver. Lisez lentement chacun de ces textes qui se trouvent dans la première épitre de Jean. Ensuite je vous poserai une question.

1 Jn 2.3 : Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l'avons connu.

1 Jn 2.4 : Celui qui dit : Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui.

1 Jn 3.22 : Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.

1 Jn 3.24 : Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous connaissons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné.

1 Jn 5.2 : Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements.

1 Jn 5.3 : Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles.


Vous avez certainement remarqué que le mot « commandements » est présent dans chacun de ces textes, n’est-ce pas ? Le verbe qui lui est associé, cinq fois sur six, c’est « garder ». Il s’agit chaque fois de la traduction du grec « tereo » qui signifie : « s’occuper soigneusement, observer, maintenir en état ». Le sixième verbe c’est « pratiquer » (5.2). Eh bien là aussi, c’est la traduction du grec « tereo » ! Donc, de tous ces versets, il ressort que nous devons mettre en pratique ou, pour le dire autrement, nous devons traduire en actions, les commandements de Dieu. Nous ne pouvons pas nous contenter de croire en eux, il nous faut les observer, les maintenir dans l’état où ils sont dans les Ecritures.


Je vous prierai de noter que la mise en pratique de ces commandements, c’est la façon pour le croyant d’indiquer à Dieu qu’il le connait (2.3 ; 2.4), qu’il l’aime (5.2 ; 5.3) et qu’il reste uni à lui (3.24). Attention ! Pratiquer les commandements ne sauve pas. C’est la foi en Jésus qui sauve. Pratiquer les commandements est une question d’obéissance par amour. Pour finir, l’apôtre Jean nous rappelle trois choses en rapport avec l’observation des commandements de Dieu :

1) Cela peut favoriser l’exaucement de nos prière (3.2)

2) Cela nous rend agréables à ses yeux (3.2)

3) Cela n’est pas pénible, comme on pourrait le penser (5.3)


Ceci étant dit, voici le moment de vous poser ma question : à quels commandements l’apôtre Jean fait-il allusion dans ces versets ? Habituellement, en tant que chrétiens, nous pensons aux préceptes généraux qu’on nous a enseignés, tels que : vivre honnêtement, prier, lire la Bible, témoigner de notre foi, faire du bien autour de nous, aider les autres, etc. Evidemment, c’est très bien de vivre selon ces préceptes d’Eglise, il ne faut pas les abandonner. Cependant, dans les textes cités, Jean parle des commandements de Dieu et non des préceptes d’Eglise. Ces commandements, nous les trouvons dans la Torah et dans l’enseignement de Jésus.


Je vous rappelle que Jésus n’a pas aboli les commandements (Cf. Mt 5.17), mais il a expliqué comment les mettre en pratique, c’est-à-dire dans quelle disposition de cœur nous devons les observer. Par exemple, il a non seulement confirmé le septième commandement du décalogue, mais il en a aussi donné le sens exact, en disant dans Mt 5.27-28 :

27 Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point d'adultère.

28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.


Loin d’annuler le septième commandement, Jésus l’a magnifié en nous indiquant comment le vivre concrètement. Et si nous lisons attentivement l’ensemble du Nouveau Testament, la même vérité s’applique aux neuf autres commandements : il y a une bonne façon de les pratiquer, sans glisser dans le légalisme religieux, mais en y appliquant notre cœur. Je sais qu’en lisant ces lignes, certains ont envie de me dire : « Mais les Actes des Apôtres et les épître enseignent que les chrétiens n’ont plus à obéir à la Torah, car toute la loi a été abolie par Jésus... » Je comprends très bien votre raisonnement, l’ayant moi-même enseigné depuis que je sers le Seigneur. Mais les choses ne sont pas aussi « tranchées » que cela...


Regardez cette confession de l’apôtre Paul dans Ro 7.12 : La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Vous pouvez avoir mille et une questions, mais ne rejetez ni ne méprisez ce que Dieu considère saint, juste et bon : la Torah. En attendant de comprendre en quoi la loi nous concerne toujours, et comment la mettre en pratique, retenez cette vérité centrale sur laquelle j’ai essayé d’attirer votre attention : le Seigneur s’attend à ce que nous fassions ce qu’il nous commande, il veut voir notre obéissance ! Cessons de limiter notre foi à de bons sentiments, mais appliquons-nous à obéir à ce que Dieu nous a dit.


Il y a plusieurs vérités que nous avons besoin de savoir concernant le Nouveau Testament. Nous avons tendance à le séparer totalement de l’Ancien Testament, alors qu’il ne l’est pas. J’espère, par la grâce de Dieu, partager avec vous certaines de ces vérités, car elles sont essentielles si nous voulons que notre vie soit conforme à la volonté de Dieu. Je conclurai avec ce que dit Ap 14.12 : C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. On parle souvent de persévérance dans les milieux chrétiens. On s’exhorte mutuellement à ne pas lâcher, à tenir ferme devant l’adversité. Et nous avons raison de le souligner, c’est important. Mais je remarque que la persévérance des saints, c’est-à-dire des croyants, consiste avant tout à garder les commandements de Dieu. N’y a-t-il pas là quelque chose à comprendre ?


A bientôt...



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