Faisons la lecture d’un passage de la Bible connu de tous les chrétiens, celui de Mt 28.19-20 :
19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Nous avons ici une des plus grandes promesses de la Bible : Jésus nous assure de sa présence avec nous tous les jours, donc sans interruption, et ce, jusqu’à la fin du monde. Il y a dans cette promesses deux choses que nous devons souligner :
1) La promesse de la présence de Dieu est en rapport avec la mission qu’il nous donne de faire des disciples, que ce soit de façon directe, lorsque nous sommes sur le terrain pour prêcher et témoigner de la grâce salvatrice de Dieu, ou de façon indirecte, par les divers soutiens logistiques, matériels ou financiers que nous pouvons apporter à la diffusion de l’Evangile.
2) Comme Dieu est omniprésent, et qu’il est impossible d’être en dehors de son omniprésence, cette promesse doit concerner un autre aspect de sa présence avec nous. De quoi s’agit-il ? Nous pouvons dire qu’ici, Jésus nous promet une dimension plus personnelle de sa présence avec nous, que nous désignons comme étant la manifestation de sa présence.
Cette promesse indique la volonté du Seigneur de venir à notre niveau, et de nous accompagner de façon personnelle au cours de notre vie et de notre service pour lui. Plus que jamais, nous avons besoin de comprendre la promesse de la présence de Dieu, car beaucoup de croyants s’habituent à fonctionner sans le toucher de Dieu dans leur vie quotidienne.
Depuis le début de la création, Dieu a manifesté sa présence de façon personnelle et particulière à de nombreuses personnes. Ces dernières ont bénéficié alors de ce que nous pouvons appeler le toucher de Dieu dans leur vie. Voyez-vous, Dieu est un Dieu relationnel, et il veut être près de ceux qu’il a créés. Cela a toujours été dans son cœur d’être proche de l’homme, et que l’homme soit proche de lui, pour partager son intimité.
La manifestation de la présence de Dieu est aussi appelée « la présence sensible » ou « la présence révélée » du Seigneur. Son désir, c’est que nous fassions l’expérience de sa présence tangible. Le roi David dit dans le Ps 34.9 : Sentez et voyez combien l’Eternel est bon ! Heureux l’homme qui cherche en lui son refuge ! Dans ce verset, « Sentez » est la traduction de l’hébreu « Ta’am » (prononcez Tawam) qui signifie « percevoir, goûter, savourer et apprécier ». La Bible du Semeur traduit ainsi : Goûtez et constatez que l’Eternel est bon ! Oui, heureux l’homme qui trouve son refuge en lui.
Dieu est présent partout, mais il ne manifeste pas toujours sa présence. Lorsqu’il choisit de révéler sa présence, il le fait parfois de façon inattendue, et nous permet alors de ressentir les effets de sa présence. Habituellement, nous ne le voyons pas et ne l’entendons pas avec nos sens physiques, mais nous savons, ou percevons, et ressentons qu’il est présent d’une façon particulière avec nous.
Nous lisons dans le Ps 100.2 : Servez l’Eternel, avec joie, Venez avec allégresse en sa présence ! Nous retrouvons ici le mot hébreu « Paniym » dont nous avons parlé à plusieurs reprises dans ces articles, et qui désigne « la face de Dieu ou sa présence personnelle ». Il ne s’agit pas ici de l’omniprésence de Dieu, mais de la présence intime de sa personne. Techniquement, si je peux m’exprimer ainsi, tout le monde est dans l’omniprésence de Dieu, de cette présence qui est absolument partout. Mais dans ce verset, il est question d’être devant la présence personnelle de Dieu, d’être conscient de sa présence et de sa pleine attention.
Dieu ne nous appelle pas seulement à être là où il est, car il est partout, mais il nous appelle à venir devant sa face, sous son regard intime et plein d’amour pour nous. Parfois nous sommes au milieu d’un groupe d’individus, et nous pouvons ressentir que quelqu’un nous regarde, même si nous ne savons pas ni où il est, ni qui il est. Nous nous sentons juste observé. Je pense que nous avons tous vécu ce genre d’expérience qui n’est pas forcément agréable.
De la même façon, les yeux de Dieu sont parfois posés sur nous d’une façon spéciale, il nous cherche et il veut attirer notre attention. Il veut que nous venions devant lui, et que nous le regardions en face. C’est ce que signifie « venir dans sa présence ». Il y a une proximité, une intimité à laquelle nous sommes invités pour goûter à la présence de Dieu parce qu’il veut se manifester à nous.
Dieu veut que nous venions tout près de lui, que nous soyons le plus proche possible de sa personne, au point de goûter à sa présence. C’est pourquoi il dit ce qu’il faut faire dans les v.3-4 du Ps 100 :
3 Sachez que l’Eternel est Dieu ! C’est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons ; Nous sommes son peuple, et le troupeau de son pâturage.
4 Entrez dans ses portes avec des louanges, Dans ses parvis avec des cantiques ! Célébrez-le, bénissez son nom !
Deux vérités méritent une attention particulière de notre part :
Premièrement, nous devons toujours nous rappeler que nous lui appartenons. Nous sommes à Dieu. Il nous veut pour lui. Il réclame notre affection et notre attachement à sa personne.
Deuxièmement, nous devons nous approcher de Dieu avec joie (v.2), avec des louanges et des cantiques (v.4). Ce sont les marques de révérence que nous devons avoir quand nous venons dans la présence de Dieu.
Nous n’accomplissons pas un rituel ou un devoir religieux, mais nous avons une audience avec le grand Roi de l’univers, le créateur tout-puissant, le Dieu absolument saint, qui est aussi notre sauveur. Qui n’a pas envié cette expérience que faisait Moïse lorsqu’il s’approchait de Dieu, et que nous trouvons dans Ex 33.11 : L’Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami ?
Ce verset ne dit pas que Moïse voyait physiquement la face de Dieu, car si c’était le cas, il n’aurait jamais fait cette célèbre demande qui lui a valu une réponse non moins célèbre dans Ex 33.18 ; 20 :
18 Moïse dit : Fais-moi voir ta gloire !...
20 L’Eternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre.
L’expression « face à face » dans Ex 33.11 parle d’intimité avec Dieu. En langage moderne, nous dirions qu’ils étaient si proches, qu’ils étaient « joue contre joue », non pas physiquement bien sûr, mais dans le sens d’une réelle intimité. Savons-nous que nous pouvons avoir cette même intimité avec Dieu ? Beaucoup pensent que c’était réservé à Moïse, parce qu’ils s’arrêtent aux aspects visibles tels que la nuée et la colonne de feu. Cependant, nous ne devons pas oublier que ces manifestations physiques et visibles de Dieu visaient deux objectifs précis, qui étaient en rapport avec l’organisation de la théocratie d’Israël (=Dieu pour roi) :
1) Les israélites n’étaient pas régénérés spirituellement, et ils avaient besoin de savoir que le Dieu invisible qui refusait toute image ou statut était le seul vrai Dieu, comme cela est exprimé dans Ex 20.18-21 :
18 Tout le peuple entendait les coups de tonnerre et le son de la trompette ; il voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l’éloignement.
19 Ils dirent à Moïse : Parle-nous toi-même, et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions.
20 Moïse dit au peuple : Ne vous effrayez pas ; car c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, et c’est pour que vous ayez sa crainte devant les yeux, afin que vous ne péchiez point.
21 Le peuple restait dans l’éloignement ; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.
2) Dieu voulait affirmer que celui qu’il avait choisi pour organiser la théocratie d’Israël, c’était Moïse, lequel a dû faire face à différentes contestations d’autorité, comme dans No 12.1-9 :
1 Marie et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme éthiopienne qu’il avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne.
2 Ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que l’Eternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?
3 Et l’Eternel l’entendit. Or, Moïse était un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre.
4 Soudain l’Eternel dit à Moïse, à Aaron et à Marie : Allez, vous trois, à la tente d’assignation. Et ils y allèrent tous les trois.
5 L’Eternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l’entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s’avancèrent tous les deux.
6 Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.
7 Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison.
8 Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Eternel. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?
9 La colère de l’Eternel s’enflamma contre eux. Et il s’en alla.
Même si Aaron était le souverain sacrificateur ayant reçu l’onction, et que Marie était prophétesse, ils n’avaient pas été choisis pour diriger Israël comme l’avait été Moïse. Quand le v.8 dit que Moïse voyait « une représentation de Dieu », le mot hébreu signifie « une forme », c’est-à-dire qu’il ne voyait pas le visage de Dieu, mais un aspect général ou un contour de sa personne.
Donc, dans l’expérience de Moïse il ne s’agissait pas réellement d’intimité physique entre Dieu et lui, mais d’un procédé qui servait à confirmer son autorité comme serviteur de Dieu. Souvenons-nous qu’après la contestation de Marie la prophétesse, la Bible ne parle plus d’elle, si ce n’est pour annoncer sa mort. Elle n’a plus jamais prophétisé. L’onction semble n’avoir plus reposé sur elle pour prophétiser. Cependant, la dimension spirituelle de cette intimité nous est accessible aussi, parce que Ex 33.11 dit « L’Eternel parlait avec Moïse...comme un homme parle à son ami ». Or, que dit Jésus dans Jn 15.15 : Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.
Nous sommes les amis de Christ si nous avons reçu et connu ses paroles, et que nous les gardons avec amour. Nous pouvons développer une profonde intimité avec Dieu et converser avec lui dans sa présence. Cette intimité est possible aujourd’hui encore pour nous, mais cela nécessite diverses mesures de protection, afin de ne pas être victimes de contrefaçons charnelles ou démoniaques. Notez bien ce qui suit :
Les chrétiens doivent apprendre à reconnaître la voix et la présence de Dieu, ils doivent apprendre à les différencier de toute contrefaçon qui peut les entraîner loin de Dieu, et les exposer au jugement et à la destruction.
Cela explique l’importance la Bible dans notre cœur et notre esprit, car mieux nous connaîtrons la Parole, mieux nous serons en mesure de discerner la présence et la voix de Dieu. Il y a dans la Bible différents exemples, qui nous rappellent certaines promesses du Seigneur en rapport avec la manifestation de sa présence personnelle avec nous. Passons-les rapidement en revue :
1) Lorsqu’Isaac s’est retrouvé dans un pays inhospitalier, Dieu lui a promis d’être avec lui pour le bénir. Nous lisons en effet dans Gn 26.3 : Séjourne dans ce pays-ci : je serai avec toi, et je te bénirai, car je donnerai toutes ces contrées à toi et à ta postérité, et je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham, ton père.
2) Quand Jacob craignait de retourner dans sa terre natale, parce qu’il avait peur de son frère qui avait menacé de le tuer, Dieu lui promet sa présence dans Gn 31.3 : Alors l’Eternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi.
3) Quand Josué reçoit la lourde mission de remplacer Moïse à la tête d’Israël, Dieu lui promet d’être présent à ses côtés comme avec Moïse. Il affirme dans Jo 1.5 : Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse ; je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point.
4) Quand Paul a été jugé à Rome, et risquait d’être livré aux lions, il témoigne la présence fortifiante de Dieu dans 2 T 4.16-17 :
16 Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé !
17 C’est le Seigneur qui m’a assisté et qui m’a fortifié, afin que la prédication soit accomplie par moi et que tous les païens l’entendent. Et j’ai été délivré de la gueule du lion.
Le verbe grec traduit par « assisté » dans ce texte, c’est « paristemi », et signifie « se tenir à côté de, être placé tout près de ». C’est ainsi que la version Darby traduit plus correctement le v.17 : Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendissent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion.
Nous pourrions multiplier les exemples, mais peut-être qu’une des plus précieuses promesse que contient la Bible, est celle que nous trouvons dans le Ps 23.4 : Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Au moment de la mort, lorsque viendra l’heure de partir dans l’au-delà, la chose la plus importante sera de bénéficier de la présence de Dieu pour chasser toute peur et toute souffrance. C’est pour cette raison que nous devrions nous appliquer à cultiver la présence de Dieu, et à être de plus en plus conscient de sa présence personnelle avec nous, de façon quotidienne
Nous devons passer de la promesse de la présence de Dieu à la réalité de la présence manifeste de Dieu. Tel est le défi qui est devant chacun d’entre nous. Que cela ne reste pas au niveau cérébral. Cherchons Dieu dans la prière et la méditation de la Bible, afin que sa présence devienne de plus en plus tangible dans notre vie.
A bientôt...
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