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LES FRUITS DE LA JUSTIFICATION PAR LA FOI

Dans le précédent article nous nous sommes arrêtés sur la doctrine de la justification par la foi, telle que l’apôtre Paul la présente dans Ro 3.21-26. Nous avons relevé plusieurs vérités contenue dans ces versets, ce qui nous a permis de comprendre la nature et l’importance de la justification par la foi. Nous avons conclu en disant que cette justification ne reste pas sans effets dans la vie de celui qui l’expérimente. Ce sont justement ces effets que je vous propose d’examiner dans ce second article. Pour cela, lisons dans Ro 5.1-4 :

1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,

2 à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.

3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance,

4 la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance.

Je crois qu’un petit rappel est nécessaire avant d’aller plus loin. Nous avons vu que dans la Bible, la justification ne veut pas dire rendre juste, ou changer et devenir meilleur, car cette transformation positive et progressive s’appelle la sanctification. La justification signifie : « être établi dans une position juste et déclaré comme étant juste ».


Nous avons également vu que c’est par le sacrifice de Jésus à la croix que nous sommes justifiés. Il s’agit d’une transaction divine opérée par Dieu, sans que nous ayons le moindre rôle à jouer. Voici en quoi consiste cette transaction : 1) Dieu prend nos péchés et les transfert sur Jésus. 2) Dieu prend la justice de Jésus et la transfert sur nous.


Mais si nous sommes justifiés par la foi sans aucune œuvre de notre part, comment savoir que nous avons réellement été justifiés ? Comment être certain qu’il ne s’agit pas d’une illusion et que nous ne nous trompons pas ? Dans le texte que nous venons de lire, l’apôtre Paul nous indique trois fruits distinctifs qui montrent si oui ou non, nous sommes justifiés par la foi. Examinons-les successivement :


1. LA PAIX AVEC DIEU

Regardons le v.1 : Etant donc justifiés par la foi nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. La conjonction de coordination « donc » fait le lien entre la justification que Paul a expliqué dans les chapitres précédents et les fruits de la justification par la foi qu’il va maintenant exposer. Le premier fruit, c’est la paix. Il est important que nous comprenions de quelle paix il s’agit.


D’une manière générale, nous aspirons tous à ressentir une paix intérieure dans ce monde de plus en plus chaotique. Cependant, ce verset parle principalement de la paix que nous avons fait avec Dieu, et non de la paix que nous pouvons ressentir dans notre cœur. En tant que chrétiens, vous arrive-t-il d’être inquiet et de manquer de paix ? Bien sûr, cela arrive à tous les vrais chrétiens ! Et pourtant, même si en face des problèmes, l’angoisse nous fait perdre la paix du cœur, nous ne perdons pas pour autant la paix avec Dieu.


Mais qu’est-ce que ça veut dire d’être en paix avec Dieu ? Beaucoup de gens l’ignorent, mais c’est le besoin fondamental de tout être humain. Être en paix avec Dieu, signifie 1) que Dieu n’est plus en colère contre nous, et 2) que nous ne sommes plus ses ennemis, ce qui était le cas, tant que nous n’étions pas justifiés par la foi. Arrêtons brièvement sur ces deux notions.


1. La colère de Dieu

Ro 5.9 : A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.

Si on pose la question aux chrétiens : « De quoi avez vous été sauvés par Dieu ? », ils répondront : « Du péché et du diable ! ». Mais la vérité, c’est que Dieu nous sauve d’abord de lui-même... Non, vous avez bien lu, et je ne me suis pas trompé : Dieu nous sauve d’abord de lui-même. Notre verset affirme que nous sommes sauvés de la colère. Mais la colère de « qui » ?


Nous pourrions croire que Paul parle de la colère de satan ou d’une créature quelconque, mais non, il parle de La colère de Dieu, colère qui demeure sur toux ceux qui ne croient pas en Jésus. Je n’invente rien, c’est le Seigneur en personne qui l’affirme dans Jn 3.36 : Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.


Beaucoup de gens ignorent que le salut accompli par Jésus, les sauve tout d’abord de la colère du Dieu qu’ils doivent craindre plus que le diable, dont le pouvoir est limité. C’est pourquoi, Jésus a dit dans Mt 10.28 : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’Âme et le corps dans la géhenne. Jésus parle de Dieu ici : il est le seul à avoir le pouvoir et l’autorité d’envoyer quelqu’un en enfer. Le diable ne peut que tuer le corps, il ne peut pas envoyer l’âme en enfer, c’est une prérogative qui appartient à Dieu seul. Mais passons à la seconde notion :


2. Ennemis de Dieu

Ro 5.10 : Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Le mot ennemi désigne « quelqu’un qui est hostile à un autre, qui s’oppose à lui et qui le hait ». Beaucoup de gens disent ne pas s’intéresser à Dieu, mais en réalité, ils le haïssent et lui sont opposés. C’est simple : dans les rapports entre Dieu et l’homme, la neutralité n’existe pas. Nous sommes ou amis, ou ennemis de Dieu, il n’y a rien entre !


Paul dit dans Col 1.21 : Et vous, qui étiez autrefois Étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres. Il s’agit d’une description de l’état de tout individu en dehors de sa relation avec christ. L’apôtre explique comment les hommes sont ennemie de Dieu. Tout d’abord, parce qu’ils lui sont étrangers, c’est-à-dire « éloignés, séparés et entièrement coupés » de la communion avec Dieu. Il n’y a pas d’homme innocent ou neutre. Tout être humain est séparé de Dieu et éloigné de lui, même s’il pratique une religion. Et c’est cette coupure avec Dieu qui en fait un ennemi.


Ensuite, ils sont ennemis à cause de leurs pensées et de leurs mauvaises œuvres. C’est-à-dire que leur imagination, leur intelligence, et leurs actions sont opposées à Dieu. Dans Ro 5.6 l’apôtre déclare : Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. Ici, Paul emploi deux autres expressions pour décrire comment Dieu voit l’individu qui est loin de lui :

1) il est sans force. Le mot utilisé signifie « infirme et malade », et c’est à prendre dans un sens spirituel, et non physique.

2) Il fait aussi partie des impies, un mot qui désigne « celui qui est démuni de révérence envers Dieu, et que Dieu condamne ».


Tous ces mots montrent combien notre situation est désespérée sans Christ... Mais nous ne sommes plus les ennemis de Dieu, parce que nous avons été réconciliés avec lui par la mort de Jésus, qui a subi la condamnation à notre place, et par laquelle nous sommes justifiés. La réconciliation désigne la restauration de la relation brisée qui existait entre Dieu et nous, réconciliation rendue possible grâce à la croix de Jésus. C’est pourquoi nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. Être réconciliés avec Dieu signifie que Dieu a changé d’avis nous concernant : il accepte maintenant d’avoir une relation intime avec nous. C’est ce qui nous amène au second fruit :


2. LA COMMUNION AVEC DIEU

C’est ce que nous apprend le v.2 : à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Le mot grec traduit par « accès » désigne « le privilège d’approcher un personnage de haut rang ». Ce qui est remarquable, c’est que ce mot grec n’est utilisé que deux autres fois dans le Nouveau Testament :

Ep 2.18 : Car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.

Ep 3.12 : En qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.


Tout d’abord dans les trois versets, il est précisé que c’est Jésus qui est à l’origine de cet accès. Notez les expressions : « à qui », « par lui » et « en qui ». Ensuite, cet accès désigne la grâce de la présence de Dieu. A partir du moment où nous sommes réconciliés avec Dieu, nous pouvons nous approcher de lui, parler avec lui et communier avec sa présence. C’est un privilège et une liberté que nous n’avions pas.


Il ne s’agit pas d’essayer de sentir avec notre corps, avec nos sens et nos émotions que nous sommes dans sa présence, mais il s’agit de le reconnaître « par la foi », selon ce que dit He 11.6 : Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. Ce verset ne dit pas qu’il faut s’efforcer de sentir, mais il faut croire. Si je ne crois pas que j’ai un libre accès à la présence de Dieu, je ne lui suis pas agréable.


Dieu aime que nous croyions que nous pouvons communier avec lui. C’est pourquoi Paul parle de cette grâce comme quelque chose dans laquelle nous demeurons fermes. Cette phrase signifie deux choses : 1) que nous veillons par notre piété à maintenir notre communion avec Dieu ; mais aussi 2) que Dieu lui-même nous a établis ou fixés dans cette communion avec lui. L’expression grec pour « demeurons fermes » comprend la notion de permanence, ou le fait d’être inébranlable. C’est quelque chose que Dieu seul peut faire selon le témoignage de Jude 24 : Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irrépréhensibles et dans l’allégresse.


Cette préservation de Dieu envers les justifiés est telle que Paul va jusqu’à dire « et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu ». Il parle ici de la future présence glorieuse de Dieu. Si Dieu nous donne accès à sa présence dés l’instant où nous sommes justifiés par la foi, c’est parce qu’il a le projet de nous introduire dans la gloire céleste un jour futur.


La personne qui a été justifiée se réjouit de la perspective du ciel. Celui qui est vraiment sauvé, se détache des choses terrestres en faveurs des choses célestes, sans toutefois négliger ses responsabilités sur terre. Et lorsque la vie sur terre devient difficile, il ne tombe pas dans le désespoir. Il est animé d’une espérance qui produit chez lui une autre façon de faire face à la souffrance, c’est ce qui nous amène au 3ème fruit.


3. LA PERSEVERANCE DANS L’EPREUVE

Tournons-nous vers le v.3 : Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance. Paul dit ici la même chose que Ja 1.2 : Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés. Celui qui est réellement justifié par la foi, est exposé à des souffrances, comme tout le monde, mais il réagit différemment : il persévère jusqu’à la victoire, et grandit en assurance. C’est ce que nous apprend le v.4 : la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance.


Il est important de comprendre correctement le rôle de la persévérance dans la vie de la foi. On lui attribue parfois un rôle qu’il n’a pas, à savoir : conserver le salut ! Mais en réalité, la persévérance ne permet pas de conserver notre salut, elle démontre plutôt que nous avons été réellement sauvés. Cela signifie que celui qui a été justifié par la foi, persévère au milieu de l’épreuve, parce que justement, il a été justifié. Celui qui ne persévère pas quand vient l’épreuve, prouve qu’il n’est pas vraiment justifié, qu’il n’a pas fait la paix avec Dieu et qu’il ne vit pas dans la communion avec Dieu.


Regardons à présent quelques définitions importantes, ainsi que les principes que leur signification véhicule :

1) Le mot « afflictions » en grec désigne la pression des olives pour extraire l’huile, ou celle des raisins pour extraire le jus. Principe : les expériences négatives de la vie révèlent toujours ce que nous avons en nous.

2) Le mot grec pour « persévérance » désigne « l’endurance, la capacité de continuer malgré les difficultés ». Principe : celui qui est justifié par la foi, même s’il peut se décourager, revient toujours au Seigneur !

3) L’expression « la victoire dans l’épreuve » vient d’un mot grec qui signifie « preuve » et désigne le fait « d’éprouver quelque chose pour démontrer et valider sa valeur ». Principe : Dieu éprouve celui qu’il justifie par la foi, afin que sa qualité se manifeste. Dit autrement : Dieu se sert de l’épreuve pour nous purifier et faire ressortir le meilleur en nous.


En effet, Jésus a dit dans Jn 15.2 : Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Jésus compare celui qui est justifié par la foi à celui qui ne l’est pas : l’un est émondé et porte plus de fruit, l’autre ne porte pas de fruit, et est rejeté : c’est celui qui finit par abandonner la foi...


Pour conclure, posons-nous cette question : pouvons-nous attester que ces trois fruits sont présents dans notre vie : la paix avec Dieu, la communion avec Dieu et la persévérance dans l’épreuve ? Si la réponse est « oui », alors nous sommes réellement justifiés par la foi. Si la réponse est « non », il est temps de venir à Jésus, de se repentir et de se soumettre à lui dans la foi !


A bientôt...



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