En s’adressant à l’église d’Éphèse, vers la fin du premier siècle, Jésus lui dit dans Apocalypse 2.2 : Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. Nous voyons ici que le Seigneur félicite ces croyants pour avoir testé certains individus qui se disaient apôtres, mais qui ne l’étaient pas en réalité. Comme nous l’avons déjà souligné, c’est exactement la même attitude que le Christ attend de ses disciples aujourd’hui. Nous ne devons pas accueillir à bras ouverts quiconque prétend être un apôtre, même s’il accomplit des miracles, mais nous devons vérifier si les critères du Nouveau Testament concernant l’apostolat sont respectés.
Hélas ! Trop d’églises charismatiques acceptent n’importe qui se prétendant apôtre, sans jamais l’éprouver à la lumière de la Bible. Pour peu qu’il ait été recommandé par un prédicateur à succès, ces églises lui font une confiance aveugle, surtout s’il est habile pour susciter de fortes émotions au sein d’un auditoire. Or, ce n’est pas ce que nous ressentons, ou pensons, ou croyons qui détermine si quelqu’un est un apôtre, mais c’est ce que dit la Parole de Dieu. Nous avons vu qu’il existe deux méthodes pour vérifier si nous nous trouvons ou non devant un faux apôtre. La première, c’est la méthode courte qui se résume en une simple phrase : Il n’y a plus d’apôtres aujourd’hui ! C’est plutôt radical, mais c’est la stricte vérité : il n’y a plus d’apôtres aujourd’hui !
Les géants de la foi s’en vont, mais leurs écrits restent
Habituellement, ceux qui croient qu’il y a encore des apôtres de nos jours s’appuient sur ce que Paul dit dans Éphésiens 4.11-13 : Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. Ils affirment, à la lumière de ce texte, que les différents ministères dons de Christ, desquels font partie les apôtres, ont été donnés pour toute la période pendant laquelle l’Église sera sur terre.
En d’autres termes, tant qu’il y aura des croyants à perfectionner, et tant que l’ensemble de l’Église n’aura pas atteint l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, il y aura toujours des apôtres à l’œuvre sur terre. Mais ce raisonnement ne tient pas, car c’est comme si nous disions que nous avons encore besoin de dirigeants comme Moïse, de psalmistes comme David et de prophètes comme Ézéchiel pour édifier l’Église aujourd’hui. Vous conviendrez avec moi que nous devons encore bénéficier de l’apport de ces géants de la foi pour nous aider à marcher avec Dieu. Mais nous sommes tous d’accord pour dire que Dieu ne continue pas d’envoyer dans l’Église des Moïse, des David et des Ézéchiel. Leurs écrits suffisent pour nous servir de boussoles.
De la même façon, nous n’avons pas besoin que Christ envoie des Pierre, des Paul et des Jean dans son Église aujourd’hui. Tout comme les prophètes de l’Ancien Testament, leurs écrits suffisent pour nous servir de boussoles. Ce ne sont pas des hommes qui perfectionnent les saints, mais c’est la révélation écrite de Dieu qui a été communiquée par les apôtres du premier siècle. Ces derniers sont les architectes qui ont posé le fondement. Depuis la pose de ce fondement, les autres serviteurs de Dieu bâtissent dessus, nous dit Paul dans 1 Corinthiens 3.10 : Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Le Seigneur n’envoie plus d’apôtres pour poser le fondement, celui-ci a déjà été posé au premier siècle de notre ère. C’est à l’Église à présent d’édifier les croyants sur ce fondement qui est contenu dans les épîtres du Nouveau Testament.
La succession apostolique n’a pas de fondement biblique
Je répète ce que j’ai déjà dit à plusieurs reprises, mais lorsque Paul écrit dans Éphésiens 2.20 : Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, il ne parle pas des hommes eux-mêmes, mais des doctrines qu’ils ont eu l’immense responsabilité de communiquer à l’Église, après les avoir reçues par révélation de la part du Seigneur. Le même principe s’applique à l’Église du 21ᵉ siècle, comme c’était le cas pour les vingt siècles précédents : c’est l’ensemble des doctrines apostoliques qui constituent le fondement des croyants, et non des hommes supposés détenir l’autorité d’un apôtre. Heureusement que Dieu n’est pas insouciant au point de donner à son peuple des hommes comme fondement sur lequel bâtir son existence. Vous rendez-vous compte si notre vie reposait sur des hommes faillibles ? Non ! Dieu est plus sage que cela : c’est la révélation de sa vérité divine qui est notre fondement, et non ceux qui la transmettent !
La doctrine du ministère contemporain des apôtres est aussi fausse que celle de la succession apostolique dans l’Église Catholique Romaine. Aucun Pape ne fait partie de la longue lignée successorale de l’apôtre Pierre. C’est une tradition humaine qui n’a aucun fondement biblique. Le Seigneur n’a jamais dit, ni même sous-entendu, qu’un homme le remplacerait – en étant son vicaire – et serait investi d’une autorité absolue sur tous les chrétiens du monde entier. Cela n’a jamais fait partie de son programme pour son peuple. Or, c’est exactement de cette façon que fonctionne l’Église Catholique Romaine : depuis le Vatican, l’évêque de Rome, c’est-à-dire le Pape, est le chef de 1,378 milliard de Catholiques répartis sur la surface de la terre. Une autorité aussi étendue est en totale contradiction avec le Nouveau Testament. Tout comme un chrétien ne devrait pas accepter l’autorité apostolique d’un Pape, de la même façon, aucun chrétien ne devrait accepter que des apôtres dirigent les églises au 21ᵉ siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a plus d’apôtres aujourd’hui.
Résurrection de Jésus et Apostolat
Voilà pour la méthode courte. Passons maintenant à la méthode longue. Elle consiste à examiner attentivement ce que la Bible dit sur le ministère d’apôtre, en particulier sur les trois catégories d’apôtres et les conditions qui leur sont attachées. Tout d’abord, j’attire votre attention sur une déclaration de Paul qui semble passer inaperçue aux yeux d’un grand nombre. En effet, il y a un point que la majorité des chrétiens ignorent : Paul suggère dans ses écrits qu’il serait le dernier des apôtres que Jésus aurait appelé. Regardez ce qu’il écrit dans 1 Corinthiens 15.3-9 :
3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; 4 qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; 5 et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton ; 9 car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu.
Après avoir évoqué la mort et la résurrection de Jésus, Paul rappelle les diverses apparitions du Seigneur à différents individus. Notons que ces apparitions avaient pour objectif de certifier la réalité de la résurrection de Jésus. Ceux qui ont bénéficié de ces apparitions sont, dans l’ordre : Pierre (nommé ici Céphas), les douze (ceux qui étaient dans son cercle intime pendant son ministère terrestre), cinq cents frères (probablement des disciples appartenant à un cercle plus large), Jacques (le frère de Jésus, l’auteur de l’épître du même nom), tous les apôtres (peut-être les douze auxquels on peut ajouter les soixante-dix de Luc 10.1 : Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller), et enfin Paul lui-même, qui se désigne comme le moindre des apôtres.
Le dernier apôtre
Mais ce qui ressort de ce texte, c’est que ces différents individus appartiennent au groupe des apôtres (v.7, v.9). Nous pouvons y ajouter les allusions directes à Céphas, aux douze (v.5) et à Jacques (v.7). Nous savons que ce dernier était accepté comme faisant partie des apôtres car Paul dit dans Galates 1.19 : Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur. À partir de ces données, j’aimerais attirer votre attention sur le v.8 : Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton. Le « tous » auquel Paul se réfère ici désigne les apôtres que Jésus a appelés personnellement, à savoir : Céphas, les douze, Jacques et tous les apôtres. Mais regardez ce qu’il ajoute ensuite : Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi.
D’après le grec, l’expression « Après eux tous » devrait se traduire plus littéralement par « Le dernier de tous ». Le mot grec « eschatos » traduit par « après » signifie « l'extrémité la plus éloignée, le dernier dans le temps ou l'espace ». Paul dit ici qu’il est le dernier apôtre auquel Jésus est apparu et qu’il a établi dans cette fonction, impliquant qu’après lui il n’y a plus d’apôtres personnellement appelés par le Christ. Pour montrer qu’il est le dernier apôtre, il va jusqu’à dire qu’il est un avorton (v.8). Le mot grec signifie littéralement « né anormalement ». C’est une façon pour Paul de témoigner de l’apparition tardive du Seigneur pour l’appeler à être apôtre, car elle eut lieu entre quatre et cinq ans après la résurrection de Jésus. C’est probablement ce qui le pousse à dire dans le v.9 : car je suis le moindre des apôtres. Le mot « moindre » ici traduit le grec « elachistos » qui signifie « plus petit ». Donc Paul dit que parce qu’il est le dernier, il est aussi le plus petit des apôtres, étant donné qu’il a persécuté l'Église de Dieu.
Les différentes catégories d’apôtres
Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Eh bien, cela veut dire que toute prophétie annonçant que tel ou tel individu est appelé par le Seigneur à occuper la fonction d’apôtre, est une fausse prophétie, car après Paul, il n’y a plus d’apôtre établi par le Christ. Maintenant, écoutez bien ce que je vais dire : Paul est le dernier apôtre que Jésus a donné à l’Église, mais il y a eu d’autres apôtres après lui. Vous allez certainement me dire que je me contredis, et que ça n’a pas de sens. Ce serait le cas si je ne précisais pas ce que je veux dire. Pour que vous saisissiez mieux le sens de ma déclaration, je vais la répéter à nouveau mais en y ajoutant une clause : Paul est le dernier apôtre que Jésus a donné à l’Église, mais il y a eu d’autres apôtres après lui qui, eux, n’ont pas été donnés par Jésus.
C’est cette dernière clause qui fait toute la différence : « qui, eux, n’ont pas été donnés par Jésus ». C’est là que les différentes catégories d’apôtres et les conditions qui leur sont attachées revêtent toute leur importance. Laissez-moi vous les présenter. Tout d’abord, commençons par une définition. Le mot « apôtre » traduit le grec « apostolos » qui signifie « envoyé ». Un apôtre est tout simplement un « envoyé » qui représente celui qui l’a envoyé. À partir de là, voici les trois catégories d’apôtres que nous trouvons dans le Nouveau Testament :
Les apôtres canoniques
C’est-à-dire les apôtres qui ont été chargés par le Seigneur de mettre par écrit la révélation de la nouvelle alliance, qui comprend aussi bien les Évangiles que les épîtres et l’Apocalypse. Il y a au moins trois conditions à remplir pour occuper cette fonction :
Avoir vu Jésus dans une apparition après sa résurrection
1 Corinthiens 9.1 : Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ?
Accomplir des miracles
2 Corinthiens 12.12 : Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles.
Recevoir et transmettre la révélation des mystères divins
Éphésiens 3.5 : Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ.
Dans cette première catégorie, nous trouvons les douze, ainsi que Paul et Jacques. Ils ont eu un rôle unique dans l’histoire de l’Église, et ont tous disparu dès la fin du premier siècle. Il n’y a plus ce genre d’apôtres aujourd’hui. Passons à la deuxième catégorie :
Les apôtres de l’ascension
C’est-à-dire tous les apôtres autres que les douze, Paul et Jacques. Ce sont ceux dont il est question dans 1 Corinthiens 15.7 quand Paul dit : …à tous les apôtres. Je crois que c’est d’eux aussi dont Paul parle dans 1 Corinthiens 12.28 quand il dit : Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres. Je pense même que nous pouvons les inclure dans Éphésiens 4.11 lorsque Paul déclare : Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. Ils ont travaillé en étroite collaboration avec les apôtres canoniques, comme ce fut le cas pour Barnabas qui était avec Paul à Lystre, comme nous le lisons dans Actes 14.14 : Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements.
Les apôtres de l’ascension n’ont pas eu le même niveau d’autorité que les apôtres canoniques qui étaient responsables de la révélation biblique, mais ils ont contribué à bâtir les églises du premier siècle, et ont été donnés par Christ et établis par Dieu, nous dit Paul. Ils sont également limités à l’ère apostolique, le temps que l’Église soit bâtie sur le fondement de la doctrine des apôtres. Et enfin, la troisième catégorie :
Les apôtres des églises
Contrairement aux deux premiers groupes, ils n’ont pas été donnés par le Christ ressuscité, mais ils ont été envoyés par les églises pour accomplir une mission particulière. C’est de cette catégorie d’apôtres dont il s’agit dans 2 Corinthiens 8.23 : Pour ce qui est de nos frères, ils sont les envoyés des Églises, la gloire de Christ. Ici, le mot « envoyés » traduit le grec « apostolos ». Littéralement, Paul parle donc des « apôtres des églises », mais l’avantage du mot « envoyés », c’est de ne pas diriger l’attention vers le titre d’apôtre. Ces individus ne sont pas le fruit d’un appel spécifique et surnaturel du Seigneur, ce sont juste des croyants fidèles, consacrés et suffisamment obéissants pour répondre à un besoin au sein des églises. Ils correspondent à nos missionnaires modernes, c’est-à-dire à ceux qui se consacrent à un besoin dans un endroit particulier. Mais je crois qu’il est sage de ne pas les désigner par le terme « apôtres », ce qui laisserait croire qu’ils sont appelés comme le furent les deux premières catégories d’apôtres.
En conclusion, le terme d’apôtres ne se limitait pas aux douze, il s’étendait non seulement aux apôtres canoniques qui ne faisaient pas partie des douze, comme Jacques et Paul, mais aussi à tous les apôtres qui ont travaillé durant l’ère apostolique et que l’on peut qualifier d’apôtres de l’ascension parce qu’ils ont été donnés par le Christ ressuscité pour édifier l’Église naissante, en se conformant à la doctrine des apôtres canoniques. À ces deux premiers groupes, nous pouvons ajouter un troisième : les apôtres des églises, ceux qui sont envoyés comme missionnaires, mais que nous ne nommons pas « apôtres ». Ils peuvent fonder des églises et accomplir un remarquable travail sur le champ missionnaire, mais il est sage de ne pas les appeler « apôtres ». Donc, si nous respectons ce que dit le Nouveau Testament sur les apôtres et leur rôle unique dans l’Histoire, nous n’arrivons qu’à une seule conclusion : il y a peut-être des missionnaires, mais il n’y a plus d’apôtres aujourd’hui ! Ceux qui prétendent en être sont des faux apôtres qui ne sont ni appelés ni envoyés par le Christ.
Que le Seigneur vous bénisse et vous fortifie pour que vous ne soyez pas séduits par des ouvriers trompeurs.
À bientôt…
Bonsoir
Je viens de lire votre message sur Y-a-t-il des apôtres encore aujourd'hui ?
Vous remettez en cause le ministère d'apôtre, de prophète etc...d'Ephésiens
VOUS ÊTES CE QUE L'ON APPELLE UN
CESSATIONISTE, tout comme le parler en langue.
Et votre doctrine CESSATIONISTE est DANGEREUSE...
Car elle est insidieuse et se mélange à des enseignements excellents. Et si l'on ne prends pas garde, on tombe dans votre doctrine de 1 Corinthiens 13:8 qui dit que les langues cesseront : La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.
Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,
mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
Le rôle d'apôtre a…