COMMENT LIRE LA BIBLE SANS FILTRE RELIGIEUX
- LibrAccess Academy
- 16 mars
- 10 min de lecture
Lorsque nous abordons l’étude de la parole de Dieu, nous devons appliquer deux principes importants que l’apôtre Paul a communiqués à Timothée. Le premier se trouve dans 2 Timothée 2.7 où il lui dit : Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l'intelligence en toutes choses. Il y a deux mots clés dans ce verset : comprends et intelligence. Examinons-les brièvement.

Comprendre avec intelligence
Le verbe grec traduit par « comprends » désigne principalement l'acte de percevoir avec l'esprit, ou de considérer quelque chose de manière réfléchie. Il implique un processus de discernement et de lucidité spirituelle, permettant une vision plus profonde qui va au-delà de la simple observation superficielle. Le mot grec pour « intelligence » désigne la compréhension et la perspicacité, associées à la maturité spirituelle et au discernement nécessaire pour vivre en accord avec la volonté de Dieu. Cette intelligence est caractérisée par la capacité à appliquer la sagesse dans des situations pratiques de la vie afin de prendre les bonnes décisions.
Le principe est que quand nous lisons les épîtres de Paul, nous devons nous appliquer à comprendre avec intelligence ce qu’il dit, en faisant preuve de pénétration et de clairvoyance mentale. Cela signifie que nous devons faire des efforts pour cesser de lire la Bible en mode « pilote automatique », mais de la lire avec une « attention responsable ». Lire la Bible en mode pilote automatique, signifie que je ne lis pas ce qui est écrit noir sur blanc dans le livre, mais que je lis ce que je crois, ce qu’on m’a enseigné et ce que dit mon église.
Lire la Bible avec une attention responsable, signifie que je m’arrête sur la précision des phrases et des mots qui la composent, et que j’accepte ce qui est écrit en m’efforçant d’en comprendre le sens. Lire la Bible en mode pilote automatique, c’est la lire avec des lunettes mentales et des filtres religieux qui me font rester dans une zone de confort qui me sécurise. Lire la Bible avec une attention responsable, c’est la lire sans les lunettes mentale et les filtres religieux qui sont accrochées à ma mémoire et que je tiens pour absolument véridiques.
Cette lecture en mode pilote automatique affecte les catholiques, les charismatiques, les messianiques, les évangéliques, etc. C’est ainsi qu’un catholique lira la Bible en y voyant les doctrines de son église. Parce qu’il lit la Bible avec ses lunettes catholiques, il verra en elle des croyances qui n’y sont pas en réalité.
Quand un texte ne veut pas dire ce qu’on croit
Par exemple en lisant Jean 6:53 :En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes, un catholique y verra la doctrine de la transsubstantiation, c’est-à-dire la présence du corps et du sang de Christ dans l’Eucharistie.
Mais il s’agit ici d’un langage figuré comme quand Jésus dit qu’il est la lumière du monde (Jean 8.12), la porte (Jean 10.9) ou le bon berger (Jean 10.11). Les verbes « mangez » et « buvez » de Jn 6.53 correspondent au verbe croire dans Jean 6.40 :La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle.Les trois verbes produisent le même résultat : la vie éternelle.
Les Juifs connaissaient l'usage figuré de « manger et boire » dans l'Ancien Testament pour décrire l'appropriation des bénédictions divines grâce à l’écoute et la réception de la parole de Dieu. C’est ce que prouvent les textes suivants :
Esaïe 55.1 :Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n'a pas d'argent ! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer !
Jérémie 15.16 :J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées.
Donc, dans Jean 6.53 Jésus ne parle ni de la Transsubstantiation de l’Eglise Catholique Romaine, ni de la Cène de l’Eglise Evangélique, mais il parle de la foi qui nous pousse à entrer dans une relation intime et réelle avec lui pour avoir la vie éternelle. Il n’est nullement question de rituels, mais de confiance personnelle qui mène au salut.
Quand quelqu’un lit la Bible avec une attention responsable, il la lit avec une concentration intentionnelle, c’est-à-dire qu’il se concentre sur ce qui est écrit sans utiliser les filtres religieux qu’il a accumulés au fil du temps. Et il se concentre sur sa lecture avec l’intention d’accepter le sens réel de ce qu’il lit, même si cela contredit ce en quoi il croit. Cela implique bien sûr qu’il est disposé à abandonner ce qu’il croit pour se soumettre à la vérité de ce qui est écrit.
Le Mouvement des Racines Hébraïques
Par exemple, un des filtres religieux qui faussent la lecture de la Bible, c’est le Mouvement des Racines Hébraïques. Celui-ci part du principe que l'Église s'est éloignée des véritables enseignements et concepts hébreux de la Bible, et que le christianisme a été corrompu par la culture et les croyances de la philosophie grecque et romaine. Les partisans du Mouvement des Racines Hébraïques croient que la mort du Christ n'a pas mis fin à l'Alliance Mosaïque, mais l'a plutôt renouvelée en élargissant son message et en l’inscrivant dans le cœur de ses véritables disciples. Ils affirment que la compréhension du Nouveau Testament ne peut venir que d'une perspective hébraïque.
Selon certains, quand Paul dit dans Galates 6.16 :Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l'Israël de Dieu !il parle exclusivement de l’Église. Mais c’est faux, car dans le v.15 qui précède, il déclare :Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature.Ce qui signifie que le rituel Juif de la circoncision n’est rien si l’individu qui s’est fait circoncire n’est pas une nouvelle créature. Donc Paul parle bien d’Israël, mais celui-ci n’est l’Israël de Dieu que si les juifs qui la composent sont spirituellement régénérés. En fait, Paul parle de deux groupes distincts : tout d’abord de l’Église quand il dit tous ceux qui suivront cette règle, puis d’Israël.
Ce qui ressort de toute la Bible, c’est que Dieu établit clairement la différence entre Israël et le reste de l’humanité. Paul le résume ainsi dans 1 Corinthiens 10.32 :Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Église de Dieu.Les Grecs désignent les païens, les Juifs désignent Israël, et bien sûr le troisième groupe c’est l'Église de Dieu. Ils sont différents les uns des autres, donc ne mélangeons pas ce que Dieu sépare ! Nous ne pouvons pas lire la Bible en croyant qu’il y a des notions hébraïques que nous devons inclure dans notre foi et notre spiritualité. Nous n’avons pas à célébrer les fêtes Juives, car nous ne sommes pas Juifs. Dois-je rappeler que la Judaïté est essentiellement raciale, surtout dans l’âge de l’Église où l’observation de la Loi de Moïse a été suspendue ? Regardez ce que Paul dit de façon si limpide :
Romains 10.4 :Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient.
Colossiens 2.16-17 (Segond 21) :Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou à propos d'une fête, d'un nouveau mois ou du sabbat : tout cela n'était que l'ombre des choses à venir, mais la réalité est en Christ.
Parlons français !
Il est clair dans le Nouveau Testament que la loi de Moïse ne concerne pas ceux qui sont sauvés par la grâce au moyen de la foi en Christ. Paul lui-même se considérait libéré de la loi de Moïse car il déclare dans 1 Corinthiens 9.20-21 qu’il n’est pas sous la loi (de Moïse) mais qu’il est sous la loi de Christ, c’est-à-dire sous la Seigneurie de Jésus qui est devenu sa vie. Voici ce qu’il écrit :Avec les Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi.
Notez bien ce qu’il dit : quoique je ne sois pas moi-même sous la loi. Pourquoi certains croyants veulent-ils se placer sous une loi qui ne les concerne pas ? Nous n’avons pas besoin d’appeler Jésus par son nom hébreux « Yeshoua », car dans tout le Nouveau Testament, les auteurs ont utilisé son nom grec « Iesous ». Ils n’ont jamais parlé de « Mashiach », mais de « Christos ». Même Paul, le Rabbin Juif connaissant l’hébreux, s’est servi uniquement des termes grecs pour désigner le Seigneur. C’est ce qu’il fait dans toutes ses lettres. Si les termes hébreux étaient importants et indispensables, Paul les aurait utiliser, mais il ne l’a pas fait, alors pourquoi vouloir le faire aujourd’hui ? Dire « Yeshoua » ne rend personne plus spirituel ou plus proche du Seigneur.
Je crois que certains pensent être plus fidèles en nommant Jésus « Yeshoua », mais ce n’est pas le cas ! Jésus ne demande à aucun européen ou africain ou asiatique de l’appeler « Yeshoua ». Restons fidèles à ce que la Bible dit, et ne cherchons pas à insérer des notions et des concepts qui ne s’y trouvent pas parce que telle ou telle tradition y est attachée. Débarrassons-nous de nos filtres religieux et de nos lunettes mentales, et recevons la Parole de Dieu telle qu’elle est écrite, en nous appliquant à la comprendre avec intelligence.
Diviser la Parole de la vérité
Le second principe se trouve dans 2 Timothée 2.15 :Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité,ou selon la traduction française de la Bible du Roi Jacques :…divisant droitement la parole de vérité. Non seulement nous devons enlever nos lunettes mentales et nos filtres religieux quand nous lisons la Bible, mais nous devons également la lire en faisant la distinction entre les textes qui nous concernent directement, et ceux qui ne nous concernent pas directement, car tout a été écrit « pour nous », mais tout n’a pas été écrit « à nous ».
La vérité biblique centrale de ce deuxième principe, c’est que Dieu parle différemment à divers groupes d’individus, et à des moments particuliers de l’histoire de l’humanité. D’où l’importance pour nous de connaître la ligne temporelle de la Bible, afin de visualiser la chronologie des événements, ainsi que les livres qui s'y rapportent. C’est ce que nous allons faire dans cette étude biblique : nous allons déterminer où se situent les soixante-six livres de la Bible sur la ligne temporelle, là où apparaissent les périodes clés de l’histoire de l’humanité du point de vue divin.
Les cinq sections de la Bible
Une précision s’impose : bien que les livres s'intègrent parfaitement dans notre illustration, certaines des divisions se produisent parfois à l'intérieur des livres eux-mêmes. En général, quand une division se produit à l'intérieur d'un livre, il s'agit de la transition d'une période à une autre, mais il faut la comprendre avec intelligence. Tout d'abord, ayons une vue d'ensemble des différentes sections, ensuite nous étudierons chaque section en détail. Même si cela soulève des questions — parce que nous ne sommes pas accoutumés à ce qui va suivre — il faudra attendre l’étude détaillée de chaque section pour pouvoir y répondre. Voici l’illustration avec son explication :

L’Ancien Testament
Section A - Ancien Testament : Trente-neuf livres, de la Genèse à Malachie, couvrent la période allant du commencement jusqu'à l’époque antérieure à la croix. Le Christ ne naît qu'après la fin de la période définie comme l'Ancien Testament dans notre Bible, et il meurt à la croix à l'âge d’environ trente-trois ans. Notons deux choses :
Premièrement, entre Malachie et Matthieu (il y a 400 ans de silence appelée la période intertestamentaire) se succèdent l’empire Perse, l’empire Grec et l’empire romain. Apparaissent aussi en Israël après le retour de l’exil : les synagogues, les scribes, les rabbins, les pharisiens, les sadducéens et la Septante, qui est la traduction grecque de l’Ancien Testament.
Deuxièmement, tout ce qui est dit dans les évangiles se passent pendant l’Ancien Testament, ou ancienne alliance, car la nouvelle alliance, ou Nouveau Testament, n'a réellement commencé ou pris effet qu'après la mort du Seigneur Jésus-Christ en tant que testateur, comme l’atteste Hébreux 9.16-17 :Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n’est valable qu’en cas de mort, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur vit.
Le Nouveau Testament
Section B - Évangiles : Quatre livres, de Matthieu à Jean, couvrent une période d’environ trente-trois ans allant de la naissance de Jésus jusqu'à sa mort sur la croix et sa résurrection. Le thème de ces livres, c’est la préparation à la venue du Royaume, lorsque Christ régnera sur la terre et donnera à Israël la suprématie sur le monde. La notion de préparation apparaît dans les textes suivants :
Matthieu 24.44 :C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
Matthieu 25.10 :Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.
Section C – Actes : Un seul livre, les Actes des Apôtres, couvre la période qui suit immédiatement la croix jusqu'à l'emprisonnement de Paul à Rome, soit environ trente ans. Il raconte le début de l’ère de l’Église d'un point de vue historique, en parlant de la transition entre le Judaïsme et le Christianisme.
Section D - Âge de l'Église : Treize livres, de Romains à Philémon, couvrent les épîtres de l'apôtre Paul. La doctrine de l'Église corps de Christ provient principalement de ces treize livres écrits sur une période d’environ 18 ans. Ces épîtres devraient constituer le point de départ de tout croyant désireux de comprendre la volonté de Dieu.
Section E - Préparation, Tribulation et Millénium : Neuf livres, d'Hébreux à l’Apocalypse, couvrent les événements futurs comprenant également la seconde venue de Christ, le jugement du grand trône blanc et l'éternité. Beaucoup de chrétiens l’ignorent, mais ces neuf livres concernent principalement Israël après que l’Église aura été enlevée. Je donnerai des explications sur ce sujet plus tard, lorsque nous nous pencherons sur cette section de la Bible.
En conclusion
Ces cinq périodes de temps ou sections, couvrent les soixante-six livres de la Bible que nous pouvons répartir de la façon suivante : 39 pour l’Ancien Testament, mais divisés en quatre catégories différentes : 5 livres de la Loi (ou Pentateuque), 12 livres historiques, 5 livres poétiques et 17 livres prophétiques. Ensuite, 27 livres pour le Nouveau Testament que nous pouvons répartir de la façon suivante : 4 pour les Evangiles, 1 pour les Actes des Apôtres, 13 pour l’Age de l’Église et 9 pour la préparation, la tribulation et le Millénium.
Dans la prochaine étude, nous examinerons chaque section et leur rapport avec leurs livres avec davantage de détails. Que le Seigneur vous bénisse !
A bientôt…
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