Nous nous sommes penchés récemment sur le délicat sujet de la division divine, à savoir que Dieu n’est pas l’unificateur que l’on croit, mais qu’il est plutôt un diviseur, dans le sens où il accomplit une œuvre de séparation dans le but de réaliser ses desseins. Nous avons examiné différents exemples, principalement à partir de l’Ancien Testament, qui indiquent sans l’ombre d’un doute que Dieu est un diviseur, non pas à la manière des hommes, dans un esprit de manipulation et avec cruauté, mais il divise ce qui doit être divisé, il sépare des individus et des groupes, afin d’accomplir sa volonté « selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même », comme le dit Paul dans Éphésiens 1:9.

Mais qu’en est-il du Nouveau Testament ? Dieu est-il dépeint de la même façon ? Il est vrai que la prédication chrétienne dans son ensemble tend à faire penser que lorsqu’on passe au Nouveau Testament, on se retrouve en face d’un Dieu différent, plus tolérant, plus aimant, plus doux, moins vindicatif et hostile que celui que semble laisser entrevoir l’Ancien Testament. C’est évidemment une erreur : Dieu ne change pas, il reste à jamais le même. Jacques 1:17 dit qu’il n’y a chez lui « ni changement ni ombre de variation ». Par conséquent, si Dieu divise ou sépare dans l’Ancien Testament, il fait de même dans le Nouveau Testament. Est-ce que cela veut dire que Jésus est lui aussi impliqué dans une œuvre de division divine ?
Le grand diviseur de l’histoire
En fait, on peut dire avec une totale justification biblique que Jésus est un vrai diviseur. Peut-être qu’aucun autre personnage de l’histoire humaine n’a été aussi diviseur que lui. Je sais que cela est inacceptable pour beaucoup de gens, les chrétiens y compris, car à leurs yeux Jésus est plutôt un symbole d’amour et d’unité. Il n’y a qu’une lecture naïve des évangiles qui peut conduire à une telle conclusion. Jésus n’a jamais eu en vue ni « la grande fraternité universelle », ni « l’unité de toutes les églises » et encore moins « l’entente cordiale de toutes les religions ». Ces trois conceptions sont des fantasmes humains qui n’ont rien à voir avec la pensée divine. Quiconque les accepte ou travaille à les rendre réelles, montre qu’il ne connaît ni le Christ ni les Saintes-Écritures.
Laissez-moi vous prouver que Jésus est véritablement un diviseur. Cela commence par le fait que toute l’histoire humaine est divisée en deux périodes à cause de sa naissance. Ne dit-on pas en effet « avant J.-C. » et « après J.-C. » ? Donc nos livres d’histoire eux-mêmes indiquent que le Christ divise. Comment pourrait-il en être autrement ? Son message était tellement contre-culturel, qu’il allait à l’encontre des normes, des valeurs et des croyances de la plupart des gens. Jésus et son Évangile ont toujours suscité divisions, troubles, controverses et bouleversements. Si je devais répertorier tous les exemples de divisions que l'on trouve dans le Nouveau Testament, il me faudrait plusieurs enseignements. Je vais en partager quatre avec vous, uniquement à partir de l’Évangile selon Luc. Lisez attentivement ces passages avec moi pendant un instant.
Le témoignage de Luc
Alors que Siméon parle du nouveau-né Jésus à Marie, il lui dit dans Luc 2:34 : « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction. » Notez que Jésus produisit trois choses pendant son ministère en Israël : la chute des uns, le relèvement des autres et la contradiction pour tous. Si ce n’est pas une division, dites-moi ce que c’est…
En se référant à Jésus, Jean Baptiste déclare dans Luc 3:17 : « Il a son van à la main, pour nettoyer son aire et pour amasser le blé dans son grenier ; mais il brûlera la paille au feu qui ne s'éteint pas. » Cela signifie que Jésus opère une division entre les sauvés et les perdus. Puis, il donne à chaque groupe une destinée différente qu’il est facile de comprendre : le grenier c’est le royaume de Dieu, tandis que le feu c’est l’enfer de la condamnation.
Le texte que nous allons lire est certainement le plus explicite lorsqu’il est question de l’œuvre de division de Jésus. Il déclare en personne dans Luc 12:51-53 : « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
N’est-ce pas incroyable que celui que la Bible désigne comme étant le « prince de paix » (Ésaïe 9:5) dise qu’il n’est pas venu apporter la paix sur la terre, mais la division ? En tant que messager de la vérité salvatrice, Jésus provoque la division, et non l’unité. C’est une donnée qu’il faut intégrer, au risque de mal interpréter la Bible et de passer à côté de ce que Dieu fait. Bien sûr, Jésus ne parle pas d’apporter la division pour le plaisir d'instaurer la discorde ! La division dont parle Jésus se situe entre ceux qui l'aiment et ceux qui ne l'aiment pas. Il explique à ses disciples que leur allégeance à sa personne peut entraîner l'éloignement de leurs proches qui ne veulent pas entendre parler de lui et qui refusent son offre du salut.
Et enfin dans Luc 13:17 nous lisons : « Tandis qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'il faisait. » Encore une fois, une division s’opère parmi ceux qui écoutent Jésus : d’un côté ses adversaires qui étaient confus, et de l’autre, la foule qui se réjouissait. Jésus n’a jamais fait l’unanimité, et il ne le fera jamais dans la condition actuelle de la création. Il y aura toujours les pour et les contre. Pourquoi ? Parce que Jésus est un diviseur. Je ne crois pas qu’il n’y ait jamais eu d’individu sur la terre qui suscite autant de réactions contrastées. D’une part, Jésus peut être la personne la plus aimée, mais il peut aussi être celui qui déchaîne l’hostilité la plus violente. Dans ce domaine, Jésus n’a pas de concurrent qui puisse rivaliser avec lui.
Le paradoxe de la popularité de Jésus
Aucune personne ayant marché sur cette terre n’est aussi aimée que Jésus. Il a été adoré par des milliards de personnes au cours des vingt derniers siècles. Il est incontestablement le héros du livre le plus vendu de tous les temps. Plus d’ouvrages ont été écrits sur Lui, plus d’œuvres d’art ont été créées en son honneur, plus de chants ont été chantés à sa gloire, et plus de réunions ont été tenues en son nom que n’importe quelle autre personne ayant jamais vécu. Depuis deux mille ans, des croyants du monde entier célèbrent sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection. Depuis deux mille ans, des gens ont passé leur vie non seulement à l’adorer, mais aussi à parler de lui aux autres.
Mais paradoxalement, Jésus est probablement l'homme le plus détesté ayant jamais vécu. Dès sa naissance on a voulu le tuer, au point où ses parents ont dû fuir dans un autre pays. Selon les Évangiles, Jésus a subi pendant sa vie terrestre plusieurs tentatives d'assassinat, avant d'être reconnu innocent mais quand même crucifié. Savez-vous qu’au cours des deux premiers siècles de notre ère, les chrétiens devaient cacher leur appartenance à Jésus sous peine de persécution, de torture et de mort ? Savez-vous que selon l’index mondial de persécution, 365 millions de chrétiens ont été persécutés et discriminés pour leur foi en 2024 ? Pourquoi ? Tout simplement parce que la personne de Christ peut être haïe à un point tel, que cette haine se retourne contre ceux qui se réclament de lui.
Jésus a dit dans Jean 15:18-19 : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. » Qu’est-ce que cela nous apprend ? Tout simplement que Jésus est un diviseur. Il est l'huile sur le feu du monde. Force est de constater que nous vivons dans une culture postchrétienne. Le fossé entre la foi chrétienne et le monde deviendra de plus en plus prononcé. Si vous n’avez jamais considéré l’appel à suivre Jésus comme un appel à se séparer du monde, c’est peut-être parce que vous n’avez jamais entendu sa voix, et ne l’avez jamais rencontré.

Les conséquences de l’appel
Paul s’écrie de la part du Seigneur dans 2 Corinthiens 6:17 : « C'est pourquoi, Sortez du milieu d'eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. » Dieu appelle les croyants à une séparation. Il le stipule clairement ici : « séparez-vous ». Mais de qui ou de quoi devons-nous nous séparer ? Les v.15 et 16 donnent la réponse : « Quelle part a le fidèle avec l'infidèle ?... Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? » Le Seigneur nous demande de nous séparer de l'infidèle et des idoles. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire et qu’est-ce que cela implique ? Tout simplement que le véritable croyant doit se séparer de toute pratique ou de toute croyance qui s’éloigne de la vérité divine, ou encore qui tolère l’idolâtrie sous quelque forme que ce soit.
Parfois, répondre à l’appel de Jésus peut provoquer une séparation à laquelle on n’a jamais pensé. Regardez ce qui s’est passé lors de l’appel des premiers disciples dans Matthieu 4:18-22 :« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. »
Jésus s’adresse à quatre pêcheurs de métier et il leur dit « Suivez-moi ». Quelle fut leur réaction ? Pour Simon et André il est dit « Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent » ; et pour Jacques et Jean nous lisons : « aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent ». Qu’est-ce que Jésus a fait ? Il les a séparés de leur métier et de leur famille. Je ne pense pas que les quatre hommes avaient prévu cela. Ça leur est tombé dessus sans qu’ils s’y attendent. Leur destinée venait de basculer, et je suis convaincu qu’un tel changement ne faisait pas partie de leur plan de vie.
Mais le plus frappant dans ce récit, c’est le mot « aussitôt », qui indique la soudaineté de l’action, ainsi que le choc que cela a dû être pour leurs proches. Ces quatre hommes n’ont pas eu le temps de la réflexion, leur appel à la séparation était sans équivoque et précipité, car Jésus les voulait avec lui immédiatement. Vous noterez que le Seigneur ne s’est pas justifié, il n’a pas parlementé avec les familles, et n’a pas cherché à arrondir les angles, mais il a été radical : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes », ce qui est la façon de Jésus de leur dire : « Venez avec moi, et je vous séparerai du reste de l’humanité ». Je le répète : Jésus est un diviseur !
Faire face à l’argumentation
Mais certains argumenteront en citant les paroles du Seigneur dans Jean 17:20-23 :« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, AFIN QUE TOUS SOIENT UN, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, AFIN QU'EUX AUSSI SOIENT UN EN NOUS, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, AFIN QU'ILS SOIENT UN COMME NOUS SOMMES UN, - moi en eux, et toi en moi, - AFIN QU'ILS SOIENT PARFAITEMENT UN, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. »
En se référant à ce texte, ils diront : « Jésus n’est pas le diviseur que vous prétendez, car il a prié pour que tous les chrétiens soient un. » Mais est-ce vraiment le cas ? Dans ce passage de l’Évangile selon Jean, Jésus a-t-il prié pour l’unité de tous les chrétiens et de toutes les églises ? Hélas, on arrive à ce genre de conclusion lorsque l’étude de la Bible n’est pas profonde, et qu’on l’interprète superficiellement, ce qui implique de faire passer les traditions humaines, philosophiques et religieuses avant la révélation du plan de Dieu. Je ne peux pas vous expliquer en détail tout ce que contient cette prière de Jésus, car pour cela il faudrait que je vous enseigne au préalable la véritable raison des quatre évangiles selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, mais c’est impossible de le faire dans cette étude.
Aujourd’hui, je veux attirer votre attention très rapidement sur les quatre apparitions du concept d’unité dans ce passage :
« Afin que tous soient un » (v.21) ;
« Afin qu'eux aussi soient un en nous » (v.21) ;
« Afin qu'ils soient un comme nous sommes un » (v.22) ;
« Afin qu'ils soient parfaitement un » (v.23).
Je vous prierai de noter la progression dans la nature de cette unité :
Elle concerne « tous », c’est-à-dire la totalité des individus impliqués.
Elle doit se réaliser « en nous », c’est-à-dire dans la communion du Père et du Fils.
Elle doit se manifester « comme nous sommes un », c’est-à-dire que cette unité doit être le reflet de l’unité entre le Père et le Fils.
Elle doit rendre les participants « parfaitement un », c’est-à-dire que cette unité exige la perfection absolue.
Question de bon sens
À partir de ce petit tour d’horizon, je vous poserai trois questions auxquelles je vous demanderai de répondre honnêtement :
La situation actuelle du Christianisme reflète-t-elle ces quatre éléments de la prière de Jésus ?La réponse est un « non » catégorique. Le Christianisme n’a jamais autant manqué d’unité.
Diriez-vous que le nombre des différentes confessions chrétiennes favorise l’unité que Jésus pourrait souhaiter pour le Christianisme ?Là encore, la réponse est un « non » catégorique. Il y a près de 40 000 dénominations chrétiennes différentes, toutes enracinées dans leurs propres dogmes et rituels qu’ils n’abandonneront jamais, ce qui rend impossible la perfection de l’unité chrétienne.
Cela donne-t-il l’impression que la prière de Jésus n’a pas été exaucée, et que la division est plus forte que jamais au sein du Christianisme ?La réponse est un « oui » retentissant. Tout semble indiquer que Dieu n’a pas exaucé la prière de Jésus pour l’unité des chrétiens répartis en 40 000 dénominations différentes.
Or Jésus a affirmé au sujet de son Père dans Jean 11:42 : « Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours. » Comment se fait-il que la prière de Jean 17 n’a pas été exaucée depuis 2000 ans, et que les choses empirent même ? Je sais qu’il y a des fervents partisans de l’œcuménisme qui prétendent que le Seigneur est en train d’unir les différentes églises chrétiennes, mais c’est faux ! Il n’y a aucune unité entre toutes les confessions, il y a juste une façade d’harmonie, mais la désunion est totale sur le plan doctrinal et affectif : les catholiques n’aiment pas les évangéliques, et les évangéliques n’aiment pas les catholiques, les charismatiques n’aiment pas les non charismatiques et les non charismatiques n’aiment pas les charismatiques. Ils se critiquent et se rejettent mutuellement. Les différences sont irréversibles, et l’unité est impossible. Elle n’est d’ailleurs ni voulue ni programmée par Dieu. C’est juste une ambition humaine, à l’image de la « tour de Babel ».
L’impossible unité
Mais alors pourquoi la prière de Jésus n’a-t-elle toujours pas été exaucée ? Tout simplement parce qu’elle ne concerne ni les églises chrétiennes, ni l’époque actuelle. Jésus n’a pas prié pour l’unité des chrétiens dans ces versets, autrement, il donne le parfait exemple d’une écrasante défaite dans la prière. Cette prière de Jésus concerne une autre catégorie d’individus et un autre temps. Vous voulez savoir lesquels ? J’en parlerai dans une autre étude, alors restez informés de nos diffusions si vous voulez en apprendre davantage sur le sujet. Relisez les Évangiles mais aussi les lettres des apôtres, et vous verrez que Dieu est autant le divin diviseur dans le Nouveau Testament, qu’il l’est dans l’Ancien Testament.
Je conclurai par les citations de deux célèbres porte-parole du Christianisme :
Tout d’abord, le réformateur Martin Luther a dit : « La paix si possible, la vérité à tout prix. »
Ensuite, le fameux prédicateur Charles Spurgeon a déclaré : « Rechercher l’union au détriment de la vérité est une trahison envers le Seigneur Jésus-Christ. »
Jésus est un diviseur à cause de la vérité. L’unité des églises chrétiennes est une illusion à cause de la vérité. Les communautés chrétiennes tiennent davantage à leur identité, à leurs dogmes et à leur programme, qu’à la vérité, aussi l’unité est-elle impossible. Et Jésus le sait, donc il n’a pas prié pour que cela arrive. En réalité, les confessions chrétiennes se divisent pour qu’émergent à partir d’elles des individus qui n’hésitent pas à les quitter, afin d’être libres de vivre la vérité du Seigneur en dehors des institutions religieuses.
Puissiez-vous faire partie de ce nombre. Que le Seigneur vous bénisse !
À bientôt…
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