DE MORIJA À GOLGOTHA : UNE VISION PROPHÉTIQUE DE LA CROIX
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Avez-vous déjà lu le Psaume 22 ? J’espère que oui, mais si votre réponse est « non », je vous conseille de le faire le plus tôt possible. Il fait partie des Psaumes messianiques, c’est-à-dire des Psaumes qui annoncent d’une manière prophétique la personne et l’œuvre de Christ. Le Psaume 22 concerne de façon particulière la mort de Jésus, en ce qu’il exprime de manière unique le langage de l'âme de Jésus sur la croix. Pour le dire autrement, dans le Psaume 22 nous entendons dans un style prophétique et poétique ce que le Christ a éprouvé lorsqu’il a été crucifié. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi il a cité le v.2 du Psaume un peu avant de mourir : Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné ? (Matthieu 27.46).

Le sacrifice du Père
Cependant, tandis que le Psaume 22 exprime les souffrances ressenties par le Fils de Dieu sur la croix, Genèse 22 nous offre un aperçu unique du Calvaire du point de vue de Dieu le Père. Là encore, je vous conseille de lire la totalité de Genèse 22 pour bien saisir ce qui s’y passe. Permettez-moi de souligner certains détails particulièrement intéressants dans ce récit qui nous conduit de Morija à Golgotha. Tout d’abord, le v.2 contient la première mention de l'amour d'un père pour son fils dans la Bible : Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai. Notons l’insistance de Dieu sur le fait que c’est le fils unique et aimé qui devait être offert en sacrifice. C’est le délice du cœur d'Abraham que celui-ci devait sacrifier. Le crescendo de cet ordre de Dieu s'amplifie à chaque déclaration et nous rappelle l’apothéose de Romains 8.32 : Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ?
Golgotha, Gethsémané et Gabbatha
Genèse 22 est l'un des types de l’œuvre de la croix les plus clairs et les plus complets de l'Ancien Testament. La vision de Golgotha est tellement évidente dans ce texte. En effet, le bois est posé sur Isaac pour qu’il le porte, comme l’indique le v.6 : Abraham prit le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac. C’est le miroir de ce que nous lisons dans Jean 19.17 : Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. Puis, Isaac est attaché et étendu sur le bois, nous dit le v.9 : Il lia son fils Isaac, et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Ce langage nous rappelle celui qui, après avoir porté sa croix, fut crucifié sur elle comme l’atteste Jean 19.18 : C'est là qu'il fut crucifié.

Mais dans Genèse 22, on aperçoit aussi Gethsémané. L'ordre d'Abraham à ses serviteurs au v.5 : Restez ici avec l'âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, nous rappelle le langage du Seigneur Jésus à ses disciples dans le jardin lorsqu’il leur dit dans Matthieu 26.36 : Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. J’aurais dû le souligner plus tôt, mais Genèse 22 est aussi une allusion à Gabbatha, le tribunal où siégea Pilate pour juger et condamner Jésus. Voici ce que disent ces deux textes. Tout d’abord Marc 15.1 : Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate. Ensuite Jean 19.13 : Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. Cette scène est préfigurée dans ce passage que nous avons déjà cité, Genèse 22.9 : Il lia son fils Isaac, et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Celui dont l’œuvre était la liberté, fut lié devant ceux qui le condamnaient à mort.
Prédestiné à mourir
Notons également que « Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin » (Genèse 22.4). Cela nous rappelle que dans sa préscience divine, avant même la création du monde, l’œuvre du Calvaire était connue de Dieu, car l’apôtre dit dans 1 Pierre 1.19-20 que nous avons été rachetés : Par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps. En fait, 1500 ans avant le Calvaire, Dieu avait fixé le mois, le jour et l'heure de la crucifixion de Jésus, car Exode 12.6 déclare : Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour de ce mois ; et toute l'assemblée d'Israël l'immolera entre les deux soirs. Il s’agit ici de l'agneau pascal qui devait être immolé le quatorzième jour du mois de Nisan, pendant lequel Israël est sorti d’Égypte. Ce sacrifice devait avoir lieu entre les deux soirs, c'est-à-dire de 15h00 à 18h00, exactement au moment où le Seigneur Jésus a donné sa vie sur la croix selon Marc 15.34 : Et à trois heures de l'après-midi, Jésus s'écria d'une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabachthani ? – ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
Dans Genèse 22, il est dit à trois reprises qu'Abraham et Isaac marchèrent ou allèrent ensemble (v.6, v.8 et v.19). Même s’il semble qu’Isaac ignorait ce que prévoyait de faire Abraham, nous pouvons être sûrs que Dieu et Jésus allèrent ensemble au Calvaire pour accomplir le dessein divin, car nous lisons dans Jean 16.32 ces paroles du Seigneur : Voici, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Alors qu’il était sur le point d’être livré aux romains pour être crucifié, Jésus était intimement convaincu que Dieu l’accompagnerait jusqu’au dernier moment, car le Père était autant impliqué que son Fils dans son sacrifice sur la croix.
L’agneau immolé

Il est dit dans Genèse 22.7-8 : Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l'agneau pour l'holocauste ? Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste. Isaac et Abraham font tous deux référence non pas à un agneau, mais à l'agneau. L’article défini nous rappelle qu’il n'y a qu'un seul agneau pour le sacrifice devant Dieu. Ces paroles d'Abraham et d’Isaac annonçaient l'accomplissement de la parole de Jean-Baptiste dans Jean 1.29 : Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.
Plus loin dans Genèse 22.10-12 nous lisons : Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. Alors l'ange de l'Éternel l'appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L'ange dit : N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Tandis qu'Abraham étendait la main pour égorger son fils, l'ange du Seigneur l'appela du ciel pour arrêter le coup de couteau. Mais il n'en fut pas de même au Calvaire. Aucune voix du ciel ne mit fin aux sombres heures du Fils de Dieu, seulement un cri d’angoisse et de douleur s'éleva de la terre : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? (Matthieu 27.46)
Notons que durant tout le processus, Isaac reste silencieux et soumis, ce qui ne peut que nous rappeler ce qu’avait prédit Esaïe 53.7 au sujet de Jésus : Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n'a point ouvert la bouche. N’oublions jamais cette soumission du Fils à la volonté du Père de s’offrir en sacrifice pour notre salut ! Mais dans le sacrifice d’Isaac, il y a deux autres points importants à considérer.
De la résurrection à l’union
Le premier, c’est la déclaration formelle d’Abraham à ses serviteurs dans Genèse 22.5 : Restez ici avec l'âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham s’est soumis à la demande de Dieu, mais il était persuadé que Dieu n’allait pas faillir à sa promesse concernant sa postérité. La déclaration de leur retour auprès des serviteurs n'était ni une tromperie ni un mensonge, car Abraham croyait que les promesses d'alliance du Dieu qui ne pouvait mentir étaient contenues dans Isaac. S'il devait être offert en sacrifice, alors Dieu devait le ressusciter d'entre les morts. C’est cette foi qui ressort de ce nous lisons dans Hébreux 11.19 : Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. De la même façon, Dieu avait déclaré la résurrection de Jésus bien avant qu’il soit crucifié, comme nous le dit Actes 2.31 : C'est la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée, en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption.
Le deuxième, c’est qu’après l’épisode de Genèse 22, Isaac n'apparaît plus avant Genèse 24. C’est-à-dire qu’après l’image de sa mort et de sa résurrection, Isaac disparaît de la scène, pour n’apparaître de nouveau que lorsqu’une épouse vient à sa rencontre, des années plus tard. Dans Genèse 24, Abraham envoie son serviteur pour chercher et préparer une épouse pour son fils Isaac. Celui-ci s’exécute et revient quelques temps après avec Rebecca. Elle est guidée à travers le désert par un serviteur fidèle et placée ensuite en sécurité dans les bras d'Isaac, comme l’indique Genèse 24.64-67 : Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac, et descendit de son chameau. Elle dit au serviteur : Qui est cet homme, qui vient dans les champs à notre rencontre ? Et le serviteur répondit : C'est mon seigneur. Alors elle prit son voile, et se couvrit. Le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu'il avait faites. Isaac conduisit Rebecca dans la tente de Sara, sa mère ; il prit Rebecca, qui devint sa femme, et il l'aima.
Êtes-vous prêt ?

Nous avons ici une préfiguration de ce qui se passera un jour pour tous ceux que le Saint-Esprit aura sanctifiés et préparés à rencontrer Jésus. Paul l’exprime admirablement dans 1 Thessaloniciens 4.16-17 : Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Puissions-nous tous être comptés parmi celles et ceux qui participeront à cette rencontre céleste ! Après ce voyage de Morija à Golgotha, avez-vous cru dans l’amour du Père et du Fils qui, d’un commun accord, ont pourvu au sacrifice parfait pour votre salut ? Si vous ne l’avez jamais fait, tournez-vous vers Dieu et croyez dans son Fils Jésus-Christ pour la vie éternelle. Soyez richement bénis !
A bientôt…





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