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LE MALFAITEUR SUR LA CROIX

EST-IL MONTÉ AU CIEL AVEC JÉSUS ?


Les erreurs du New Age et du christianisme traditionnel


Parmi les nombreux sujets corrompus par le christianisme traditionnel et le New Age, la mort et ce qu’il y a après occupent une place de choix. Les deux camps partagent le concept de l’immortalité de l’âme : l’âme, entité présente dans le corps, lui survivrait et continuerait d’exister sur un autre plan. Pour les uns, c’est le ciel (ou « paradis »), l’enfer ou le purgatoire. Pour les autres, c’est la dimension astrale, un monde intermédiaire entre sphère humaine et divine. Les mystiques parlent du fil d’argent ou de la corde astrale. Savez-vous ce que c’est ?


Jeune femme regardant vers le ciel avec des nuages lumineux en arrière-plan, accompagnée du texte « Le malfaiteur sur la croix : est-il monté au ciel avec Jésus ? » et du logo Libraccess Academy.

Le fil d’argent : mythe ou réalité biblique ?


Une recherche Internet vous donnera des informations sur le sujet, mais pour que vous compreniez ce que je vais dire par la suite, permettez-moi de vous expliquer en quelques mots de quoi il s’agit. Le fil d’argent est le lien invisible qui relie l’âme au corps physique. Au moment de la mort, ce fil est rompu et l'âme se sépare définitivement du corps physique pour continuer son cheminement dans le monde intermédiaire. Dans la dimension spirituelle, le fil d’argent correspond d’une certaine manière au cordon ombilical dans la dimension physique. Certains de ceux qui prétendent avoir vécu une expérience de mort imminente, ou avoir pratiqué le voyage astral, affirment avoir vu ce fil d’argent lorsque leur âme est sortie de leur corps physique. Pour information, le voyage astral est une expérience de séparation du corps et de l'âme pendant laquelle cette dernière explore l'espace qui l'entoure. J’insiste sur le fait que l’existence du fil d’argent n’est qu’une croyance parmi tant d’autres, et qu’il n’existe aucune preuve objective de sa réalité.


Le problème, c’est que certains mystiques et pratiquants de l’ésotérisme prétendent que la Bible valident cette croyance dans Ecclésiaste 12.6-7 (Sg 21) : 6 Souviens-toi de ton créateur avant que le cordon d'argent ne se détache, que le vase d'or ne se brise, que la cruche ne se casse à la source et que la poulie ne tombe, rompue, dans le puits, 7 avant que la poussière ne retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit ne retourne à Dieu, celui qui l'a donné ! Etant donné que le v.7 fait clairement référence à la mort, selon eux, c’est aussi ce que fait le v.6, mais en employant quatre autres images différentes, parmi lesquelles se trouve le cordon d’argent. Est-ce que ce texte confirme la notion métaphysique de la corde astrale qui se rompe après la mort du corps ?


Absolument pas ! Si vous appartenez à Christ, il est important que vous renonciez à cette croyance, afin qu’il n’y ait aucune identification entre vous et le monde occulte. Ce passage biblique ne parle aucunement d’un prétendu fil d’argent invisible qui se briserait tout de suite à la mort physique ou quelques temps après, permettant ainsi à l’âme soit de partir immédiatement, soit de rester encore un peu dans les parages avant de disparaître. C’est de cette croyance que découle la tradition qui consiste à laisser une bougie allumée pendant plusieurs jours après le décès d’une personne, ou encore de ne pas débarrasser la maison du défunt de tous ses objets familiers, car son âme peut être encore présente. Il va sans dire que l’observation d’une telle tradition devrait être absente de la vie d’un vrai disciple de Jésus.


Rien de métaphysique dans l’Ecclésiaste


Mais alors si ce passage de l’Ecclésiaste ne se réfère pas au fil invisible qui relie l’âme au corps, de quoi parle-t-il ? Le théologien méthodiste de la fin 18ème/début 19ème siècle Adam Clarke nous sera utile pour répondre à cette question. En effet, voici un bref résumé de son commentaire sur ces deux versets du livre de l’Ecclésiaste, en sachant que le contexte de l’ensemble du chapitre douze est celui du vieillissement et de la mort imminente. Selon Adam Clarke le cordon d'argent représente la rupture du système nerveux ; le vase d'or cassée représente le cerveau rendu incapable de remplir ses fonctions ; la cruche brisée à la source et la poulie qui tombe dans le puits représentent le ralentissement du cœur et son incapacité à pomper le sang, ce qui entraîne la mort du corps. Tout est physique dans ce texte de l’Ecclésiaste, rien n’est métaphysique ou occulte !


Ceci étant dit, la croyance chez de nombreux chrétiens que l’âme continue d’exister dans l’au-delà, persiste en raison de certains textes de la Bible qui sont mal interprétés. Ce sont justement ces textes que je m’applique à expliquer à ce stade de notre étude, afin de répondre aux nombreuses objections que soulève ce que je dis depuis le début, à savoir : l’âme n’est pas immortelle, et elle ne quitte pas le corps pour continuer de vivre dans une autre dimension ! Je vous rappelle également que l’esprit qui retourne à Dieu, ce n’est pas une entité possédant une forme et une personnalité, mais c’est la substance ou le principe de vie qui anime un individu tout le temps qu’il reste sur terre. Donc à la mort physique, l’être humain cesse d’exister, qu’il soit au non croyant.


Pourquoi le malfaiteur n’est-il pas allé au ciel ?


Dans la précédente étude, nous avons considéré le texte où le défunt prophète Samuel serait entré en contact avec le roi Saül dans 1 Samuel 28, et nous avons vu qu’il s’agissait plutôt d’une entité démoniaque qui se faisait passer pour Samuel, et que la Bible désigne du nom d’esprit de mort ou esprit de divination, c’est-à-dire un mauvais esprit qui se sert des médiums pour induire en erreur les êtres humains. Aujourd’hui nous allons nous arrêter sur un verset souvent mis en avant pour affirmer qu’à sa mort, un croyant va rejoindre le Seigneur dans le ciel. Je veux bien sûr parler de Luc 23.43 :Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.


En commençant la lecture de ce chapitre de Luc au v.32, nous découvrons que deux malfaiteurs étaient crucifiés en même temps que Jésus. Le premier l’injuriait, alors que le second reconnaissait en lui le Messie. C’est pourquoi il lui dit au v.42 : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Ce à quoi Jésus répondit ce que nous lisons au v.43 : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Cela semble indiquer que lorsqu’un croyant décède, il retrouve le Seigneur au ciel, car c’est ce qui, de toute apparence, est arrivé au malfaiteur repentant. Mais est-ce vraiment le cas ? Cet homme crucifié avec Jésus est-il allé au ciel juste après sa mort ? La réponse est « non » il n’a pas rejoint le Christ au ciel ! Et je vais vous donner trois raisons qui le confirment.


Un raisonnement logique


La première raison est une question de pure logique. Comment Jésus pouvait-il promettre au malfaiteur qu’il serait aujourd’hui avec lui au ciel, alors que le Seigneur lui-même n’y était toujours pas monté trois jour après ? Souvenons-nous que Jésus n’est ressuscité que trois jours après sa crucifixion comme il l’avait annoncé dans Marc 9.31 : Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après qu'il aura été mis à mort, il ressuscitera. Il précise même où il était pendant ce laps de temps dans Matthieu 12.40 : Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre.


Comme tout être humain qui expire, le corps de Jésus retourna à la terre, son âme disparut et son esprit, c’est-à-dire sa substance de vie, retourna à Dieu. C’est ce que signifie la phrase « le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » Le sort de Jésus après sa mort ne fut pas différent de celui de tout être humain qui décède. Il s’endormit du sommeil de la mort et ne monta pas au ciel vers le Père. C’est d’ailleurs ce qu’il déclare à Marie dans Jean 20.17 : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.


Si nous nous en tenons à ce que Jésus dit dans ce verset, il n’est pas allé au ciel après sa crucifixion, ce qui rend impossible au malfaiteur de s’y trouver après son décès qui est intervenu quelques heures après celui du Seigneur. La conclusion s’impose donc : Luc 23.43 n’indique pas que le malfaiteur soit allé au ciel juste après sa mort, et ne constitue pas non plus la preuve que les croyants se rendent dans la présence céleste de Dieu dès qu’ils décèdent. C’est juste une question de logique. Passons à la deuxième raison.


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Une réponse précise à une demande spécifique


Elle repose sur la formulation de la requête du malfaiteur et la précision de la réponse de Jésus. Lisons de nouveau le v.42 : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Ecoutez bien ce que je vais dire : la requête du malfaiteur ne concerne pas son départ à lui, mais plutôt le retour de Jésus ! En d’autres mots, il ne demande pas à Jésus de s’assurer qu’en tant que pécheur repentant il puisse avoir accès au ciel une fois qu’il sera mort, mais il demande au Seigneur de ne pas l’oublier lorsqu’il reviendra régner sur la terre. Voyez-vous la différence ? Le malfaiteur n'exprime aucune attente d'aller immédiatement au ciel avec Jésus au moment de leur mort. En fait, le malfaiteur ne pense pas au ciel car, de toute évidence, il est Juif. Or, en tant que Juif, il sait que les promesses de Dieu pour les enfants d’Israël ne concernent pas le ciel, mais la terre, car l’héritage des descendants d’Abraham c’est la terre et non le ciel. Pour plus d’informations sur ce sujet, je vous renvoie vers les deux études suivantes : L’objectif terrestre et céleste de Dieu et la destinée céleste de l’Eglise.


Cette demande du malfaiteur nous amène à la réponse de Jésus dont nous ne devons pas manquer la précision au v.43 : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Où promet-il au malfaiteur qu’il sera ? Dans le paradis. Comprendre la nature de l’utilisation biblique du terme « paradis » est crucial pour saisir le sens de la réponse de Jésus. Le problème, c’est que la plupart des chrétiens associent automatiquement le paradis au ciel où Dieu demeure. C’est la raison pour laquelle ce verset est interprété comme si Jésus promettait au malfaiteur qu’il ira au ciel après sa mort. Mais la question à se poser est celle-ci : le mot paradis désigne-t-il le ciel ? La réponse se trouve dans la Bible elle-même, lorsqu’on considère les autres textes où il est question du paradis.


Qu’est-ce que le paradis ?


Savez-vous que dans nos Bibles françaises, le mot paradis n’apparaît que trois fois ? Voici les trois apparitions :

  • Luc 23.43 : Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.

  • 2 Corinthiens 12.3-4 : 3 Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) 4 Fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer.

  • Apocalypse 2.7 : Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.


Dans chacun de ces textes, il s’agit de la traduction du terme grec « paradeisos ». D’après un lexique grec, ce mot signifie :

  1. chez les Perses un grand enclos ou réserve, un terrain de chasse, un parc ombragé et bien arrosé, dans lequel on gardait les animaux sauvages pour la chasse ; il était entouré de murs et muni de tours pour les chasseurs.

  2. Universellement, un jardin, un terrain d'agrément, un bosquet, un parc de loisir.

C’est d’ailleurs ce même mot grec qu’utilise la Septante (la version grecque de l’Ancien Testament) dans Genèse 2.8-9, ce qui donnerait en français : 8 Puis l'Éternel Dieu planta un paradis en Éden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. 9 L'Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du paradis, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.


Que dit l’Apocalypse sur le paradis ?


A ce sujet, il y a un point intéressant à considérer. Notez qu’au milieu du paradis (c’est-à-dire dans le jardin en Éden), il y a l’arbre de vie. Avez-vous remarqué que nous retrouvons la même chose dans Apocalypse 2.7 lorsque le Seigneur s’adresse aux croyants de l’église d’Ephèse : A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu ? Si nous poussons la lecture plus loin dans le livre de l’Apocalypse, nous lisons au chapitre vingt-deux et au v.2 : Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.

Comment l’arbre de vie peut-il être en même temps dans le paradis de Dieu et au milieu de la place de la ville ? Tout simplement parce que le paradis de Dieu est au milieu de la place de la ville qui est la nouvelle Jérusalem dont il est dit dans Apocalypse 21.2 :Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Je vous prie de noter que nous parlons ici d’une ville très spéciale. Au milieu d’elle il y a le paradis et le fleuve, certainement le fleuve d’eau de la vie dont parle Apocalypse 22.1. Mais ce qu’il est important de souligner, c’est que cette ville au milieu de laquelle se trouve le paradis contenant l’arbre de vie et le fleuve d’eau de la vie, Jean la voit descendre du ciel. Mais où est-elle descendue ? La réponse est évidente : elle est descendue sur terre !


Où est le paradis ?


J’ai pris quelques détours et fais appel à de nombreux versets pour vous dire ceci : dans la Bible, le paradis n’est jamais un lieu de félicité céleste, mais toujours un endroit incomparable sur la terre. Le paradis ne désigne pas le ciel, mais un environnement de nature divine sur terre. La Bible commence avec le paradis quelque part sur terre, offrant des conditions de vie exceptionnelles, mais d’où l’homme a été expulsé en raison de sa désobéissance. Cette même Bible se termine par la restauration du paradis sur terre dans la ville sainte, et de nouveau accessible à l’homme qui se soumet au royaume de Dieu. Cela nous amène à une vérité qu’il ne faut pas oublier : le paradis n’est jamais situé dans le ciel, mais toujours sur terre !


Quelqu’un dira : « Mais Paul déclare dans 2 Corinthien 12.4 qu’il a été enlevé dans le paradis, cela ne veut-il pas dire que le paradis est au ciel ? » Bien sûr il est question ici d’une expérience en rapport avec le paradis, mais le v1 du chapitre nous dévoile la véritable nature de cette expérience lorsque Paul écrit : J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Cela signifie que celui qui a fait cette expérience, que ce soit Paul ou un autre, l’a faite sous forme de visions et de révélation, et non pas d’un aller-retour quelque part dans le ciel. D’ailleurs la réalité de l’expérience est comme voilée par le fait que Paul ne sait pas si elle a eu lieu « dans son corps ou sans son corps ». Tout ce dont il est certain, c’est qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer (v.4). Il n’a rien vu, il a juste entendu.


Pour conclure ce second point, nous pouvons dire que la promesse que Jésus fait au malfaiteur, qu’il sera avec lui dans le paradis, ne veut pas dire qu’il ira au ciel après sa mort, mais que lorsqu’il reviendra instaurer son règne en tant que Messie, et que le paradis sera de nouveau accessible dans la nouvelle Jérusalem, une place lui sera assurée. En d’autres mots, Jésus accède à la requête du malfaiteur en lui garantissant qu’il se souviendra de lui lorsqu’il viendra dans son règne, et qu’il aura le droit de vivre dans le paradis sur terre lorsqu’il ressuscitera. Cela signifie que l’accomplissement de cette promesse n’aura pas lieu le jour de la mort du malfaiteur, mais bien longtemps après, lorsque Dieu décidera du jour de la résurrection des saints de l’Ancien Testament. C’est ce qui nous amène à notre troisième raison.


Faisons un peu de grammaire 


Celle-ci est d’ordre grammaticale. Je vais vous l’expliquer de la façon la plus simple possible, mais je vous demande de me suivre avec votre plus vive attention. Revenons sur ce que Jésus a dit au malfaiteur dans Luc 23.43 :Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Notons que la déclaration du Seigneur contient une virgule placée juste après le mot vérité, ce qui laisse supposer que l’expression aujourd'hui est liée au reste de la phrase, et désigne obligatoirement le moment où le malfaiteur ira au paradis. Donc, si on se base sur cette virgule, Jésus promet au malfaiteur qu’il sera aujourd’hui même dans le paradis avec lui. Mais écoutez bien ceci : dans l’original grec, il n’y a aucune ponctuation, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de virgule et qu’elle a été ajoutée par le traducteur.


Ce détail grammatical est d’une importance capitale, car il peut changer totalement le sens de la phrase. Voici maintenant l’explication. Pour vous la donner, je dois absolument m’avancer sur un terrain un peu plus technique, mais je vais faire de mon mieux pour garder les choses simples. Etant donné qu’il n’y a pas de ponctuation en grec, la virgule peut être placée à un autre endroit dans le verset, selon le choix du traducteur. Si au lieu de mettre la virgule après vérité, on la met après aujourd’hui, cela donne au signification différente à ce que Jésus dit. Voici ce que cela donne : Je te le dis en vérité aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. Cela voudrait dire que Jésus dit aujourd’hui ou à ce moment précis, que le malfaiteur sera (un jour ou plus tard) avec lui dans le paradis.


L’exemple de Luc 19.9


En d’autres mots, aujourd’hui n’est pas lié au moment où le malfaiteur ira au paradis, mais à celui où Jésus s’exprime ! Comprenez-vous la différence que cela fait ? Or, c’est précisément cette différence grammaticale qui existe en grec. Je vous explique. Dans le grec du Nouveau Testament, la portée du verbe dire est différente selon qu’il est ou non suivi de la conjonction « hoti », que l’on pourrait traduire par « que ». Il sert généralement à introduire le contenu d'une déclaration, d'une confession, d'une citation ou d'une prophétie. On retrouve le mot « hoti » dans des textes comme Luc 19.9 : Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison. Cela n’apparaît pas en français, mais dans l’original grecque le mot « hoti » se situe après « Jésus lui dit », et on aurait pu traduire ainsi : Jésus lui dit que : Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison.


Cela ne change pas grand-chose pour nous, mais dans le grec du Nouveau Testament, cela change le sens de la phrase. Parce que « hoti » est présent après le verbe dire, cela signifie que c’est aujourd’hui ou à ce moment précis que le salut est entré dans la maison de Zachée. Mais si « hoti » était absent de la phrase en grec – j’insiste que c’est « en grec » et non en français – cela voudrait dire que « aujourd’hui » indiquerait non pas le moment où le salut entre chez Zachée, mais le moment où Jésus parle.


L’exemple de Luc 5.26


Un autre exemple de cette construction en grec se trouve dans Luc 5.26 qui parle de la réaction des témoins d’une guérison spectaculaire :Tous étaient dans l'étonnement, et glorifiaient Dieu ; remplis de crainte, ils disaient : Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges. Dans l’original, il y a le mot « hoti » juste après « ils disaient » ce qui signale que c’est aujourd’hui ou à ce moment précis qu’ils ont vu des choses étranges. C’est ce qui ressort parfaitement dans la version française. Mais s’il n’y avait pas le conjonction « hoti » après le verbe dire, cela indiquerait non pas le moment où les choses étranges ont été vues, mais le moment où les témoins se sont exprimés.


Eh bien sachez que dans Luc 23.43 : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis, la conjonction « hoti » est absente, ce qui veut dire que le mot aujourd'hui est rattaché à « Je te le dis en vérité » et non pas à « tu seras avec moi dans le paradis ». Cela signifie que l’expression aujourd'hui désigne le moment où Jésus parle, alors qu’il est sur la croix ; tandis que la phrase « tu seras avec moi dans le paradis » désigne une époque future, inconnue du malfaiteur qui ne croyait pas qu’il allait se retrouver au ciel avec Jésus immédiatement après sa mort.


Donc, une croyant qui décède ira-t-il au ciel juste après sa mort, à l’exemple du malfaiteur qui a été crucifié en même temps que Jésus ? La réponse est un grand « non ! » parce que Luc 23.43 ne parle pas d’un tel scénario. Il est plutôt question de la promesse que Jésus a faite à un Juif repentant qu’il aura sa place dans le paradis qui sera au milieu de la nouvelle Jérusalem lorsque le Messie viendra instaurer son règne sur terre. Il n’y a aucune promesse en lien avec le ciel, le rapport est avec la terre. Ce verset ne se réfère donc pas à l’entrée immédiate dans le ciel d’un croyant qui vient de décéder. Nous examinerons d’autres textes mal compris dans nos prochaines études.


Que le Seigneur vous bénisse !


A bientôt…



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