Si je vous demandais quel est le verset le plus connu de la Bible, que répondriez-vous ? Il y a de fortes chances que vous citiez Jn 3.16 : Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Et vous auriez raison, car c’est certainement la citation biblique la plus célèbre ! Quel chrétien n’a jamais loué Dieu pour la révélation de son amour par la personne de son Fils ?
Il n’est pas rare que l’on insiste sur la nature du don de Dieu pour nous sauver : il n’a rien fait de moins que d’envoyer son Fils unique mourir sur la crois pour que nous ayons la vie éternelle ! Il est alors naturel que notre cœur s’enflamme lorsque nous réalisons que Dieu n’a pas juste donné « un Fils », mais son Fils unique, le seul qu’il ait…
Savez-vous que Dieu le Père n’a fait entendre sa voix que deux fois dans l’Evangile ? Cela s’est passé uniquement lors du baptême et de la transfiguration de Jésus :
Mt 3.17 : Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.
Mt 17.5 : Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le !
Nous pourrions dire que Dieu le Père n’a prêché que deux fois dans l’Evangile, et chaque fois il a prêché sur Jésus ! Remarquez comment le Père parle de lui : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. Une déclaration courte, mais Ô combien révélatrice de son amour pour son Fils. Nous avons envie de dire : « C’est normal que le Père s’exprime ainsi, c’est quand même son Fils unique… » Mais est-ce vraiment le cas ? Jésus est-il réellement le seul Fils de Dieu ?
L’expression « Fils unique » laisse en effet penser que Jésus est le seul Fils de Dieu. Le problème, c'est que ce n'est pas bibliquement exact. Ce que je veux dire, c’est que la Bible indique clairement que Dieu a d’autres fils. Oui, vous avez bien lu : Dieu a d’autres fils. Avant que vous me traitiez d’hérétique, laissez-moi vous le prouver. Lisez attentivement les textes suivants et prenez note des mots en majuscule. Commençons par Ge 6.1-2 :
1 Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées,
2 les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent.
Job 1.6 : Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux.
Job 2.1 : Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Éternel.
Job 38. 4 ; 6-7 :
4 Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l'intelligence…
6 Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ? Ou qui en a posé la pierre angulaire,
7 Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, Et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ?
A ces textes, nous pouvons ajouter ce que Dieu dit au sujet du peuple d’Israël dans Ex 4.22 : Tu diras à Pharaon : Ainsi parle l'Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né, ainsi que dans Os 11.1 : Quand Israël était jeune, je l'aimais, Et j'appelai mon fils hors d'Égypte. Je n’invente rien, vous lisez ces passages aussi bien que moi : il y est question des fils de Dieu, ce qui implique que dans un sens biblique et grammatical, Jésus n’est pas le seul Fils de Dieu ! Que l’expression désigne des êtres spirituels d’un rang élevé ou les Israélites pris collectivement, le fait demeure : Dieu a plusieurs fils.
Tout cela est bien beau, nous avons la preuve logique que Jésus n’est pas le seul Fils de Dieu, qu’il en existe d’autres, mais nous savons que Jésus était quand même à part, qu’il était différent de tous les autres fils de Dieu, n’est-ce pas ? Bien sûr qu’il l'était, et le Nouveau Testament le laisse entendre en utilisant un terme spécial que nous devons absolument comprendre. Il s’agit du mot « unique » (Jn 3.16) qui traduit le grec « monogenes ». Permettez-moi de vous dire brièvement et simplement ce qu’il désigne réellement.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’utiliser un vocabulaire plus technique, mais c’est nécessaire pour que vous compreniez bien ce que veut dire « monogenes ». Autrefois, les experts bibliques pensaient que « monogenes » provenait de deux autres mots grecs : « monos », qui signifie « seul, unique », et « gennao » qui signifie « commencer, donner naissance », ce qui a motivé la traduction « Fils unique ». Cependant, des découvertes ultérieures ont établi que « monogenes » n'a rien à voir avec un commencement ou une naissance. Le mot grec vient bien de « monos » (seul, unique), mais pas de « gennao » (commencer, donner naissance). C’est « genos » qui est ajouté à « monos », or « genos » signifie « classe, type ou genre ».
Donc, « monogenes » fait littéralement référence à quelque chose qui est « unique en son genre », sans un renvoi automatique à une naissance ou une origine. Nous avons la preuve que c'est bien ce que signifie « monogenes » grâce à He 11.17, où il nous est dit que « c'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses ».
Ici, le mot « unique » traduit « monogenes ». Or, Isaac n'était pas le fils unique d'Abraham, car la Bible affirme que le patriarche en a eu d’autres (Cf. Ge 25.1-6). D’ailleurs, il n'était même pas son premier fils, car c'était Ismaël (Cf. Ge 16.11-15). Mais Isaac était vraiment unique dans son genre, car il était le fils de la promesse, celui qui est né grâce à une intervention surnaturelle de Dieu selon Ge 18.10-14 :
10 L'un d'entre eux dit : Je reviendrai vers toi à cette même époque ; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l'entrée de la tente, qui était derrière lui.
11 Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge : et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants.
12 Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux.
13 L'Éternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant : Est-ce que vraiment j'aurais un enfant, moi qui suis vieille ?
14 Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Éternel ? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même époque ; et Sara aura un fils.
Tous les autres fils d’Abraham, y compris Ismaël, ne résultaient pas d’un miracle, comme ce fut le cas pour Sara. Seul Isaac fut le fruit de la puissance régénératrice de Dieu. C’est ce que confirme Ga 4.22-23 :
22 Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre.
23 Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse.
Donc Isaac n’était ni le premier, ni le seul fils d’Abraham, mais il était unique en son genre, étant le fils de la promesse. C’est pourquoi la signification correcte de « monogenes » est importante pour comprendre en quoi Jésus est le fils unique de Dieu. Il n’est pas le seul Fils de Dieu, comme nous l’indiquent les passages précédemment cités, mais il est « unique en son genre ». Tout comme le Père et l’Esprit, Dieu le Fils n'avait pas de commencement, mais son incarnation marquait quelque chose de nouveau. Le Fils éternel allait devenir un homme en Jésus, et mourir pour le salut des pécheurs rebelles. C’est cela qui le rend unique. Alléluia !
Mais je ne peux conclure cet article sans vous rappeler qu’il existe une autre preuve que Jésus n’est pas le seul fils de Dieu. Elle se trouve dans ce que Paul déclare dans Ga 3.26 : Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ. Comprenez-vous ce qui est écrit dans ce verset ? En plus des êtres angéliques, en plus de l’Israël collectif, nous sommes également des fils de Dieu par la foi en Jésus. Dieu nous a ajoutés à sa grande famille spirituelle, et c’est un immense privilège pour lequel nous devrions être éternellement reconnaissants. Mes amis, dans l’union avec le Fils unique, nous sommes devenus des fils de Dieu à part entière. Que le Nom du Seigneur soit béni !
A bientôt...
