L’OBJECTIF TERRESTRE ET CELESTE DE DIEU - 1ère PARTIE
- LibrAccess Academy
- 25 juil.
- 12 min de lecture
Je tiens à commencer cette étude en rappelant la règle de base à appliquer pour comprendre correctement la Bible. Elle se trouve dans 2 Timothée 2.15 : Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. Je l’ai déjà souligné, mais je crois utile de le rappeler : l’expression « dispense droitement » signifie littéralement : « couper sur une ligne droite pour diviser et répartir correctement ». Une bonne traduction de ce verset est offerte par la version française de la Bible King James : Étudie pour te présenter approuvé à Dieu, comme un ouvrier qui n’a pas à avoir honte, divisant droitement la parole de vérité.

Etant donné que nous devons diviser droitement la parole de vérité, notre objectif consiste à faire des divisions non pas entre la vérité et le mensonge, mais entre la vérité et la vérité. Pour le dire autrement, la Bible est un ensemble de vérités que nous devrions apprendre à diviser correctement. Cela signifie que toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, est la vérité, mais que toutes les vérités contenues dans la Bible ne nous concernent pas directement. C’est la raison pour laquelle nous devons explorer les principales divisions de vérités présentes dans la Bible, mais que la majorité des chrétiens ignorent.
La division biblique initiale
La division que je vous invite à examiner aujourd’hui est la toute première, et nous la trouvons dans le premier verset de la Bible. Nous lisons en effet dans Genèse 1.1 (Segond 21) : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La formulation est très importante ici. Il n’est pas dit que Dieu créa « l’univers », mais le ciel et la terre. La Bible mentionne deux sphères parce que pour chacune d’elles, il y a un objectif divin qui lui est attaché. Afin d’atteindre ces objectifs, Dieu avait des plans et des stratégies différents à mettre en œuvre. C’est ainsi que tout ce qui vient après Genèse 1.1, est le récit de l’objectif terrestre et céleste de Dieu.
Il faut savoir que la Bible fait une distinction entre le ciel et la terre dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. Cette distinction s'applique non seulement à la création présente, mais aussi à la création future, comme le précise Apocalypse 21.1 : Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. La Bible ne parle donc pas de la réalité créée par Dieu comme de « l'univers », mais comme du ciel et de la terre. L’expression le ciel et la terre ne sert pas simplement à décrire des réalités physiques différentes, mais elle est là pour nous indiquer que le plan de rédemption de Dieu est intimement lié à la division entre le ciel et la terre en tant qu'identités distinctes. Nous découvrons ce plan de rédemption dans l'appel de Dieu à Abraham.
Un changement de programme
Il faut savoir qu’avant le chapitre douze de la Genèse, Dieu s’occupait de l’humanité dans son ensemble. Mais à partir de Genèse 12, nous constatons un changement, car Dieu introduit un tout nouveau programme pour accomplir son plan. Ce programme inédit commence par l’appel d’un homme. Un homme par l’intermédiaire duquel il allait créer un nouveau peuple qu’il nommera Israël.
Nous lisons dans Genèse 12.1-3 : L'Éternel dit à Abram : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
Ce texte est d’une importance capitale. Il est connu sous le nom de l’Alliance Abrahamique. Il nous apprend que Dieu a appelé Abram, dont il changera plus tard le nom en Abraham, et c’est d’ailleurs celui que nous allons utiliser. Dieu lui a dit de quitter son pays et d'aller dans un autre pays qu'Il lui montrerait. Il promet à Abraham qu'il le bénirait en faisant de lui une grande nation, afin que toute l’humanité soit bénie à cause d’elle. Par cette promesse, Dieu déclara qu’Abraham et sa descendance étaient spéciaux à ses yeux. C’est ce que confirme Deutéronome 7.6 : Car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu ; l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu fusse un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre.
Un acte de propriété foncière
Ce qui est important de noter, c’est que l’alliance avec Abraham et sa descendance, c’est-à-dire Israël, est en rapport avec un pays en particulier. C’est ce que nous voyons dans Genèse 13.14-17 où nous lisons : L'Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident ; car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu'un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai.
Dans ces versets, nous apprenons que lorsque Dieu a dit à Abraham « Je ferai de toi une grande nation », cette promesse comprenait un acte de propriété foncière. Dieu déclare que tout le pays qu’il pourrait voir et parcourir serait à lui et à ses descendants pour toujours. Nous trouvons également la première mention de « la terre » dans cette garantie divine. Mais Dieu ajoute un autre détail concernant la descendance d’Abraham, et nous le trouvons dans Genèse 15.1-6 : Après ces événements, la parole de l'Éternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. Abram répondit : Seigneur Éternel, que me donneras-tu ? Je m'en vais sans enfants ; et l'héritier de ma maison, c'est Eliézer de Damas. Et Abram dit : Voici, tu ne m'as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier. Alors la parole de l'Éternel lui fut adressée ainsi : Ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais c'est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Et après l'avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité. Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice.
Une Double Descendance
Si vous connaissez l’histoire d’Abraham, vous savez que Sara ne lui avait pas donné d’enfants. Et puisqu’il n’avait pas d’enfant, Abraham a demandé à Dieu comment il allait accomplir sa promesse d’une descendance. C’est alors que Dieu a conduit Abraham dehors et lui a montré le ciel, en déclarant que ses descendants seraient aussi nombreux que les étoiles qu’il voyait en levant les yeux.
En mettant tous ces textes en parallèle, nous découvrons quelque chose d’important : après avoir comparé la descendance d'Abraham à la poussière de la terre, Dieu la compare aux étoiles dans le ciel. Ce détail est capital. Tout comme il a fait une distinction entre le ciel et la terre lors de la création, Dieu opère une division dans la descendance d'Abraham : il aura une descendance terrestre, mais il aura aussi une descendance céleste.
Cette division apparaît également dans Romains 4.16 : C'est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham, notre père à tous. Notons les deux expressions : « non seulement à celle qui est sous la loi » et « mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham ». La première se réfère à la descendance terrestre, c’est-à-dire aux Juifs qui étaient tenus d’obéir à la loi. La seconde se réfère à la descendance céleste, c’est-à-dire à l’ensemble de tous ceux qui font partie du corps de Christ par la foi en Jésus.
Que ceux qui croient en Jésus soient la descendance céleste d’Abraham, cela est confirmé dans Galates 3.29 : Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. Nous pouvons le dire de cette façon : si les Juifs soumis à la loi de Moïse sont la poussière de la terre, les païens qui ont cru en Jésus sont les étoiles du ciel dans la descendance d’Abraham.
Mais chacune de ces descendances a une destinée particulière en fonction de l’objectif terrestre et céleste de Dieu, et c’est précisément ce que nous devons savoir. Mais revenons un peu en arrière. La réponse d’Abraham à la déclaration « Telle sera ta postérité » dans Genèse 15.1-6, est soulignée dans le v.6 : Abram eut confiance en l'Éternel. Et la réaction de Dieu à la foi d’Abraham apparaît dans le même v.6 : qui le lui imputa à justice. Paul aura beaucoup à dire à ce sujet, car c’est sur cet épisode qu’il fera reposer son enseignement sur la justification par la foi dans l’épître aux Romains.
Promesses Terrestres et Célestes
Finalement, Dieu résuma sa double promesse d’une descendance terrestre et céleste lorsqu’Abraham passa avec succès le test de l’offrande d’Isaac. Voici ce que dit Genèse 22.15-18 : L'ange de l'Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit : Je le jure par moi-même, parole de l'Éternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. Ce texte est significatif en ce qu'il fait référence à la fois aux aspects célestes et terrestres des descendants d’Abraham car Dieu lui dit : je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer. Il ne s’agit pas d’une double description de la même descendance, mais bien de la double désignation d’une double descendance : celle qui est céleste et celle qui est terrestre.
Les passages que nous venons de citer constituent un modèle pour les promesses ainsi que les bénédictions célestes et terrestres. À ce propos, il faut souligner que l’attention des Juifs ne se portait pas généralement vers le ciel. Leur seule interaction avec les choses célestes se faisait par le biais des visions des prophètes qui voyaient la gloire de Dieu et de son trône, comme par exemple dans Ésaïe 6.1-6, Ézéchiel 1-3 et Daniel 7.9-28, que je vous invite à lire par vous-mêmes. Lisez attentivement l’Ancien Testament, et vous verrez que le ciel ne faisait pas partie de la destinée d’Israël. Au contraire, toutes les promesses de Dieu à Israël étaient plutôt d’ordre terrestre. Pour davantage de clarté, nous allons considérer séparément les deux objectifs. Tout d’abord, considérons l’objectif terrestre concernant Israël et le royaume de Dieu.
Abraham et David
Voici un résumé de cet objectif. Les promesses terrestres de Dieu à Israël comprenaient un pays et un royaume. Le véhicule de ces promesses était les alliances bibliques de Dieu avec la nation. La promesse d’un territoire commença avec son alliance avec Abraham, comme nous l’avons lu précédemment. Plus tard, par son alliance avec David, Dieu promit qu'il établirait sa lignée sur son trône et que son royaume subsisterait. C’est ce que nous lisons dans 2 Samuel 7.12 ; 16 : Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j'affermirai son règne…Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi.
Les Juifs comprenaient ces promesses et attendaient ce royaume, puisque Dieu l'avait décrit dans des centaines de passages par l'intermédiaire de ses prophètes. Le Nouveau Testament, quant à lui, affirme que la venue du Christ amènera la réalisation de cette alliance. C’est ce qui ressort de cette annonce faite à Marie concernant la naissance de Jésus dans Luc 1.31-33 : Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
Ces deux alliances bibliques avec Abraham et David, sont la raison pour laquelle Jésus a proclamé la venue du royaume et a enseigné comme il l’a fait sur le royaume à Israël. Matthieu 4.17 déclare : Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Ce que la plupart des chrétiens ignorent, c’est que Jésus parlait ici d’un royaume littéral, terrestre et visible. Il était le roi de ce royaume, mais celui-ci n’allait pas s’imposer de façon politique et militaire. Non ! Il fallait qu’Israël l’accepte comme leur Messie. Il fallait que toute la nation croit qu’il était le Christ. Les Juifs devaient témoigner de leur foi en se repentant et en se faisant baptiser. Il fallait aussi qu’il donne sa vie en sacrifice expiatoire pour faire l’expiation de leurs péchés. Et c’est seulement après que le royaume serait établi.
C’est pourquoi Jésus disait : le royaume des cieux est proche. Il était sur le point d’arriver, mais il était nécessaire tout d’abord que les conditions de la foi, de la repentance, du baptême et du sacrifice expiatoire soient remplies. Tout cela ne s’adressait qu’aux Juifs en tant que descendants d’Abraham. Quand Jésus dit dans Matthieu 5.5 : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! Il ne s’adresse pas aux païens, mais aux Juifs, descendants d’Abraham, car c’est à eux que la promesse d’un territoire terrestre a été faite. Cette déclaration de Jésus est d’autant plus importante qu’elle a été faite à l’époque où le pays d’Israël était sous occupation romaine.
Miracles et Confirmation du Royaume Terrestre
Il faut savoir que le Sermon sur la Montagne dans Matthieu 5-7 ne concerne aucun païen, mais uniquement des Juifs et des prosélytes qui étaient appelés à vivre dans le royaume terrestre de David qui allait être restauré par Jésus-Christ le Messie. C’est la raison pour laquelle Matthieu le nomme « royaume des cieux », car tout en se manifestant sur terre, ses ressources sont célestes.
Jésus déclare dans Matthieu 8.11 : Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Nous avons ici la preuve que ce royaume sera sur terre, car il est question de ceux qui viendront de l'orient et de l'occident. Et parce que ce royaume correspond à un objectif terrestre, il répond à des besoins physiques comme la guérison des maladies et la délivrance de l’oppression démoniaque, comme l’indiquent Matthieu 9.35 : Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité. Et aussi Matthieu 12.28 : Mais, si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous.
Si Jésus (et après lui les apôtres) accomplissait des miracles, c’était pour confirmer la venue du royaume de Dieu. Les signes et prodiges étaient en quelque sorte les lettres de noblesse prouvant la proximité du royaume messianique sur la terre d’Israël. C’est dans cette perspective de l’objectif terrestre de Dieu d’établir le royaume en Israël qu’il faut lire Matthieu 6.31-33 : Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
Jésus ne s’adresse pas à nous aujourd’hui en nous promettant la prospérité matérielle, mais il parle ici des conditions de vie des croyants Juifs persécutés qui attendent la venue du royaume. Il leur promet que leurs besoins de nourriture et de vêtement seront surnaturellement pourvus. En ce qui nous concerne, nous les païens, nous devons les rechercher et travailler pour les obtenir, car Paul dit dans 2 Thessaloniciens 3.10 : Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Dieu nous fait grâce en nous venant en aide de différentes façons, et parfois par de merveilleuses interventions de sa part, mais le surnaturel divin est attaché au royaume des cieux qui n’a pas encore été établi sur terre. Nous ne sommes pas Israël. Nous sommes des païens sauvés par grâce, et Dieu a pour nous un objectif céleste. C’est pourquoi ne nous obstinons pas à vouloir vivre selon l’objectif terrestre de Dieu pour Israël. Sachons faire la division entre ces deux différents objectifs.
Dans la prochaine étude, nous nous pencherons sur l’objectif céleste pour le corps de Christ. Que le Seigneur vous bénisse ! À bientôt…
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