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LA NAISSANCE DU ROI DES ROIS N°1

Pendant ce mois de décembre, je vous propose plusieurs articles ayant pour base le chapitre 2 de l’évangile selon Matthieu, lequel chapitre évoque la naissance de Jésus. Vous comprenez pourquoi je choisis ce thème à l’approche de la fête de Noël, car c’est l’occasion de nous souvenir de la naissance du Roi des rois. Je vous invite tout d’abord à ouvrir votre Bible et à lire Mt 2.1-11, ensuite revenez à cet article.

Depuis quelques jours régnait une nouvelle effervescence dans la ville de Jérusalem. D’étranges rumeurs circulaient un peu partout, touchant toutes les couches de la société. Le bruit finit par arriver jusqu’aux oreilles du roi Hérode, qui chercha à en savoir davantage. Habituellement, il ne prêtait pas beaucoup d’attention aux émois populaires, surtout lorsqu’ils avaient trait à la religion. Mais cette fois ci, c’était différent. D’après les ragots, il était question d’un roi


Immédiatement son système d’alarme intérieur s’est mis à rugir ! Il y aurait-il quelqu’un qui songerait à prendre sa place ? Ne savaient-ils pas que c’était lui LE roi ? Lui qui n’a pas hésité à mettre à mort ses deux fils et sa femme, les soupçonnant de comploter contre lui, allait-il laisser courir cette rumeur, sans se renseigner sur son origine et sa véracité ? Qui osait convoiter son trône ?


C’en était trop pour lui, il ne pouvait pas rester sans réagir. Alors il envoya ses espions qui revinrent rapidement faire leur rapport : il y a dans la ville, un groupe d’individus richement vêtus, peut-être des Perses, qui demandent partout où ils peuvent trouver le roi des juifs qui vient de naître. D’après ceux qui les ont entendus, il s’agirait de savants, appelés mages, membres d’une caste sacerdotale, et experts en interprétation de phénomènes astronomiques.


Ce qui est étrange, c’est qu’ils sont au courant de la venue d’un Messie en Israël, alors qu’ils ne sont pas juifs. Ils prétendent que, depuis bientôt deux ans, ils suivent une étoile qui doit les mener à ce nouveau roi, et qu’elle a ralenti son déplacement au dessus de Jérusalem, pour disparaître ensuite. N’ayant plus d’étoile pour les guider, ils se sont informés auprès de la population locale qui, pensaient-ils, devaient sûrement savoir où se trouvait le nouveau roi.


Ils sont d’ailleurs étonnés que personne ne puisse leur répondre, mais ils n’abandonnent pas pour autant leurs recherches. Ils continuent à interroger ceux qu’ils rencontrent, espérant tomber enfin sur celui qui leur donnerait le moindre indice. A cette nouvelle, le roi Hérode perdit sa sérénité et devint de plus en plus agité. Quelque soit la validité de cette rumeur, son autorité royale était menacée, et cela, il ne pouvait le tolérer...


Il convoque de toute urgence tous les spécialistes de la religion, pour qu’ils lui donnent davantage de détails sur la naissance de ce soi-disant monarque. Ayant reçu confirmation que ce nouveau roi doit naître à Bethléem, un village situé à environ huit kilomètres de Jérusalem, il rencontre secrètement les mages, et manifeste le désir d’en savoir un peu plus sur leur démarche. Ces derniers lui expliquent que depuis longtemps en Orient, on sait qu’un futur dirigeant doit venir au monde en Judée.


Cette naissance serait accompagnée de l’apparition d’une étoile plus brillante que les autres, et qu’il suffit de la suivre pour trouver le roi tant attendu. Ils avaient vu cette étoile depuis plusieurs mois, et n’avaient pas cessé de se laisser guidés par elle. Ils pensaient être proches du but, et attendaient de pouvoir adorer le nouveau roi. C’était la raison qui les avait motivés pour entreprendre ce long voyage.


Hérode, très perplexe, les félicite pour leur application à trouver ce roi, puis leur demande de poursuivre leur quête, et de le tenir informé des résultats car il aimerait lui aussi aller l’adorer. En réalité, Hérode était très inquiet de l’existence de cet enfant que les Mages présentaient non comme le futur, mais comme l’actuel roi d’Israël. Il était conscient que les juifs n’attendaient que l’occasion de se libérer du joug des Romains, et en même temps de son autorité personnelle. Il savait qu’en tant qu’Edomite, descendant d’Esaü, il n’était ni apprécié, ni désiré sur le trône qu’il occupait.


Sa réelle motivation en envoyant les Mages à la recherche de Jésus, c’était afin de savoir exactement où il se trouvait afin de se débarrasser de lui. Si les habitants de Jérusalem étaient troublés, c’est parce qu’ils connaissaient la cruauté d’Hérode, qui n’hésiterait pas une seule seconde à user de violence contre eux pour écarter de sa juridiction la menace que faisait peser sur sa position de souverain, l’arrivée de ce nouveau roi. Mais Hérode était loin de se douter qu’il s’attaquait à celui dont la gloire dépassait toute la ruse, la perfidie, la malveillance et la barbarie dont il était capable.


Il est indéniable que la venue au monde de Jésus est entourée de mystère, car elle dépasse le cadre ordinaire des conceptions et des naissances humaines. L’incarnation du Christ lève un voile sur l’union parfaite de sa divinité et de son humanité : il est Dieu fait homme. L’épisode de l’adoration des mages jette une lumière plus prononcée sur la divinité du petit enfant qui n’est rien d’autre que le Roi des rois. Jésus y apparaît dans toute sa majesté royale, et nous voyons en filigrane, les principaux thèmes de son évangile. Tout d’abord, que pouvons-nous apprendre de la venue des mages ? Quatre vérités sur Jésus, me semble t-il, jaillissent de cet événement :


Premièrement, nous découvrons que Jésus est un homme réel dont l’Histoire rend témoignage, et qui peut être trouvé par d’autres hommes tout aussi réels, appartenant à une culture et une époque donnée.

Dans une société où le scepticisme est considéré comme une qualité, pouvons-nous encore croire en la réalité historique de Jésus ? Ou dit autrement : l’historicité de Jésus peut-elle être l’objet d’une conviction personnelle ?


Il y a quelques années de cela, j’assistais à un groupe d’étude dans une maison. Alors que la discussion portait sur l’inspiration des Ecritures et du salut en Christ seul, celui qui était en charge de la rencontre nous a conseillé de nous méfier de nos convictions chrétiennes sur ces sujets, car elles peuvent faire croire à une étroitesse d’esprit et une tendance au légalisme...


Je n’en revenais pas ! Croire que la Bible est la parole inspirée de Dieu, et que Jésus est l’unique sauveur, serait du légalisme ? J’avais envie de lui répondre que Luther et Calvin auraient été choqués de l’entendre, mais je réalisais que j’avais à faire à un protestant pour lequel les certitudes évangéliques n’étaient plus d’actualité. C’est triste à dire, mais il existe de nos jours, de nombreux croyants qui remettent en cause les fondamentaux de l’Evangile, parce que cela leur semble incompatible avec notre temps.


Je réitère donc ma question : la réalité historique de Jésus doit-elle encore faire partie des convictions d’un chrétien ? Pouvons-nous y croire dans notre civilisation postmoderne ? J’affirme que non seulement nous le pouvons, mais aussi que nous le devons, au quel cas nous risquons de ne plus posséder de base solide pour notre salut et pour notre relation avec Dieu par son Fils Jésus.


Avec l’avènement de la théologie libérale au début du 19ème siècle, beaucoup d’érudits tentent de séparer le Jésus de l’histoire du Christ de la foi, ce qui revient à faire de ce dernier une invention d’individus en manque de sécurité existentielle. A bien considérer l’importance du débat, il n’existe que trois solutions pour faire face au dilemme de l’historicité de Jésus :

La solution dite « critique » : selon elle, Jésus aurait effectivement existé, mais ce n’était qu’un homme ordinaire. Ce n’est qu’après sa mort que des disciples fanatiques l’auraient divinisé, le faisant passer du statut d’homme à celui de dieu. Cette transformation aurait eu lieu progressivement, et se serait imposée dans l’empire romain pour des raisons politiques.


D’après les avocats de cette théorie, si cette invention religieuse perdure aujourd’hui, c’est parce qu’elle n’est acceptée que par ceux qui n’ont pas le courage de faire face à la vérité, et qui ont besoin de cette croyance pour vivre.


La solution dite « mythique » : elle prétend que la réalité historique de Jésus n’a pas d’importance, car en définitive ce qui compte c’est le mythe qu’il représente. En effet, le symbole qu’il véhicule est plus important que la véracité de ses actes et de ses enseignements, fussent-ils ou non confirmés par l’histoire.


Pour les tenants de cette voie, ce qui importe réellement c’est le message d’amour que Jésus a transmis à l’humanité par sa mort et sa résurrection. Il prouve ainsi que l’homme peut s’unir à Dieu et retrouver une perfection jadis perdue. Cette tendance a donné naissance à une forme mystique du christianisme qui ne s’intéresse qu’à la dimension individuelle de la spiritualité, et ne fait guère cas de sa portée collective.


La solution dite « traditionnelle » : cette troisième position affirme l’existence et l’historicité d’un homme appelé Jésus qui a déclaré qu’il est le Fils éternel de Dieu. Son enseignement et ses actes témoignent de son extraordinaire différence, tant avec tous ceux qui l’ont précédé, qu’avec ceux qui l’ont suivi. Cette solution reconnaît le parfait équilibre entre sa totale humanité et sa pleine divinité, sans que l’une soit d’une quelconque façon altérée par l’autre. Elle s’accorde en cela avec le témoignage des Ecritures, et constitue le fondement sine qua none de la Foi Chrétienne.


En dehors de la Bible et de écrits des pères de l’église, possédons-nous des preuves de la réalité historique du Christ ? Il existe des ouvrages spécialisés qui fournissent de nombreux documents historiques pour répondre à cette question, mais voici un petit échantillon de certains auteurs des deux premiers siècles, qui ont attesté de l’existence de Jésus de Nazareth :

- Jules l’Africain, qui vécut de la fin du 2ème au début du 3ème siècle, fut peut-être le premier historien à établir une histoire chronologique du christianisme en cinq volumes qui regroupait la chronologie égyptienne, la mythologie grecque et l’histoire juive. Il déclare dans un de ses volumes : « Tous les actes accomplis par Jésus-Christ, nous ont été racontés par les anciens : en particulier, ces ténèbres qui furent répandues sur tout l’univers, ces rochers qui furent fendus par les tremblements de terre, de sorte que non seulement en Judée, mais dans plusieurs autres régions du monde, plusieurs monuments furent renversés sur le sol »

- PubliusCornellius Tacitus, plus connu sous le nom de Tacite, était un historien romain, qui a vécu un siècle après J.C., et qui fait référence à Jésus dans ses fameuses Annales. Il a écrit ses paroles on ne peut plus clair : « Christ que, sous le principat de Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice » (Annales, XV, 44).

- Flavius Josèphe, ancien général Juif, qui vivait déjà à l’époque de la destruction de Jérusalem par l’armée de Titus, devint un célèbre historien romain. Il a rédigé son non moins célèbre ouvrage Antiquités Juives, dans lequel il mentionne plusieurs fois le nom de Jésus, comme par exemple : « Hanne estima que le moment était venu, du fait que Festus était mort et qu’Albinus était encore en voyage. Il convoqua les juges du Sanhédrin et traduisit devant eux le frère de Jésus appelé le Christ – son nom était Jacques – en même temps que d’autres » (Antiquités Juives, XX, 197-203).


Aujourd’hui encore, parmi les intellectuels célèbres, même ceux qui sont athées, rares sont ceux qui contestent le fait que Jésus a existé. Par exemple Herbert George Wells, écrivain britannique de science-fiction de la première moitié du XX° siècle, a déclaré dans son ouvrage « Les grands traits de l’Histoire », concernant Jésus : « …on est obligé de dire ‘‘Cet homme a existé’’. Cette partie du récit n’a pas pu être inventée ». Ces différents écrits produisent pour tout individu sensée et honnête, un fondement solide sur lequel on peut s’appuyer pour croire que Jésus est un personnage ayant véritablement existé dans l’histoire.


Ces Mages n’ont pas fait autre chose que de chercher à rencontrer ce personnage historique qu’était Jésus. Ils ne couraient pas après une chimère, par excès de sentimentalisme religieux. Non ! Ils cherchaient une personne réelle, destinée à dominer le monde. C’est un message pour nous aujourd’hui.


A bientôt...




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