Nous avons terminé notre précédent article en observant que dans l’utilisation du pain par rapport à Jésus, nous découvrons trois métaphores. La première est que le pain est une substance nécessaire à la préservation et à la continuité de la vie, car sans nourriture, un individu dépérit et fini par mourir. La deuxième est que le pain est une nécessité universelle. Le riche, le pauvre, le blanc, le noir, l’adulte, l’enfant, l’homme, la femme, etc. Nous avons tous besoin de nourriture. Passons maintenant à la troisième :
Troisièmement, le pain contient une vertu cachée qui ne peut-être reçue que par l’expérience. En entendre parler ne suffit pas, il faut le saisir volontairement, et le manger.
Nous avons clairement établi que Jésus est le don de Dieu pour la vie éternelle de tout homme sur terre, mais il doit être reçu personnellement et expérimentalement. Cela signifie que notre vie doit se soumettre à Christ, afin qu’il vienne y établir se demeure et son règne.
Pour en revenir à l’image du pain, ou de la nourriture, rien ne me frustre davantage que de regarder une émission culinaire à la télévision. Je ne sais pas si vous l’avez expérimenté, mais assister à la préparation d’un délicieux mets, a pour effet de produire une forte envie d’en manger.
Hélas ! La réalité prend vite le dessus, lorsque l’émission se termine et que nous devons faire face au menu très quelconque que nous avions prévu pour le repas. Voyez-vous de quoi je veux parler ?...
En résumer, un bon déjeuner, ce n’est pas une affaire de théorie avec de belles explications, mais c’est une expérience à vivre. C’est le même principe qui gouverne la vie éternelle en Jésus. Il ne s’agit pas d’une conception spirituelle plaisante, mais d’une réalité vécue dans le cœur.
Christ lui-même a dit aux juifs religieux : Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie (Jn 5.39-40). Nous pouvons posséder une connaissance mentale des doctrines Bibliques, mais elle ne peut produire par elle-même le salut ; ce qui est nécessaire, c’est connaître Jésus, la source de la vie.
Non pas que les doctrines soient inutiles ; au contraire, elles sont indispensables, mais seulement dans la mesure où elles nous mènent aux pieds du Seigneur ressuscité. En réalité, le salut ce n’est pas quelque chose, mais c’est quelqu’un : Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus–Christ (Jn 17.3). Nous ne recevons la vie éternelle que dans la mesure où nous entrons dans une relation vitale avec le Fils de Dieu, et cette relation se fait par la foi.
C’est donc en tant que pain donnant la vie que Jésus est descendu du ciel. C'est-à-dire qu’il est venu avec la ferme intention de mourir à la croix. C’était déjà décidé dans le conseil éternel de Dieu. Que cela soit clair : la croix ne fut pas un accident ! Elle était prévue depuis des temps immémoriaux, selon ces paroles de l’apôtre Pierre, où il parle de Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps (1Pi 1.19-20).
La question est : Qui est Jésus pour nous ? Un fondateur de religion ? Un moraliste ? Un utopiste ?... En vérité, il est ce que personne d’autre ne pourra jamais être : le pain de vie qui se sacrifie à la croix pour nous réconcilier avec Dieu.
La prophétie se poursuit en annonçant que Jésus sera un chef qui paîtra le peuple de Dieu. Cette expression implique la totalité de la fonction d’un berger : guider, garder, encadrer et nourrir. Nous savons que Dieu se révèle comme le berger dans l’ancien testament (cf. Ps 23), mais n’oublions pas que Jésus s’est aussi réclamé de ce titre et de l’office qui l’accompagne : Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jn 10.11).
Jésus est réellement le bon berger, parce qu’il a donné sa vie complètement : par son ministère, lorsqu’il enseignait, guérissait et libérait tous ceux qui venaient à lui ; et à la croix, lorsqu’il a payé le prix suprême, en mourant à notre place. L’apôtre Pierre, à qui Jésus a demandé de paître ses brebis, le décrit comme « le pasteur et le gardien de vos âmes » (1Pi 2.25), et « le souverain pasteur » (1Pi 5.4). Comment Jésus est-il devenu notre pasteur ou berger ?
L’épître aux Hébreux déclare : le Dieu de paix, qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus (Hé 13.20). C’est en versant son sang sur la croix, que Jésus a pleinement manifesté son office de berger. Par sa mort, Jésus est l’Agneau de Dieu, mais il se révèle également comme le bon berger.
C’est d’ailleurs en tant qu’agneau que Jésus occupe la position de berger : Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux (Ap 7.17). Comme nous l’avons fait pour l’image du pain, nous allons considérer trois métaphores en rapport avec la notion de Jésus le bon berger :
Tout d’abord, un bon berger connaît ses brebis, leur nombre, leur état, et sait les différencier de celles qui ne lui appartiennent pas.
Ecoutons ce que dit Jésus à ce propos : Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent (Jn 10.14). Il n’y a aucune ambiguïté, Christ a une connaissance intime de ses brebis. D’ailleurs, cette connaissance est réciproque, car ses brebis aussi le connaissent personnellement.
Quand Jésus se présente comme le bon berger, ce terme évoque l’attitude bienveillante qu’il adopte face ses disciples. Il est mis en opposition avec l’attitude des mercenaires qui eux, se soucient peu des brebis qui leurs sont confiées, et n’hésitent pas à s’enfuir devant un danger, leur intérêt personnel étant leur principale préoccupation (cf. Jn 10.12-13). Mais le bon berger agit différemment, en raison de son lien affectif avec ses brebis.
Cependant, cette affection ne le rend pas aveugle et permissif, car il sait faire le partage entre ses brebis et celles dont il n’est pas le berger. C’est aussi comme cela que réagira le Christ lorsqu’il reviendra : il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (Mt 25.33). Souvenons-nous que Jésus prend très au sérieux la relation que nous entretenons avec lui, et que c’est elle qui déterminera notre participation au royaume éternel de Dieu.
La chrétienté dans son ensemble, est remplie de pseudo brebis que le Seigneur ne connaît pas. Mais ne nous y trompons pas, Christ n’est pas dupe, et il nous avertit solennellement, comme le souligne 2 Ti 2.19 : Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité.
Nous parlons souvent de l’importance de connaître le Seigneur – ce qui est vrai – mais savons-nous que la question qui importe en fin de compte, celle qui est capitale, c’est plutôt : le Seigneur me connaît-il ? Notre (re)connaissance par le Seigneur est de loin plus importante que celle que nous avons de lui.
Dans certains milieux évangéliques, on a présenté une version minimaliste de la théologie du salut en faisant croire aux gens qu’il leur suffit de lever la main, de s’approcher de l’estrade et de répéter une petite confession de foi pour repartir sauvés. On leur dit quelque chose du genre : « si vous avez accepté Jésus comme votre Seigneur, vous êtes sauvés maintenant, vous avez la vie éternelle et une place vous attend dans le ciel ».
Mais depuis quand nous appartient-il d’accepter le Seigneur, comme si c’est lui qui en avait besoin et en faisait la demande ? Ce n’est pas à nous de l’accepter, mais à lui de nous accepter. Selon les termes de l’évangile, qui reçoit qui exactement ? Jésus dit : Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi (Jn 6.37).
C’est Jésus qui nous reçoit, et non nous qui le recevons. Le vrai verbe à utiliser en ce qui nous concerne est plutôt « se soumettre » et non pas « accepter ». La prédication authentique de l’évangile ne fait pas l’impasse sur la nécessité de la repentance et de la soumission à la seigneurie du Christ.
Cela comporte la conscience de la juste colère de Dieu pour notre état de rébellion, accompagnée d’humilité pour lui demander de nous accueillir avec bienveillance. Tout le reste n’est qu’un raccourci déguisé en route royale, dont l’issu mène à la perdition éternelle. Encore une fois, je le rappelle : ce qui compte avant tout, c’est que nous soyons connus du Seigneur comme étant ses brebis. Que chacun se pose la question honnêtement. Dieu ne manquera pas de donner une réponse au chercheur sincère.
Ensuite, un bon berger ne laissera pas une de ses brebis se perdre. Il ira à sa recherche jusqu’à ce qu’il la trouve, car c’est sa responsabilité de garder chacune d’elles.
Dans ces temps de d’incertitude, il est réconfortant de savoir que Christ lui-même, en tant que berger, garde chaque brebis qu’il a rachetée par son sang. Pour commencer, il est important de se rappeler que si nous sommes ses brebis, ce n’est pas parce que nous sommes venus à lui, mais bien au contraire, nous sommes venus à Christ par la foi, parce que nous étions déjà ses brebis par le moyen de son élection souveraine.
C’est ce que Jésus lui-même déclare quand il dit : J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles–là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger (Jn 10.16). Il fait ici référence aux millions de non juifs qui n’étaient pas encore sauvés, mais qu’il désigne par le nom de brebis.
Notons que Jésus utilise un verbe au présent – j’ai – pour indiquer que ces individus ont été élus par décret divin, bien avant qu’ils l’aient connu comme sauveur. Or, celui qui nous a élus avant la fondation du monde (Ep 1.4), est capable de nous garder contre les tentatives de récupération de la part de satan. Jésus déclare en effet : Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main (Jn 10.28).
De son côté, l’apôtre Pierre affirme : Vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps (1Pi 1.5). Non, Jésus ne perdra aucune de ses brebis ! J’ai connu des moments de faiblesse, où il me semblait difficile de continuer sur le chemin de la foi. Mais le Seigneur a su me réconforter par ses merveilleuses promesses. Il affirme qu’il gardera tous ceux qui lui appartiennent. Je suis dans le creux de sa main et il me promet une sécurité que le diable ne pourra pas inverser. Voilà mon assurance. Est-ce la votre également ?
Enfin, un bon berger prend soin de ses brebis en les nettoyant, en les lavant, afin que leur laine soit propre, et ne devienne pas la proie des insectes.
Qui pourrait prétendre qu’il garde son âme constamment pure, sans jamais faillir d’une manière ou d’une autre ? A ceux-là, l’apôtre Jean annonce : Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous–mêmes, et la vérité n'est point en nous (1Jn 1.8). Je crois que l’honnêteté nous pousse à reconnaître combien notre nature pécheresse ne cesse de nous narguer en nous faisant trébucher en paroles, en actions et en pensées.
Cela peut être une cause de découragement et de confusion, lorsque nous prenons conscience de notre faiblesse devant les assauts incessants du péché. En tant que chrétien né de nouveau, le grand apôtre Paul connaissait le même dilemme que nous, car il écrit dans Ro 7.22-25 : « Je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? … Grâces soient rendues à Dieu par Jésus–Christ notre Seigneur !...
Comme nous, il avait besoin de victoire sur le péché. Et il lance son fameux cri de victoire, nous rappelant que Jésus a la capacité de nous laver de toutes nos impuretés. Comment le fait-il ? Par son sang précieux, quand nous reconnaissons nos péchés et que nous les confessons dans un esprit de repentance : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité…et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché (1Jn 1.10, 7).
Il nous purifie également par sa parole qui contient la puissance de sa vie régénératrice : Christ a aimé l'Eglise, et s'est livré lui–même pour elle, afin de la sanctifier par la parole (Ep 5.25-26). Quel grâce de pouvoir bénéficier de l’action purifiante de la parole de Dieu lorsque nous la lisons et l’entendons dans le cadre de sa proclamation dans l’église ! Puisse cela nous motiver à donner plus de place à l’étude de la Bible, car c’est elle qui nous conduira sur le chemin de la sanctification.
Pourquoi Jésus est-il le bon berger qui peut donner sa vie pour ses brebis ? La réponse se trouve dans Jn 10.2-3 : Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors.
Jésus est le bon berger parce qu’il est passé par la porte, c'est-à-dire qu’il est apparu légalement sur terre en naissant comme un vrai homme. Il a vécu une vie parfaite d’homme soumis à son Père céleste, et quand le temps fut venu, il a pris le chemin de Golgotha, et mourut pour nous à la croix comme un agneau innocent.
Il a rempli la condition demandée par la justice divine, et aujourd’hui, comme un berger, il appelle ses brebis, celles qui lui appartiennent et conduit chacune d’elles dehors, c'est-à-dire, les libère du péché et de la malédiction. Tout ceci ayant été dit, je n’ai qu’une question à vous poser, vous qui lisez ces lignes : le bon berger vous appelle, entendez-vous sa voix ?
A bientôt...
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