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LA QUINTESSENCE DE L’ÉVANGILE

Avant toute chose, je dois vous donner une définition du mot « quintessence » qui, avouons-le, ne fait pas partie de notre vocabulaire au quotidien. Qu’est-ce que la quintessence ? La quintessence c’est ce qu'il y a de principal, de meilleur et de plus précieux dans une chose. La quintessence désigne ce qui est au cœur de cette chose. Donc quand nous parlons de la quintessence de l’Évangile, nous nous référons à ce qu’il y a de principal ou de plus précieux dans l’Évangile.



Pour découvrir de quoi il s’agit, nous allons survoler neuf moments clés de la vie de l’apôtre Pierre. Les huit premiers moments clés nous enseignent sur le contenu de l’Évangile, mais le neuvième nous conduit vers la découverte de la quintessence de l’Évangile. Nous classons ces neuf moments clés par groupe de trois et nous leur attribuons à chacun un nom différent, en soulignant le type d’expériences qu’ils désignent.


I. Les indispensables : les expériences authentiques et incontournables du salut en Christ.


Premièrement, dans l’Évangile, il y a l’appel de Jésus à le suivre et à le servir. C’est ce qui ressort clairement de  Mt 4.19 : Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Ce verset montre que Pierre n’a pas été appelé à seulement croire en Jésus, mais qu’il a aussi été appelé à le suivre, afin de devenir un pêcheur d’hommes, c’est-à-dire un témoin actif pour le Royaume. Un Évangile où il n’y a pas d’engagement à suivre Jésus en étant son témoin, ce n’est pas le vrai Évangile. De la même façon, un chrétien qui ne suit pas Jésus n’est pas un vrai chrétien, c’est juste un adhérent de la religion chrétienne.


Deuxièmement, dans l’Évangile, il y a la prise de conscience de notre état de pécheur et de la nécessité d’être pardonné par christ. Souvenons-nous de la rencontre entre Pierre et Jésus dans Lu 5.8 : Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Les sept versets qui précèdent celui-ci montrent que Jésus a permis à Pierre et aux autres pécheurs avec lui, de vivre l’expérience que nous connaissons sous l’appellation de « pêche miraculeuse ». Cela a eu pour résultat de convaincre Pierre de sa condition de pécheur perdu qui se trouve en présence d’un être tellement plus saint que lui. Mais au v.10, Jésus lui dit : « Ne crains point ». Cela signifie que Jésus pardonne à Pierre ses péchés, sinon il ne lui aurait pas dit de ne pas craindre. Nous avons ici l’image de tout individu qui est convaincu de péché et qui est pardonné par Jésus.


Troisièmement, dans l’Évangile, il y a la compréhension de qui Jésus est vraiment, et la confession de la foi en sa personne. C’est ce que nous voyons dans Mt 16.16 : Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Quand l’Évangile agit dans le cœur d’un individu, celui-ci comprend que Jésus est plus qu’un simple homme, plus qu’un philosophe ou un fondateur de religion, mais qu’il est le Fils de Dieu, le Seigneur et le sauveur. Tout véritable chrétien qui a une expérience de salut avec Jésus, est rendu capable de croire et de confesser qui est Jésus, et ce qu’il a fait pour le sauver (Voir Ro 10.9-10). En conclusion de ces trois points, même si la forme ne revêt pas celle de Pierre, le fond doit rester le même : nous sommes appelés à suivre et à servir Jésus, nous découvrons que lui seul pardonne nos péchés, et nous comprenons qui il est.


II. Les improbables : les expériences qui ne se produisent pas forcément, mais qui surprennent par leur aspect surnaturel.


Par exemple, Pierre est le seul disciple à avoir marché sur l’eau (Mt 14.29). Il fut aussi un des trois témoin de la Transfiguration de Jésus (Mt 17.1-6) et il était présent lors de la résurrection de la fille de Jaïrus (Mc 5.37-42). Cela signifie que la conversion peut ou non être accompagnée d’interventions miraculeuses qui changent totalement la vie et le destin du croyant : ce dernier échappe à une mort certaine, un problème impossible est résolu, il guérit d’une maladie fatale, etc.


Cela doit nous rappeler que l’Evangile c’est avant tout la bonne nouvelle du salut de l’âme, de la réconciliation avec Dieu et de l’union avec Jésus-Christ pour la vie éternelle. Même si des miracles peuvent se produire au niveau de la santé ou des divers besoins de la vie physique, ces changements ne sont pas obligatoires. Ils peuvent survenir par la grâce de Dieu, mais nous ne pouvons pas affirmer qu’ils se produiront. L’histoire est remplie de témoignages d’individus qui ont été sauvés et ont retrouvés la communion avec Dieu par la foi en Jésus, sans que leurs conditions de vie naturelle ne changent. C’est une réalité qu’il ne faut pas nier si nous voulons rester fidèles à l’Evangile.



III. Les regrettables : les expériences qui ne se produisent pas forcément, mais qui montrent les points faibles du croyant.


Pierre est comme un prototype de ce qui peut arriver, mais cela ne signifie pas que nous devons forcément passer par les mêmes expériences que lui, mis à part les « indispensables », bien sûr...Quelles sont les expériences « regrettables » de l’apôtre Pierre ? Tout d’abord, juste après sa révélation de qui est Jésus dans Mt 16.16, il est sévèrement repris par Jésus, car il refusait l’idée de son sacrifice : Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes (Mt 16.23). 


Plus tard, lors de l’arrestation de Jésus dans le jardin de Gethsémané, Pierre se servira de son épée pour agresser Malchus, le serviteur du grand prêtre, au point où Jésus a dû le reprendre. C’est ce que nous lisons dans Jn 18.10-11 :

10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus.

11 Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ?


Et finalement, Pierre avait une trop haute opinion de lui, car lorsque Jésus annonça que tous ses disciples allaient l’abandonner, il certifia que jamais, lui Pierre, il ne chuterait, qu’il est plus fort que ça. Mais nous savons qu’après l’arrestation de Jésus, Pierre a effectivement renié Jésus à trois reprises, comme Christ l’avait prédit. Mt 26.74-75 déclare :

74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.

75 Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.


Après les hauts sommets, Pierre passe par la vallée profonde. En effet, après la transfiguration, la résurrection de la fille de Jaïrus, et la révélation sur l’identité de Christ, Pierre renie Jésus trois fois. Conscient de son échec, il s’en va en pleurant amèrement. Nous avons ici l’image du chrétien qui est mis en face de sa faiblesse, de sa petitesse, et de son incapacité à bien agir par ses propres forces.


Pierre est alors brisé. Tout son monde s’écroule. Il est dans la confusion, et n’a plus aucune confiance en lui. Il perd tout repère, et ne trouve rien d’autre à faire que de retourner à son métier de pêcheur. Mais Jésus va mettre en œuvre un plan de restauration pour Pierre, et c’est là que nous trouvons la quintessence de l’Évangile, c’est là que se trouve le cœur de l’Évangile, ce qu’il y a de plus précieux.


Dans Jn 21, Jésus apparaît à ses disciples confus, et renouvelle l’expérience de la pêche miraculeuse (1-14) comme pour leur montrer que c’est un nouveau départ pour eux, après qu’ils l’aient abandonné. Puis, il y a un échange entre Jésus et Pierre, afin de montrer à ce dernier que malgré son reniement la restauration et le renouveau sont possibles aussi pour lui. Cette restauration et ce renouveau pour Pierre, ont pour condition la quintessence de l’Évangile. C’est ce que nous voyons clairement dans Jn 21.15-17 :

15 Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux.

16 Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.

17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.


Pour faire court, Jésus ne pose qu’une seule condition à la restauration de Pierre, et il le fait en lui posant à trois reprise la même question : « M’aimes-tu ? ». La triple répétition de la question avait peut-être pour but de compenser les trois reniements successifs de Pierre, car face à chaque « je ne connais pas cet homme » (Mt 26.74), il y a un : « Tu sais que je t’aime ».


La quintessence de l’Evangile, c’est l’amour que nous avons pour Jésus ! Nous avons peut-être échoué comme Pierre, nous sommes peut-être déçus de nous-mêmes, et n’avons plus confiance en nous. Peu importe, car si nous voulons revenir à Jésus et marcher avec lui, il ne nous demande qu’une seule chose : « M’aimes-tu ? ». En définitive, qu’est-ce qu’un chrétien ? Mes amis, un chrétien, c’est quelqu’un qui aime Jésus. C’est simple, mais ô combien vrai ! Notre amour pour Jésus nous authentifie comme un authentique disciple. Cela est tellement important que l’apôtre Paul affirme dans 1 Co 16.22 : Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème ! Maranatha. Sur ceux qui n’aiment pas Jésus, même s’ils prétendent croire en lui, la Bible prononce une malédiction. Mais pour ceux qui aiment Jésus avec sincérité, voici les promesses qui leurs sont faites :


Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable ! (Ep 6.24) 


Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. (Ja 1.12)


Ceux qui resterons fidèles au Seigneur, ceux qui résisteront à la vague de l’apostasie, ceux qui seront debout lorsqu’il reviendra, ceux que Jésus attend dans la maison du Père, ce sont ceux qui l’aiment. La quintessence de l’Evangile consiste à aimer avec passion celui qui nous a aimés le premier et qui nous a sauvés. Souvenez-vous du reproche de Jésus à l’église d’Ephèse, à la fin du premier siècle dans Ap 2.4 : Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Notre relation avec Jésus doit être empreinte d’amour et d’affection pour lui. Mieux nous le connaissons, plus nous l’aimons. Voici les raisons qui devraient nous motiver à aimer Jésus de tout notre cœur :


« Il est le Fils unique de Dieu (Jn 1.14 ; 18) ; la plénitude de la divinité habite corporellement en lui (Col 2.9) ; il est l’héritier de toutes choses (He 1.2) ; il a tout créé, et tout a été fait par lui et pour lui (Col 1.16) ; il soutient tout par sa parole puissante (Col 1.17 ; He 1.3) ; il est le premier-né de toute la création (Col 1.15) ; il est l’exacte représentation de Dieu (He 1.3).


Il est le médiateur entre Dieu et les hommes ; il est le soleil qui éclaire tout, le médecin qui guérit, la muraille protectrice, l’ami qui réconforte, la perle qui rend riche, le rocher capable de résister aux plus fortes pressions ; il est assis à la droite de Dieu dans les cieux (He 8.1). Il est supérieur aux anges (He 1.4) ; il est plus grand que satan et plus fort que la mort (1 Co 15.55).


Il n’a ni commencement ni fin (Ap 1.17-18) ; il est l’Agneau sans défaut de Dieu ; il est notre paix (Ep 2.14), notre espérance (1 Ti 1.1), notre vie (Col 3.4), il est le fidèle et véritable (Ap 19.11) ; il est celui qui suscite notre foi et la mène à la perfection (He 12.1-2), le prince de notre salut (He 2.10).


Il est la lumière, le fils de l’homme (Mt 20.28), le vrai cep, le pain de vie, la porte, le Seigneur (Ph 2.10-13) ; il est notre repos de sabbat (He 4.9) ; il est notre justice (Je 23.6) ; il est l’admirable conseiller, le Dieu puissant, le Père éternel, le prince de la paix (Es 9.5) ; il est le Créateur et le consolateur, le Messie ; il est le grand « Je Suis » (Jn 8.58) ! »


Oh, que cet amour soit abondant dans notre cœur ! Si vous remarquez qu’il y a une diminution de votre passion pour Jésus, alors jetez-vous à ses pieds, et suppliez-le de renouveler le feu de votre amour pour lui. Je conclurai en disant ceci : notre amour pour Jésus a la capacité de transformer notre vie, car c’est dans cet amour pour le Seigneur que se trouve la quintessence de l’Évangile ! En ce qui me concerne, ce que je veux par-dessus tout c’est d’aimer passionnément mon maître qui m’a donné la vie éternelle. Qu’en est-il de vous ?


A bientôt…


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