top of page

LE LIBRE CHOIX DE DIEU

Nous poursuivons notre étude sur « Les coulisses du salut » afin de comprendre comment Dieu a pris l’initiative de nous sauver bien avant que nous ne soyons nés. Toutefois, il est important de se rappeler que l’initiative de Dieu de nous sauver ne nous dispense pas de venir à Jésus et de lui soumettre notre vie, car Dieu ne sauve personne contre notre gré.


Nous avons résumé « Les coulisses du salut » par ces trois mots : « Choisis, Aimés & Adoptés », car ils indiquent les trois actes que Dieu a accomplis longtemps avant la création du monde. Ces trois mots nous mettent en face de deux doctrines souvent ignorées ou mal comprises de beaucoup de chrétiens : l’élection et la prédestination. Rappelons la définition de chacune d’elles :


« L’élection est le choix souverain de Dieu de nous sauver ». La prédestination, quant à elle, signifie que « Dans sa souveraineté, Dieu décide à l’avance et fait de telle sorte que se produisent tous les événements qui contribuent à l’accomplissement parfait de sa volonté. »


Nous avons aussi dit que : « La prédestination tire son origine de la décision bienfaisante, souveraine et infaillible de Dieu. ». Nous avons vu qu’il est impossible d’accepter la doctrine de la prédestination si nous ne comprenons pas la vérité de la souveraineté de Dieu. Cela est vrai également concernant la doctrine de l’élection.


En abordant la notion de la souveraineté de Dieu, prenons en compte l’avertissement de Jésus dans Mt 5.25, il y est question de se réconcilier avec son adversaire avant qu’il ne soit trop tard.

Mt 5.25 : Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison.


Pour beaucoup de chrétiens, la souveraineté de Dieu est un adversaire avec lequel ils feraient bien de s’accorder, de peur de passer en jugement et de devoir rendre compte au Seigneur !


La faiblesse de l’Eglise du 21ème siècle, c’est de ne pas accepter Dieu tel qu’il est dépeint dans la Bible : le maître souverain. Dans une large mesure, l’Eglise est coupable du péché du veau d’or (Cf. Ex 32.8). Cela signifie que l’Eglise aime adorer un dieu qui lui correspond, mais qui n’est pas, en tous points, semblable au Dieu révélé dans la Bible, à savoir : le souverain absolu qui fait ce qu’il veut !


Dans cet article, nous allons considérer le libre choix de Dieu en rapport avec notre salut. Cela signifie deux choses qu’il est difficile d’accepter, mais qui sont néanmoins absolument vrais :


1) Le choix de Dieu de nous sauver dépend avant tout de lui, sans que nous ayons fait quoique ce soit pour motiver son choix.


2) Quand Dieu fait un choix, il ne s’occupe que de ce qu’il a choisi et délaisse ce qu’il n’a pas choisi.


Ces déclarations peuvent nous choquer et nous scandaliser, car non seulement cela va à l’encontre de notre logique, celle que nous voulons imposer à Dieu, mais cela démontre l’absolue souveraineté de Dieu.


Notre logique veut que Dieu traite tout le monde de la même façon, mais ce n’est pas ce que la Bible dit. Elle dit que Dieu agit librement et souverainement, sans rendre aucun compte à qui que ce soit.


Nous avons l’illustration de ce principe du libre choix de Dieu qui ne tient pas compte de l’avis des hommes pour agir comme il l’a décidé dans sa souveraineté dans Ro 9.1-5.


Dans ce texte, l’apôtre Paul exprime sa tristesse en constatant que les juifs, dans leur ensemble, ont rejeté Jésus et se sont ainsi privés du salut, malgré leur statut de descendants d’Abraham.


Puis, dans la suite du chapitre, il anticipe les accusations que les ennemis de la foi peuvent lancer contre Dieu. La première de ces accusations, c’est la prétendue infidélité de Dieu dans ces promesses. Paul va alors se servir de deux exemples de l’histoire d’Israël pour défendre la réputation de Dieu, et prouver qu’il n’y a aucune infidélité chez lui. Le premier exemple est celui d’Isaac.


Le but de Paul est de montrer que Dieu n’est pas infidèle dans ses promesses, mais que dès le début il a opéré des choix à l’intérieur même du peuple d’Israël selon Ro 9.6-9 :

6 Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël,

7 et bien qu’ils soient la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants ; mais il est dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité,

8 c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité.

9 Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils.


Abraham a eu deux fils : Ismaël et Isaac. Cependant, Dieu a choisi Isaac pour lui transmettre les promesses faites à son père. Dieu a donc élu Isaac, mais il a rejeté Ismaëlselon Gn 21.9-13 :

9 Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham ;

10 et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac.

11 Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.

12 Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.

13 Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité.


Dieu avait promis à Abraham de donner naissance à un peuple par son intermédiaire, mais cette promesse était réservée à Isaac et non à Ismaël. C’était Isaac le garant de la postérité, pas Ismaël.


Notons que si Isaac était choisi par Dieu pour l’accomplissement de la promesse, Ismaël quant à lui devait être chassé. Il donnerait aussi naissance à une nation, mais ce ne serait pas le peuple de Dieu.


Quand Paul dit que « tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël », il montre que faire partie de la descendance physique d’Israël n’assure pas le salut, il faut faire partie des élus comme Isaac.


Le second exemple est celui de Jacob, au cas ou quelqu’un serait tenté d’objecter que le choix d’Isaac par rapport à Ismaël était dû au fait qu’ils avaient deux mères différentes : Sara et Agar. Mais Paul va montrer que le choix de Dieu ne repose pas sur des causes naturelles et physiques, mais uniquement sur sa souveraineté et sa liberté absolue, selon Ro 9.10-13 :

10 Et de plus, il en fut ainsi de Rebecca, qui conçut seulement d’Isaac notre père ;

11 car les enfants n’étaient pas encore nés et ils n’avaient fait ni bien ni mal, (afin que le dessein d’Élection de Dieu subsiste, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle),

12 il fut dit à Rebecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune, selon qu’il est écrit :

13 J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü.

Isaac a eu deux fils : Esaü et Jacob, tous deux nés d’une même mère : Rebecca. Mais le choix de Dieu s’est porté sur Jacob, contrairement à la tradition qui voulait qu’Esaü, l’aîné, soit choisi. Notons qu’au v.11, le choix de Dieu était totalement indépendant de toute action de la part de l’un et de l’autre. En plus, Jacob n’était pas meilleur qu’Esaü, car il avait une nature d’escroc.


Le choix de Dieu s’est fait avant que la responsabilité des deux enfants ne soit engagée, et contrairement à l’usage habituel de l’ainé par rapport au cadet. Dieu est donc libre de décider comme il le veut ! Dieu a souverainement choisi Jacob pour confirmer son dessein d’élection qui ne prend en compte aucun mérite humain, mais qui repose sur sa volonté suprême.


Quand Dieu dit : « J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü », il n’est pas question de sentiment de haine vis-à-vis d’Esaü, mais cela signifie « choisir entre deux options ». C’est ainsi qu’il faut comprendre Lu 14.26 : Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.


Jésus ne demande pas au croyant d’haïr les membres de sa famille, mais de le considérer lui comme la plus importante des priorités et de le choisir par-dessus tout. C’est le même principe dans Mt 6.24 : Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.


Jésus ne parle pas ici de sentiments, mais d’un choix inévitable : si quelqu’un travaille pour deux personnes différentes, il faudra qu’il en choisisse une des deux, pour au moins une question de temps. En effet, comment donner du temps de qualité à deux différents employeurs, si nous accumulons deux emplois à plein temps ?...


Il faut aussi noter que ni Ismaël, ni Esaü ne font partie de la liste des héros de la foi d’Hé 11. Seul le nom d’Esaü apparaît, mais uniquement pour rappeler une action d’Isaac :

He 11.20 : C’est par la foi qu’Isaac bénit Jacob et Esaü, en vue des choses à venir.


Dieu a rejeté Esaü, tout comme il avait rejeté Ismaël. Aucun des deux n’a eu accès aux bénédictions spirituelles d’Isaac et de Jacob, ils n’ont eu part qu’à des bénédictions temporelles et naturelles.

Ex 3.6 : Et il ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu.


Dieu est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, jamais le Dieu d’Abraham, d’Ismaël et d’Esaü. Pourquoi ? Parce qu’à part Abraham, les deux autres n’ont pas été élus et prédestinés par Dieu. Et quand quelqu’un a été choisi, aimé et adopté par Dieu, c’est-à-dire « élu et prédestiné », bien qu’il soit pécheur et corrompu, Dieu met tout en action pour qu’il parvienne au salut.


Ac 9.15 : Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël.


Pourquoi Saul de Tarse, persécuteur de l’Eglise, violent et meurtrier, est-il devenu l’apôtre que nous connaissons ? N’était-il pas l’ennemi juré de l’Evangile et du Christ ? Oui, il était tout cela, et plus encore, mais il a été choisi, aimé et adopté, sans qu’il y ait le moindre bien chez lui. Ce choix de Dieu était libre, souverain et bienveillant. Il n’y avait aucun mérite chez Paul.


Il en a été de même pour les chrétiens de l’église de Corinthe : Paul leur rappelle qu’il n’y avait rien en eux qui aurait pu motiver Dieu à les sauver, il l’a fait par un choix libre et souverain, selon 1 Co 1.26-29 :

26 Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.

27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ;

28 et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire au néant celles qui sont,

29 afin que personne ne se glorifie devant Dieu.


Concluons avec cette question tellement appropriée de Mt 20.15 : Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Qui oserait contester le libre choix de Dieu lorsqu’il choisit ou rejette ?...

314 vues0 commentaire

Comments


bottom of page