Mt 11.28-30 :
28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.
30 Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
S’il y a une chose qui est propre à Jésus et que l’on ne retrouve pas ailleurs, ce sont ses « déclarations chocs » qui ne pourraient être acceptées si elles venaient d’un simple être humain, de « monsieur tout-le-monde ». Comment réagiriez-vous si moi, Eric Babef, je vous disais par exemple : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14.6) ? Ou encore : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » (Jn 10.9) ?
Vous me prendriez pour un déséquilibré, et vous auriez raison car aucun individu sensé ne pourrait faire de telles déclarations. Certains gourous de sectes malfaisantes ont eu la prétention de se croire investis d’une autorité divine pour sauver et diriger le monde, mais leur folie a fini par apparaître au grand jour.
Ces paroles que nous venons de citer ne peuvent s’appliquer à aucun être humain. Et pourtant, c’est Jésus qui les a toutes prononcées. Mais qui est Jésus ? Un homme qui est apparu il y a un peu plus de 2000 ans et dont la réalité historique a été attestée par certains intellectuels de son époque (Cf. Suétone, Tacite, Flavius Josèphe).
Cependant, derrière l’homme, se trouve en réalité la personne même de Dieu. Pour faire court : Jésus est Dieu fait homme afin de se révéler à l’humanité ! Et c’est cela qui justifie les « déclarations chocs » de Jésus. C’est en tant que Dieu qu’il s’adresse à nous, car seul Dieu est en mesure de faire ce qu’il promet, à savoir : nous sauver, nous amener au Père et nous donner le vrai repos…
Et parce que lui seul peut accomplir ces choses, Jésus nous invite à venir à lui : VENEZ A MOI. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Tout d’abord, quand elle est prise au premier degré, cette invitation nous place devant une difficulté majeure. Comment venir à quelqu’un qui n’est pas présent physiquement ? Si un professeur dit à un élève de venir jusqu’à lui, il suffit que cet élève traverse l’espace qui le sépare de son professeur : un bureau, une salle de classe, un couloir, etc.
Dans ce cas, le problème serait réglé, mais seulement voilà : Jésus n’est pas présent physiquement sur terre ! De toute façon, même s’il était présent physiquement et dans le même périmètre que nous, cela ne changerait rien à la difficulté. Pourquoi ?
Parce que les gens qui ont entendu son invitation, étaient déjà dans la présence physique de Jésus, et celui-ci leur dit quand même : VENEZ A MOI ! Comment pouvaient-ils venir à celui qui parlait à quelques mètres d’eux ? Cela signifie que l’invitation de Jésus n’a rien à voir avec un contact physique que nous pourrions établir avec lui…
Il est évident que Jésus parlait d’autre chose. Pour goûter au vrai repos dont il parle, il faut comprendre le sens de son invitation, ce que cela implique et surtout ce que peuvent en obtenir ceux qui y répondent. Revenons à notre texte et regardons-le de plus près. Nous pouvons commencer par deux remarques préliminaires :
Les trois versets de notre texte se composent d’une proclamation et de son explication.
Cette proclamation et son explication comprennent respectivement : un ordre, une description et une promesse.
Tout d’abord, voyons la proclamation et son explication :
28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Voilà la proclamation que Jésus va préciser dans les versets qui suivent et qui constituent l’explication de ce qu’il vient de dire :
29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.
30 Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Maintenant, découvrons l’ordre, la description et la promesse :
a) L’ORDRE :
« Venez à moi… Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions »
b) LA DESCRIPTION :
« Vous tous qui êtes fatigués et chargés… Car je suis doux et humble de cœur… Car mon joug est doux, et mon fardeau léger »
c) LA PROMESSE :
« Et je vous donnerai du repos… Et vous trouverez du repos pour vos âmes »
La structure de notre texte étant établi, nous pouvons explorer ce que Jésus a réellement voulu dire.
I. Commençons par l’ordre.
Au v.28, qui est la proclamation, il dit : « Venez à moi ». C’est sa fameuse invitation, laquelle est donnée sous forme d’ordre ou de commandement. Libre à nous d’accepter ou de refuser, mais l’invitation est lancée.
Etant donné que cette invitation ou ordre ne se situe pas dans la dimension physique, comment pouvons-nous la comprendre ? Au v.29, Jésus nous en donne l’explication : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions »
Ici, nous découvrons que « venir à Jésus » signifie en réalité « prendre son joug et recevoir ses instructions ». C’est ce qu’il a dit à tous ceux qui étaient dans sa présence physique il y a 2000 ans, et c’est toujours ce qu’il nous dit aujourd’hui, alors qu’il n’est plus présent physiquement.
Venir à Jésus n’est pas une expérience mystique ou une attitude émotionnelle. C’est une décision qui se fonde sur une réalité objective. Tout d’abord il y a les deux verbes : prenez…recevez ! Donc nous pouvons dire que Venez = Prenez + Recevez.
Certains croient qu’ils sont venus à Jésus, mais ils sont perdus dans leur illusion, car quelqu’un ne vient vraiment à Jésus que lorsque ces deux choses se produisent : prendre son joug et recevoir ses instructions.
Voyons ces deux expressions dans deux différentes traductions pour avoir une meilleure compréhension de ce qu’elles signifient :
Parole Vivante : Acceptez de vous laisser diriger par moi et mettez-vous à mon école.
Segond 21 : Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi.
Ce qui ressort de ces traductions, c’est que venir à Jésus réclamera de notre part de la soumission et de l’éducation. Je ne viens à Jésus que lorsque je lui laisse diriger ma vie (=je me soumets à sa Seigneurie) et m’instruire (=enseigner, apprendre à vivre).
Celui qui n’a pas renoncé à tous ces droits sur lui-même, n’est pas réellement venu à Jésus, il s’en est juste un peu approché, mais il n’est pas entré dans la sphère où règne le vrai repos.
C’est un appel à une vraie et profonde conversion à la personne de Jésus. Cette conversion s’exprime, non pas par un assentiment mental à la morale ou à la foi chrétienne, mais par une subordination (=soumission) à ce que Jésus a fait et a dit.
Cette conversion doit se faire en conscience, c’est-à-dire en sachant la valeur de la rédemption accomplie par le Christ dans sa mort et sa résurrection. Cela signifie que je remets à Jésus tous les droits sur ma vie, parce que sans lui je suis un pécheur en route vers la perdition éternelle.
Cette conversion doit être suivie de la décision de me soumettre à la discipline des Écritures qui doivent dorénavant diriger ma vie. C’est à ce moment que je deviens un disciple (du grec « Mathetes » qui signifie « élève ») de Jésus, c’est-à-dire que je me mets à son école et que je laisse la Parole de Dieu m’instruire.
Ac 11.26 : Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l’Eglise, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.
Nous avons ici le modèle apostolique : assemblées, enseignement, disciples et chrétiens. Notons l’ordre : d’abord l’implication dans une église locale, ensuite un enseignement suivi et sur la durée (une année), ce qui transforme les croyants en disciples, c’est-à-dire en élèves qui apprennent, puis une reconnaissance en tant que chrétiens.
Aujourd’hui, on met l’étiquette « chrétien » à la première place, suivie immédiatement de l’appartenance à « l’église ». Ces deux choses sont parfois accompagnées « d’enseignement », mais pas toujours. Quant à la notion de « disciple », d’élèves en apprentissage, elle est quasiment absente…
II. Poursuivons par la description.
Au v.28, Jésus proclame : « Vous tous qui êtes fatigués et chargés ». Puis au v.29-30, il explique : « Car je suis doux et humble de cœur… Car mon joug est doux, et mon fardeau léger ».
Notons que dans la proclamation, il parle de ceux qu’il invite. Ce sont ceux qui sont fatigués et chargés ; alors que dans l’explication, il parle de lui-même : je suis doux et humble de cœur… mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Commençons par la proclamation et voyons deux différentes traductions :
Français courant : Vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau.
Parole Vivante : vous tous qui êtes fatigués et accablés, vous qui êtes déprimés, parce que vous ployez sous un fardeau trop lourd.
La description est claire : il s’agit de gens qui sont écrasés par la vie et qui n’en peuvent plus ! Le temps des verbes dans le grec, suggère des individus qui, un jour, ont été chargés d’un poids trop lourd pour eux, qui se sont mis à le porter, mais à la longue se sont épuisés, au point de ne plus pouvoir se redresser et avancer convenablement dans la vie…
Les verbes et les mots de nos deux traductions sont parlants : fatigués, accablés, déprimés, porter et ployer sous un fardeau trop lourd. Nous pouvons inclure dans cette description toutes sortes de souffrances, aussi bien physiques que morales. Et ces souffrances transforment la vie elle-même en fardeau trop lourd.
A cette proclamation dramatique, Jésus oppose une explication pleine d’espoir : « Car je suis doux et humble de cœur… Car mon joug est doux, et mon fardeau léger ». Il dit en substance que les « écrasés de la vie » doivent venir à lui, parce que…Et il décrit comment il est et comment est le programme qu’il propose.
Il donne le vrai repos, parce qu’il est doux (=gentil, aimable) et humble de cœur (= il cherche le bien des autres sans vouloir s’élever lui-même).
Il donne le vrai repos, parce que son joug est doux (= celui qui s’unit à lui trouvera en lui un maître doux qui ne lui infligera pas de dure traitement) et son fardeau léger (= il sera un maître qui ne surchargera pas son disciple de lois trop nombreuses et trop lourdes à accomplir).
Mt 22.36-40 :
36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?
37 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
38 C’est le premier et le plus grand commandement.
39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Notons la réponse que Jésus a donnée à ce théologien qui voulait savoir quel était le plus grand de tous les commandements de la loi. Il lui en cite deux qui sont étroitement associés et il ajoute : « De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes », ce qui signifie : « Si tu pratique ces deux commandements, tu pratique toute les Écritures ». Jésus a réduit l’ensemble des commandements à deux ; aimer Dieu et aimer son prochain. Nous avons ici un exemple de joug doux et de fardeau léger !
III. Terminons par la promesse.
Elle est simple : au v.28 « Je vous donnerai du repos » et au v.29 « Vous trouverez du repos pour vos âmes ».
Nous comprenons ce que signifie le repos : c’est la cessation de toute activité pour reprendre des forces. C’est exactement ce que Jésus promet ici. Par lui, nous pouvons arrêter de porter nos fardeaux trop lourds, et retrouver une nouvelle énergie pour avancer dans la vie.
Ce repos est adressé à notre âme. Jésus veut que nous ayons une âme apaisée : nos pensées, nos émotions, nos sentiments, nos réflexions, etc. Notons les verbes utilisés : Donner et Trouver. La responsabilité du Seigneur c’est de donner le repos, la nôtre, c’est de trouver ce repos.
Nous ne trouvons pas le repos, si Jésus ne nous le donne pas. Or, il ne donne du repos qu’à ceux et celles qui viennent à lui (=conversion et apprentissage de sa Parole) et qui s’unissent à lui comme à un nouveau maître (=soumission).
Il ne nous reste qu’une chose à faire : mettre en pratique ce qu’il nous dit dans ces versets. Nous devons vérifier notre abandon au Seigneur. Voici les questions auxquelles nous devons réfléchir :
Avons-nous TOUT lâché aux pieds de Jésus ? Que gardons-nous sous notre contrôle ? Les Écritures sont-elles notre règle de vie ? Prenons-nous le temps de lire la Parole, de la comprendre et de l’accepter dans sa totalité et son intégralité ? A qui sommes-nous unis : au Christ et à son seul évangile ou à nos propres opinions ?...
Le vrai repos ne vient que vers ceux qui ont abdiqué sans réserve à Jésus ! Un manque de repos est parfois le résultat d’un manque d’abandon, d’une poche de résistance persistante. Jésus nous appelle à une reddition, une capitulation et un renoncement complet de notre vie devant sa Seigneurie.
A bientôt...
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