le Corps de Christ n’est pas ce que vous croyez !
- LibrAccess Academy

- 31 oct.
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Le Principe Clé de l'Étude
Aujourd'hui, je vais dire des choses que vous n'avez probablement jamais entendues, mais que chaque croyant devrait connaître, donc restez bien concentrés. Avant tout, je vous rappelle le texte clé sur lequel repose l'ensemble de notre étude biblique, 2 Timothée 2.15 : Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité, ou selon la signification du verbe grec traduit par « dispense » : qui coupe sur une ligne droite pour diviser et répartir correctement la parole de vérité.
En appliquant le principe de la division de la vérité à la notion d'Église dans la parole de Dieu, nous avons découvert qu'il existe en réalité quatre églises de nature spirituelle dans la Bible.
Les Quatre Formes d'Église dans la Bible
La première, c'est la nation d'Israël qui a perduré pendant une large partie de l'Ancien Testament, jusqu'à ce qu'elle soit devenue Lo Ammi (Osée 1.9), c'est-à-dire qu'elle a cessé d'être le peuple de Dieu.
La quatrième c'est l'Église que Jésus a promis de bâtir à partir des douze apôtres qu'il a choisi pendant son ministère terrestre (Matthieu 16.18). Face au refus d'Israël, ce projet du Seigneur a été suspendu et ne reprendra que lorsqu'il reviendra. Nous ne pouvons donc pas parler de cette quatrième église, parce qu'elle n'a pas encore vu le jour.
Entre temps, deux autres églises ont fait leur apparition. La deuxième c'est le petit troupeau (Luc 12.32) composé au début exclusivement de Juifs, mais auquel des païens se sont ajoutés par la suite, alors qu'Israël continuait de refuser de croire en Jésus. Elle est aussi appelée « Église du Royaume », parce qu'elle annonçait la venue du Royaume et que son message était accompagné de miracles, de signes et de prodiges.
Aujourd'hui nous allons considérer la troisième forme que revêt l'Église dans la Bible et que Paul nomme le Corps de Christ dans plusieurs de ces lettres.
Qu'est-ce que le Corps de Christ ?
L'expression « Corps de Christ » nécessite une explication au même titre que le mot Église ou ekklesia. Comme je l'ai déjà indiqué, l'ekklesia désigne essentiellement un rassemblement d'individus, que ce soit dans un but spirituel ou naturel. Donc l'utilisation du mot grec ekklesia pour signaler l'assemblée des croyants, désigne au moins quatre Églises différentes dans la Bible, chacune correspondant à une époque et à des personnes distinctes.
Elles reposent toutes sur la notion de groupement d'individus. La même vérité s'applique au « Corps de Christ » : l'expression désigne des époques et des personnes distinctes, mais le principe ne change pas : il s'agit d'un « corps ». La grande question consiste à savoir ce que ce mot désigne réellement.
Notre problème : 20 siècles de tradition
Notre problème, ce sont les vingt siècles de traditions chrétiennes qui ont largement faussé la compréhension que nous avons du « Corps de Christ », car nous l'associons à la représentation que nous avons du corps humain, d'autant plus que c'est l'image que Paul utilise, comme dans 1 Co 12.12 ; 27 : Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ… Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.
Cependant, il faut comprendre pourquoi Paul utilise l'image du corps dans ces lettres pour désigner l'Église. Tout d'abord, il ne faut pas réduire le mot « corps » uniquement à l'homme, car dans la langue française, il a plusieurs sens qui vont au-delà de la désignation du corps humain.
Quatre significations du mot "corps"
Voici quatre exemples où le mot corps désigne différentes choses :
1. Un ensemble organisé ou structuré : c'est-à-dire un groupe de personnes ou d'éléments formant une unité distincte avec une organisation ou une fonction spécifique. C'est ainsi que l'on parle d'un corps de métier (ex. Les Pompiers), d'un corps enseignant (ex. Les Professeurs d'un lycée) ou d'un corps d'armée (ex. La Marine Nationale).
2. La partie principale ou centrale d'une chose : c'est-à-dire la partie essentielle ou la plus importante d'un objet ou d'un ensemble. On parle alors du corps d'un texte, du corps d'un bâtiment ou du corps d'un délit c'est-à-dire l'objet qui prouve matériellement qu'un crime a été commis.
3. Le volume ou la consistance : c'est-à-dire la quantité, la qualité ou le contenu d'une chose. On parle ainsi d'un vin ayant du corps, d'une sauce qui a du corps (ou de la consistante) ou d'un son avec du corps (qui a plus de profondeur).
4. La substance ou la matière : c'est-à-dire une réalité physique, en opposition à ce qui est immatériel et intangible. On peut alors parler d'un corps céleste (planètes, étoiles, astéroïdes, etc.), d'un corps simple (constitué d'un seul type d'atome : l'oxygène), ou d'un corps composé (constitué de deux éléments comme l'eau : hydrogène et oxygène).
Le Corps comme Substance et Réalité Physique
Même dans la Bible, le mot corps ne désigne pas systématiquement le corps humain. Par exemple, nous lisons dans Matthieu 26.26 : Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il est clair ici que les disciples n'ont pas mangé des parties du corps physique de Jésus, mais simplement du pain, car il s'agissait du repas de la Pâque dans lequel le pain sans levain avait sa place.
Paul dit aussi dans Romains 6.6 : Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. Il ne s'agit pas de notre corps physique, mais de notre vieille humanité, c'est-à-dire de la personne que nous étions avant notre identification à Jésus-Christ. Paul dit ici que notre ancienne humanité a été crucifiée avec Jésus afin que nous soyons libérés de l'esclavage du péché.
Plus tard, le même Paul écrivit dans Colossiens 2.16-17 : Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats : c'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. Ici le corps est mis en opposition à l'ombre qui n'est qu'une silhouette sombre ou une image de quelque chose projetée sur le sol, tandis que sa substance est ce dont elle est réellement faite. Le mot corps désigne donc une substance physique réelle. Paul dit que les sabbats ou les fêtes de la loi de Moïse, en tant qu'ombre, pointent vers la réalité physique de la personne et de l'œuvre de Jésus, comme le traduit la Bible Segond 21.
C'est précisément dans ce troisième sens que le mot corps est appliqué à l'Église. L'expression « Corps de Christ » ne désigne donc pas l'ensemble des croyants en tant que groupe, mais la substance ou l'essence même dont le Christ est fait.

Paul, l'Apôtre du Corps de Christ
Une autre façon de le dire, c'est que le Corps de Christ est le prolongement dans le monde visible de ce que Jésus est dans la sphère invisible. Permettez-moi de le répéter : le Corps de Christ est le prolongement dans le monde visible de ce que Jésus est dans la sphère invisible.
C'est pourquoi une église qui déforme, altère ou perverti dans son expression visible ce que Jésus est dans son essence invisible, ne fait pas partie du Corps de Christ. Elle peut être appelée « église », mais elle n'est pas intégrée au Corps de Christ, elle n'est qu'un groupement religieux sans aucune union avec Christ.
Notons que Paul est le seul à utiliser le mot corps pour désigner l'Église du Seigneur, car c'est lui qui a reçu la révélation biblique de sa véritable nature. Jésus lui a montré que le peuple de Dieu qui existera à partir de sa mort et de sa résurrection, sera un peuple différent de l'ancien Israël, une vérité que les douze apôtres ignoraient.
Les deux formes du Corps de Christ
Cependant, ce corps revêt deux formes différentes : la première a existé pendant la période décrite dans le livre des Actes des Apôtres, et la seconde existe depuis la fin des Actes des Apôtres et durera jusqu'à l'enlèvement de l'Église.
Pour comprendre ces deux formes, il faut étudier les épîtres de Paul en les divisant correctement. En effet, Paul a écrit treize épîtres que nous pouvons classer en deux catégories : celles qu'il a écrite pendant la période des Actes des apôtres, et celles qu'il a écrite après la période des Actes des apôtres.
Dans la période des Actes, il a écrit Romains, 1&2 Corinthiens, Galates, 1&2 Thessaloniciens. Après la période des Actes il a écrit Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1&2 Timothée, Tite et Philémon.

Le Corps et le Royaume
Il est important de souligner cette différence, car dans les deux catégories d'épîtres, Paul parle de l'Église en tant que corps. Par exemple, durant la période des Actes, les églises que Paul a fondées expérimentaient une dimension surnaturelle par la puissance du Saint-Esprit, car le Royaume de Dieu était toujours au centre du message selon Actes 20.25 : Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j'ai passé en prêchant le royaume de Dieu.
Deux textes méritent une attention particulière. Tout d'abord Romains 12.4-5 : Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres.
Puis, 1 Corinthiens 12.13 : Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit.
Ces deux textes parlent des dons spirituels que tous les croyants de l'époque des Actes des Apôtres avaient reçus. Cela indique que dans 1 Corinthiens 12 et Romains 12, le corps du Christ s'exprimait par les dons miraculeux reçus par les croyants à cette époque. Et pourquoi les dons miraculeux étaient-ils en action à cette époque ? Parce que le royaume offert à Israël était toujours le thème principal du message de l'Église, et que les païens pouvaient en profiter.
La place d'Israël dans la Bible
N'oublions pas que la quasi-totalité de la Bible concerne Israël et ses alliances avec Dieu, ainsi que son rapport avec le reste du monde. En réalité, il n'y a que trois livres qui s'adressent à des églises de non-Juifs sauvés par la foi en Jésus : Éphésiens, Philippiens et Colossiens. Quatre s'adressent à des individus et non à des églises : 1&2 Timothée, Tite et Philémon.
Tous les autres livres de la Bible s'adressent soit à la nation d'Israël (Ancien Testament), soit à des communautés composées en grande partie de Juifs (Romains, 1&2 Corinthiens, Galates et 1&2 Thessaloniciens) ou exclusivement de Juifs (Hébreux à Apocalypse).
Le Sursis de Dieu à Israël
Rappelons-nous également que le livre des Actes des Apôtres raconte le refus d'Israël d'accepter le royaume de Dieu, ce qui aboutit à sa complète mise à l'écart jusqu'à ce que Jésus revienne pour établir son royaume. À deux reprises Dieu a accordé un sursis à Israël lorsque Jésus et Étienne ont prié alors qu'ils étaient sur le point de mourir.
C'est ce que nous voyons dans Luc 23.34 : Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font, et Actes 7.60 : Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Et, après ces paroles, il s'endormit.
Israël pouvait donc encore se repentir et accepter Jésus comme Messie, mais il n'a pas cessé de s'endurcir et de refuser l'offre du Royaume. C'est ainsi qu'à trois reprises Paul a averti Israël que Dieu allait se tourner exclusivement vers les païens.
Tout d'abord vers l'an 48 à Antioche de Pisidie dans Actes 13.46 : Paul et Barnabas leur dirent avec assurance : C'est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens.
Ensuite vers l'an 51 en Macédoine dans Actes 18.6 : Les Juifs faisant alors de l'opposition et se livrant à des injures, Paul secoua ses vêtements, et leur dit : Que votre sang retombe sur votre tête ! J'en suis pur. Dès maintenant, j'irai vers les païens.
Et enfin vers l'an 62 aux Juifs de Rome dans Actes 28.28 : Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu'ils l'écouteront.
La Fin des Signes Miraculeux
Actes 28.28 marque ainsi un tournant majeur dans le cours de l'histoire tel qu'il est relaté dans le Nouveau Testament. Lorsque Paul fit cette déclaration capitale, beaucoup de choses changèrent. Ce qui était vrai auparavant ne l'était plus dorénavant : Israël cessa d'être le peuple témoin de Dieu et fut mis de côté. Ce qui n'était pas vrai auparavant le devint soudainement, et il en est ainsi depuis : Dieu sauve des païens et les reconnait comme son peuple.
Dans la dernière épître qu'il a écrite pendant la période des Actes, c'est-à-dire vers l'an 58, Paul dit dans Romains 11.11-12 : Je dis donc : Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché ? Loin de là ! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils fussent excités à la jalousie. Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous.
Paul dit qu'Israël a bronché, puis s'est amoindri et a finalement chuté. La prédication du royaume a donc cessé, ainsi que les signes miraculeux qui l'accompagnaient. Paul savait que cela allait arriver, car vers l'an 57 il écrivit dans 1 Corinthiens 13.8-10 : Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
L'expression « ce qui est parfait » désigne la totalité de la Parole de Dieu, lorsque Paul la compléta par les révélations qu'il reçues du Seigneur après la période des Actes des Apôtres, comme il le dit lui-même dans Colossiens 1.25 : C'est d'elle que j'ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m'a donnée auprès de vous, afin que j'annonçasse pleinement la parole de Dieu ; et que la Bible Darby rend plus fidèlement : De laquelle moi je suis devenu serviteur selon l'administration de Dieu qui m'a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu.
L'expérience personnelle de Paul
Non seulement Paul annonça la fin des manifestations surnaturelles, mais il a fait lui-même l'expérience de la disparition des dons miraculeux dans son ministère, car dans les épîtres qu'il a écrites après qu'il ait parlé aux Juifs dans Actes 28.28 vers l'an 62, il témoigne de plusieurs situations de maladies où son don des guérisons n'opérait plus.
En effet, vers l'an 62 il écrivit dans Philippiens 2.26-27 : Car il (en parlant d'Épaphrodite) désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'eusse pas tristesse sur tristesse.
Ensuite, vers l'an 63 il écrivit dans 1 Timothée 5.23 : Ne continue pas à ne boire que de l'eau ; mais fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.
Et finalement, vers l'an 66 il écrivit dans 2 Timothée 4.20 : J'ai laissé Trophime malade à Milet.
Comparez ces textes avec Actes 19.11-12 où des miracles extraordinaires se faisaient par ses mains, et Actes 28.8-9 où tous les malades d'une île furent guéris, et vous verrez le changement radical dans le ministère de Paul. Il n'exerça plus les dons des guérisons après l'an 62, sinon il aurait guéri Épaphrodite, Timothée et Trophime.
L'Église des Actes n'est pas Notre Modèle
À partir de l'an 62, c'est-à-dire après Actes 28.28, le Corps de Christ exista sous une nouvelle forme qu'elle a gardé jusqu'à présent, et si nous ne la comprenons pas, nous passons à côté de l'administration présente de Dieu pour son peuple.
N'en déplaise à certains, mais l'Église d'aujourd'hui n'est pas l'Église que nous voyons dans les Actes des Apôtres, et vouloir imiter cette dernière est une perte de temps. Dieu ne charge pas les croyants du 21ème siècle d'annoncer la venue du Royaume car celui-ci dépend de la conversion nationale d'Israël qui n'aura lieu que lors de la seconde venue de Jésus, donc nous ne pouvons pas prétendre opérer comme l'Église primitive des Actes des Apôtres.
Ce sont les sept lettres que Paul a écrite après Actes 28.28 qui dévoilent comment le Corps de Christ fonctionne aujourd'hui comme le prolongement dans le monde visible de ce que Jésus est dans la sphère invisible. C'est ce que nous verrons dans une prochaine étude biblique.
Soyez richement bénis !
À bientôt…





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