Nous continuons de méditer sur notre thème du moment : l’adoration détermine notre destinée, ce qui nous a conduit à examiner la mauvaise et bonne façon d’adorer. Nous les qualifions d’adoration inacceptable et acceptable. Nous avons vu que l’adoration inacceptable se caractérise par trois types d’adoration : 1) L’adoration des faux dieux ; 2) L’adoration du vrai Dieu de la mauvaise façon ; et 3) L’adoration du vrai Dieu avec une mauvaise attitude. Examinons à présent l’adoration acceptable qui se signale par deux indices :
1) Elle est synonyme de salut
Cela signifie que le but suprême du salut est de produire de vrais adorateurs. Personne ne peut être un adorateur selon Dieu, s’il ne passe pas au préalable par l’expérience du salut. Et personne ne peut se prétendre sauvé, s’il n’est pas un adorateur du vrai Dieu. N’oublions pas qu’être chrétien, c’est tout d’abord avoir reçu le salut par la foi dans l’œuvre expiatoire de Jésus. Examinons quelques textes du Nouveau Testament qui nous aideront à comprendre cette vérité.
Jn 4.23 : Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
Notons que c’est le Père qui demande des adorateurs. Ces derniers doivent être de vrais adorateurs, ce qui indique qu’il y en a de faux… Les vrais adorateurs se caractérisent par leur union avec Jésus, par le salut. Comment le savons-nous ? A cause du verbe que la fin du verset utilise : demande. Il est la traduction du grec Zeteo qui signifie littéralement : « chercher dans le but de trouver ». Cela nous rappelle que le Père a envoyé son Fils dans le monde pour une mission bien précise.
Lu 19.10 : Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Quand ce verset dit que Jésus est venu chercher, il utilise le même verbe grec que celui qui se trouve dans notre texte de base et qui est traduit par « demande » : Zeteo. Mais pourquoi le Christ est-il venu chercher et sauver ce qui était perdu ? Parce que le Père demande de vrais adorateurs. Si nous plaçons ces deux textes côte à côte, nous découvrons qu’être sauvé est synonyme de devenir un adorateur. Si Jésus est mort et ressuscité, c’était afin de nous sauver de la perdition éternelle, et faire de nous des adorateurs que le Père demande.
S’il y a une vérité que beaucoup de croyants ignorent, c’est que l’adoration n’est pas un bonus dans la vie chrétienne, quelque chose que l’on peut ou non ajouter à notre vie avec Jésus. Non ! L’adoration est au cœur de notre relation avec le Seigneur. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que les vrais rachetés sont des adorateurs. Regardez ce que dit Ac 18.9-13 :
9 Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit : Ne crains point ; mais parle, et ne te tais point,
10 Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal : parle, car j’ai un peuple nombreux dans cette ville.
11 Il y demeura un an et six mois, enseignant parmi les Corinthiens la parole de Dieu.
12 Du temps que Gallion était proconsul de l’Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul, et le menèrent devant le tribunal,
13 en disant : Cet homme excite les gens à servir Dieu d’une manière contraire à la loi.
Paul se trouve à Corinthe pour l’exercice de son ministère. Devant l’opposition des juifs, il a dû prendre peur, au point où Dieu lui parla dans une vision pour l’encourager. Il lui dit de continuer de proclamer l’évangile, car il s’est réservé un peuple nombreux dans la ville. Cela signifie que Dieu voulait sauver un grand nombre de gens à Corinthe, et qu’il avait besoin que Paul prêche sa parole. Les résultats étaient tels que les juifs ont voulu faire taire Paul en le faisant comparaître devant le tribunal, et en l’accusant d’inciter les gens à servir Dieu d’une manière contraire à la loi, c'est-à-dire du judaïsme.
Ce qui est intéressant de noter, c’est que le verbe grec pour servir (Sebomai) signifie aussi adorer. Cela indique que lorsque Paul prêchait l’évangile pour amener les gens au salut, il le faisait pour qu’ils en viennent à adorer Dieu. Cela signifie également que vivre sans adorer Dieu est un affront à sa sainte nature, et une rébellion à sa divine volonté. Combien il est tragique pour un chrétien qui apprend qu’il a été sauvé pour adorer son Seigneur, de ne pas le faire aussi pleinement qu’il le devrait...
La Bible nous apprend que tout homme est pêcheur et mort spirituellement, mais qu’en nous soumettant à la Seigneurie de Jésus, nous sommes sauvés de nos péchés et rendus vivant avec Christ (cf. Ep 2.5). La mort spirituelle signifie que l’homme est loin de Dieu et que son esprit est privé de la vie divine. L’apôtre Paul exprime notre état quand nous ne connaissons pas Christ comme notre sauveur dans Ep 4.18 : Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur.
Cela signifie que l’être humain ne peut pas communier avec Dieu, donc il est aussi incapable de l’adorer, car Dieu est Esprit. Pour que l’homme soit de nouveau en mesure d’adorer le Seigneur, il doit être ramené à cette vie spirituelle, afin que sa communion avec Dieu soit restaurée. Quand son esprit est vivifié par la vie divine, il peut de nouveau adorer Dieu en esprit et en vérité. C’est ce miracle de régénération spirituelle que la Bible appelle le salut ou nouvelle naissance : Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. (Jn 3.7)
C’est la condition indispensable à tous ceux qui veulent adorer Dieu comme il l’exige. Tout comme la vie naturelle commence par une naissance, il en va de même pour la vie spirituelle. Certains croient à tort que cette nouvelle naissance peut être remplacée par :
Un développement : c'est-à-dire qu’on affine sa personnalité par un stage de croissance personnelle, et on acquiert de nouveaux comportement qui donne à notre vie une nouvelle orientation.
Une bonne moralité : c'est-à-dire qu’on s’efforce de mener une vie morale irréprochable. Cela comprend le fait de vivre comme un bon citoyen à tous niveaux, et de respecter les exigences de sa religion.
L’appartenance à une église : c'est-à-dire croire que pratiquer fidèlement la religion chrétienne, en observant les diverses traditions, implique que nous sommes qualifiés pour adorer Dieu comme il le demande.
Toutes ces choses sont bonnes, et nous ne devons pas les sous-estimer, mais elle ne remplacent pas la nouvelle naissance ou le salut. La nouvelle naissance est la réception d’une nouvelle vie, celle de Dieu, dans notre esprit, et qui fait de nous de nouvelles créatures (cf. 2 Co 5.17). Il s’agit d’un miracle d’ordre spirituel qui transforme en profondeur nos valeurs et notre façon de vivre, qui sera alors davantage conforme à la sainteté et à la justice de Dieu. Cela nous conduit à notre second indice :
2) Elle englobe tous les aspects de la vie quotidienne
Il n’a pas compris grand-chose à la vie chrétienne celui qui croit qu’il peut vivre comme bon lui semble tous les jours de la semaine, puis, venir à l’église le dimanche, et adorer Dieu ! Même si de nombreux textes de la Bible parlent de l’adoration comme d’une activité que l’on qualifierait principalement de « religieuse », plusieurs passages indiquent également qu’elle inclut la totalité de l’existence du croyant. L’adjectif qui qualifie cette vie empreinte d’adoration est « agréable », tout comme le sacrifice que doit constituer notre corps dans notre consécration au Seigneur (cf. Ro 12.1). C’est dans cette optique que les Ecritures présentent certaines caractéristiques personnelles des vrais adorateurs :
Notre relation avec nos frères dans la foi.
Un bon exemple de ce principe, est la manière dont nous nous comportons avec un croyant plus faible, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute si nous usons d’une liberté qu’il n’a pas encore acquise. L’apôtre Paul illustre ce principe par le cas des aliments que certains nouveaux croyants considéraient comme inacceptables (Cf. Ro 14.15-19). Ce que l’apôtre Paul veut nous dire, c’est que notre adoration est acceptable devant Dieu lorsque nous agissons avec amour envers les autres croyants, quelques soient leur niveau de croissance spirituelle et la confession à laquelle ils appartiennent.
Notre participation à l’évangélisation.
Quelqu’un a dit : « une vie non partagée, est une vie à moitié vécue » ! Il y a du vrai dans cette déclaration, surtout lorsqu’il s’agit du témoignage chrétien. Certaines églises n’enseignent pas à leurs membres à être des témoins pour Jésus, ce qui les prive de toute participation à l’évangélisation de ceux qui ne connaissent pas Christ. Nous avons là une attitude contraire à celle que prônait l’Eglise des Actes des Apôtres. De toute évidence, Paul s’appliquait à encourager les croyants à s’impliquer dans cette noble tâche, en donnant son propre exemple (Cf. Ro 15.14-16). S’engager dans l’évangélisation des perdus, en amenant un individu à la conversion, constitue une adoration acceptable aux yeux du Seigneur.
Notre aide matérielle à une personne dans le besoin.
Un vrai chrétien ne peut fermer son cœur à quelqu’un qui a besoin de secours matériel. Pour la plupart, nous ne sommes pas en mesure d’expliquer les grandes doctrines de la foi chrétienne, encore moins de présenter un bel enseignement respectant toutes les règles de l’homilétique (l’art de la prédication), mais nous pouvons partager un repas, donner des vêtements, prendre dans notre voiture celui qui est à pied, etc. L’apôtre Paul faisait parfois face à des besoins financiers, et c’est avec reconnaissance qu’il accueillait les dons de certains croyants.
Ph 4.18 : J’ai tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j’ai été comblé de biens, en recevant par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable.
Ici, l’apôtre témoigne que le soutien financier des Philippiens, fait avec amour et respect pour son ministère, est un acte d’adoration acceptable, parce qu’il est comme un parfum et un sacrifice agréable à Dieu. C’est ainsi que l’adoration dans la vie quotidienne consiste aussi aider ceux qui sont dans le besoin, avec sagesse et discernement.
Si nous considérons ces trois premières caractéristiques de l’adoration acceptable, et que nous en faisons la somme, nous obtenons comme total : le partage. Adorer de façon acceptable c’est partager notre amour, l’évangile et nos ressources. Cette façon de se comporter honore Dieu, le glorifie et l’exalte, car cela lui permet de se manifester par notre intermédiaire, en montrant que nous obéissons à sa volonté. Cela indique également que nous aimons ceux qu’il aime personnellement : les chrétiens, les perdus, et les nécessiteux... Mais il y a une dernière caractéristique que je souhaite souligner :
Notre style de vie exemplaire.
Nous l’avons suffisamment relevé : Dieu regarde l’ensemble de notre vie, et non seulement notre contribution à l’office du dimanche. Être chrétien, ce n’est pas seulement aller à l’église, mais c’est vivre quotidiennement de manière à plaire à Dieu. Si nous entretenons une relation vivante avec le Seigneur, notre conscience sera sensible à tout ce qui va dans un sens opposé à la sainteté. Dans la partie pratique des épîtres, nous trouvons de nombreuses exhortations à adapter notre style de vie à notre identité spirituelle. Par exemple, nous lisons dans Ep 5.8-11 :
8 Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière !
9 Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.
10 Examinez ce qui est agréable au Seigneur ;
11 et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les.
Quand Paul dit « examinez ce qui est agréable au Seigneur », il se réfère à la vie où règne la bonté, la justice et la vérité, c'est-à-dire à une vie exemplaire. Pourquoi devons-nous le faire ? Parce que nous sommes maintenant des enfants de lumière, en raison de notre union avec Jésus, et que nous devons manifester la sainteté de Dieu par notre comportement. Et lorsque nous faisons ce qui est agréable au Seigneur, nous lui offrons une adoration acceptable !
En conclusion de ce deuxième point, nous pouvons dire que l’adoration acceptable est une façon de vivre au quotidien qui soit agréable pratiquement au Seigneur. Cela nous permet d’affirmer que le culte du dimanche doit être une extension de notre façon de nous comporter durant la semaine. Si cela est absent de notre vie, alors le culte que nous offrons à Dieu le dimanche matin est artificiel.
Nous ne devons jamais oublier que l’adoration vient en premier, et que le service ne vient qu’en second. Pourquoi Dieu met-il les choses dans cet ordre ? Tout simplement parce qu’il veut que nos activités pour lui découlent de notre amour pour sa personne, et que cet amour s’exprime et se renforce par l’adoration. Puisse le Seigneur trouver en chacun d’entre nous de vrais adorateurs !
A bientôt...
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