En commençant cet article, il est bon de rappeler cette simple définition de l’adoration : Adorer Dieu c’est lui donner L’hommage et le respect, avec crainte et amour. C’est en gardant cette définition présente à l’esprit que nous abordons la troisième raison qui explique l’importance de l’adoration : elle détermine notre destinée. Cette vérité nous rappelle qu’il existe deux façons d’adorer Dieu : la bonne et la mauvaise. Cela revient à dire qu’il n’y a que deux adorations qui peuvent être offertes : l’acceptable et l’inacceptable ! Commençons par la première qui comprend trois types d’adoration :
1) L’adoration des faux dieux.
L’opinion public aime affirmer que tous les hommes adorent le même Dieu, mais chacun à sa façon, et que ce qui importe c’est la sincérité... Mais ce n’est pas ce que Dieu dit dans sa parole, car nous lisons dans Ex 34.14 : Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu ; car l’Eternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. Dieu tient à préserver son exclusivité quant à l’adoration. Lui seul doit la recevoir. Il n’accepte pas que nous la donnions à un autre qu’à lui. Il nous rappelle qu’il est un Dieu jaloux, refusant de partager avec qui que ce soit, la gloire et l’honneur.
Ce dont nous devons nous rappeler, c’est que chaque être humain adore quelque chose. Même si l’homme rejette le vrai Dieu, il se met à adorer un autre dieu qui est désigné par la Bible comme un faux dieu. Ces faux dieux se classent fondamentalement dans deux espèces : tout d’abord les dieux terrestres et matériels. Un bon exemple de ce genre de faux dieu est la richesse (Cf. Job 31.24-28). Placer tout son espoir dans les biens matériels et ne vivre que pour eux, ce n’est ni plus ni moins que de l’idolâtrie.
Je vous rappelle que dans son sens le plus simple, l’idolâtrie est l’affection que nous donnons à tout ce qui prend la place de Dieu dans notre cœur. Si nous regardons autour de nous, force est de constater que beaucoup se prosternent devant le dieu des richesses, et sont prêts à tous pour le servir. En agissant ainsi nous renions le vrai Dieu, pour adorer un faux dieu. Il en est de même du pouvoir, de la célébrité, du plaisir, etc.
Ensuite, en plus des dieux terrestres et matériels, il y a aussi les dieux célestes et immatériels. Ce sont ces images que se fabriquent les hommes, et qui sont l’objet de cultes religieux divers (Cf. De 4.14-19). Dieu dit clairement qu’il déteste être réduit à une image d’êtres existant sur cette terre. Quelqu’un a dit avec raison, que l’idolâtrie ne commence pas avec un marteau, mais avec l’imagination. Nous n’avons pas le droit de concevoir Dieu selon nos goûts personnels car nous le réduisons automatiquement à une image ou à une représentation humaine. Ainsi, la première forme d’adoration inacceptable, est l’adoration des faux dieux, qu’ils soient matériels ou immatériels.
2) L’adoration du vrai Dieu de la mauvaise façon.
Si Dieu n’accepte pas l’adoration donnée aux faux dieux, il n’accepte pas non plus l’adoration qui lui est donné, lui le vrai Dieu, mais de la mauvaise façon. Pourquoi ? Parce que cela démontre un manque de respect pour celui qui a défini dans sa parole comment nous devrions lui rendre notre culte. Ne pas l’adorer comme il le veut, peut s’avérer dramatique. Cela est parfaitement illustré dans le récit du jugement instantané d’Uzza dans 2 S 6.6-7 :
6 Lorsqu’ils furent arrivés à l’aire de Nacon, Uzza étendit la main vers l’arche de Dieu et la saisit, parce que les bœufs la faisaient pencher.
7 La colère de l’Eternel s’enflamma contre Uzza, et Dieu le frappa sur place à cause de sa faute. Uzza mourut là, près de l’arche de Dieu.
Afin de bien comprendre ce qui se passe dans ce passage, il est capital de rappeler ce que Dieu a dit concernant ceux qui sont chargés de transporter l’arche de l’alliance. Il est écrit dans No 4.15 : Après qu’Aaron et ses fils auront achevé de couvrir le sanctuaire et tous les ustensiles du sanctuaire, les fils de Kehath viendront, au départ du camp, pour les porter ; mais ils ne toucheront point les choses saintes, de peur qu’ils ne meurent.
Il était formellement interdit de toucher l’arche, ou un ustensile quelconque du Tabernacle, pendant son transport, sous peine de mort. Uzza faisait bien partie de la famille en charge du transport de l’arche, laquelle symbolisait l’adoration du vrai Dieu, mais il l’a fait de la mauvaise façon : il ne la portait pas lui-même, parce qu’elle était à dos de bœufs, et il a étendu la main pour la toucher, lorsque le char s’est mis à pencher. Sa sincérité et son esprit d’initiative, n’ont pas annulé la volonté de Dieu : l’arche devait être portée par les Lévites, et personne n’avait le droit de la toucher de ses mains ! Si nous prétendons adorer le vrai Dieu, assurons-nous que nous le faisons selon ces critères à lui, et non selon nos idées personnelles.
3) L’adoration du vrai Dieu avec une mauvaise attitude.
Si nous éliminons les faux dieux, et les mauvaises façons d’adorer, notre adoration continuera d’être inacceptable, si l’attitude de notre cœur n’est pas droite. D’une manière générale, si nous sommes des disciples du Christ, nous essayons d’adorer Dieu selon la révélation qu’il nous a donné dans les Ecritures (par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, des prières, etc.), mais la question que nous devons nous poser est la suivante : est-ce que j’adore avec la bonne attitude ?
Dans le premier chapitre du livre du prophète Malachie, Dieu prononce ces terribles paroles dans les v.6-7 :
6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi ? Dit l'Eternel des armées à vous, sacrificateurs, Qui méprisez mon nom, Et qui dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ?
7 Vous offrez sur mon autel des aliments impurs, Et vous dites : En quoi t'avons-nous profané ? C'est en disant : La table de l'Eternel est méprisable !
Nous apprenons dans ce premier chapitre que les enfants d’Israël offraient leur culte à Dieu en observant les rituels extérieurement, mais sans y impliquer leur cœur, ce qui avait pour effet de produire une mauvaise attitude. Celle-ci se manifestait par une absence de respect et de crainte vis-à-vis du Seigneur. Ils n’hésitaient pas à lui offrir des animaux impropres aux sacrifices (cf. De 15.21) : ce qui est dérobé, boiteux ou infirme, ainsi qu’une bête chétive (Cf. Mal 1.13-14).
Ils affichaient une réelle indifférence envers Dieu, en lui offrant ce qu’ils n’auraient pas offert à leur gouverneur (v.8). Dieu leur dit ouvertement que leur adoration ne lui est point agréable et qu’il ne trouve aucun plaisir (v.10) dans ce qu’ils font pendant leur culte, car quand bien même ils procèdent aux rituels indiqués, leur attitude de cœur transparaît dans le manque d’application dont ils font preuve en lui offrant des sacrifices impurs (v.7). Ce qui caractérise leur attitude de cœur, c’est le mépris avec lequel ils s’approchaient de lui pour l’adorer, au point de se plaindre de la fatigue que cela leur occasionnait (v.13).
Dans le livre du prophète Amos, au chapitre cinq, nous découvrons que les sacrifices des enfants d’Israël semblent répondre aux critères de qualités physiques, et que la liturgie est conforme au modèle établi, mais Dieu exprime un profond mécontentement en affirmant qu’il hait et méprise (v.21) leur culte et n’y prend aucun plaisir (v.22). Il n’écoute même pas leurs cantiques quand ils chantent devant l’autel (v.23). Pourquoi ? Parce qu’il y a une attitude de cœur qui attriste le Seigneur : un manque de droiture et de justice dans leur façon de vivre (v.24).
Les israélites pensaient que cela n’avait aucune incidence sur leur culte, mais au contraire, cela faisait toute la différence. Si je chante à tue-tête à l’église, mais que je traite durement ma femme, mon mari, mes enfants, mes collègues, mes employés, etc. mon adoration est une abomination aux yeux de Dieu... Je peux être le premier à prier et à officier à l’office dominicale, mais si ma vie est pleine de tricherie, d’escroquerie et de fraudes diverses, mon adoration est inacceptable. Regardez ce que Dieu dit dans Os 6.4-6 :
4 Que te ferai-je, Ephraïm ? Que te ferai-je, Juda ? Votre piété est comme la nuée du matin, Comme la rosée qui bientôt se dissipe.
5 C’est pourquoi je les frapperai par les prophètes, Je les tuerai par les paroles de ma bouche, Et mes jugements éclateront comme la lumière.
6 Car j’aime la piété et non les sacrifices, Et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.
L’Eternel adresse un reproche aux tributs de Juda et d’Ephraïm, car malgré leurs nombreux sacrifices, ils avaient dédaigné ce qui comptait le plus aux yeux de Dieu : la piété et la connaissance de sa personne. Encore une fois, on a à faire à une mauvaise attitude de cœur. Ils se contentaient d’un rituel extérieur, et négligeaient la position intérieure d’affection et de communion avec Dieu. Faisons bien la différence entre la religion et la religiosité : l’une est agréable au Seigneur, quand elle correspond à son sens premier d’union avec Dieu, tandis que l’autre lui est en horreur, car elle est empreinte de légalisme et d’hypocrisie.
Je vous invite à lire un autre texte plutôt long, mais qui dépeint bien ce que Dieu ressent face à la fausse adoration. Même si les reproches sont adressés aux adorateurs de l’ancienne alliance, les principes restent valables pour la nouvelle alliance. Regardez ce que dit Es 1.11-16 :
11 Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
12 Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis ?
13 Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités.
14 Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter.
15 Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang.
16 Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; Cessez de faire le mal.
Nous retrouvons à peu près les mêmes reproches que dans le prophète Amos, mais avec davantage de précisions. Tout était fait selon les normes externes du culte établi par la loi de Moïse, mais le cœur ne cherchait pas à être en accord avec les critères divins de sainteté. Là aussi les reproches sont sévères : Dieu exprime son horreur et sa haine de leur adoration. Il détourne ses yeux et ses oreilles de leurs offrandes, parce qu’elles sont faites sans repentance.
Nous voyons donc que les membres du peuple de l’alliance, offraient leur culte au vrai Dieu, selon ses indications, mais avec la mauvaise attitude de cœur. La question est : qu’en est-il de nous aujourd’hui ? Il est capital que nous examinions notre cœur, afin d’être certains que notre adoration, au-delà des formes qu’elle revêt – traditionnelle ou charismatique – ne soit pas obstruée par une position intérieure non conforme à la sainteté glorieuse de Dieu.
Faire les bonnes choses pour le vrai Dieu ne suffit pas, il faut aussi que notre cœur s’accorde avec ce que nous faisons. Je crois que la parole qui conclue le mieux cette section de notre étude, et que nous devrions méditer soigneusement, se trouve dans 1 S 16.7 : L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur.
En d’autres mots, ne restons pas à la surface des choses, mais veillons à avoir un cœur qui répond aux critères de Dieu. Recherchons la sincérité et l’authenticité avant tout lorsque nous nous approchons du Seigneur pour l’adorer. Voici une image d’un vrai adorateur, tel que le Père le recherche, nous la trouvons dans le Ps 24.3-6 :
3 Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel ? Qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint ?
4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; Celui qui ne livre pas son âme au mensonge, Et qui ne jure pas pour tromper.
5 Il obtiendra la bénédiction de l’Eternel, La miséricorde du Dieu de son salut.
6 Voilà le partage de la génération qui l'invoque, De ceux qui cherchent ta face, de Jacob !
Nous avons dans ce texte les trois conditions pour faire partie de cette catégorie d’adorateurs : 1) Avoir les mains innocentes, c'est-à-dire marcher dans l’obéissance au Seigneur, et ne pas se compromettre avec la nonchalance spirituelle ambiante. 2) Avoir le cœur pur, c'est-à-dire garder des motifs sains et droits pour se présenter devant la face de Dieu. 3) Chercher la face de Dieu, c'est-à-dire être animé d’une soif de la présence du Seigneur et tout faire pour vivre avec elle.
A bientôt...
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