Ps 45.1-3 :
1 Au chef des chantres. Sur les lis. Des fils de Koré. Cantique. Chant d’amour.
2 Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain !
3 Tu es le plus beau des fils de l’homme, La grâce est répandue sur tes lèvres : C’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours.
Le Ps 45 fait partie des psaumes messianiques, c’est-à-dire que c’est un psaume qui parle spécifiquement de Jésus, qui annonce prophétiquement certaines caractéristiques de la personne et de l’œuvre du Christ, et dont l’accomplissement est présenté dans le Nouveau Testament.
Le Ps 45 a pour thème l’union entre Jésus et son église. Cette union est illustrée par le mariage entre un roi et celle qu’il a choisie pour reine. L’auteur du psaume en parle comme le témoin qui assiste à la scène grandiose d’un mariage royal.
Le psalmiste est littéralement subjugué par ce qu’il voit et entend. Il décrit le spectacle auquel il assiste et qui est hors du commun. Ce psaume peut être simplement divisé en trois parties :
v.1-2 : L’auteur se présente et dévoile le but du psaume. Il s’agit des Fils de Koré, c’est-à-dire des chanteurs affectés au service du Temple. Le psaume est un chant d’amour, composé pour le mariage du roi.
v.3-10 : Il présente le fiancé en décrivant avec admiration ses qualités.
v.11-18 : Il présente la fiancée en rappelant sa nouvelle destinée.
Nous n’allons nous arrêter que sur un aspect de la présentation du fiancé qui n’est autre que le roi en personne. Ce qui faut retenir de ce mariage, c’est que contrairement aux mariages auxquels nous pouvons assister, ce n’est pas la mariée qui est mise en valeur, mais c’est le marié.
Habituellement, lors d’un mariage, tous les yeux sont sur la mariée, et c’est surtout elle qui est admirée. Mais ici, c’est l’époux qui bouleverse les invités, et surtout l’auteur du psaume. Notons ce qu’il déclare dès le commencement :
2 Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain !
Il confesse que tout ce qu’il va écrire, il l’écrit pour le roi, c’est-à-dire pour le fiancé. Il est tellement émerveillé par le roi, que son cœur bouillonne de paroles pleines de charme.
Le roi fait sur lui une telle impression, qu’il ne peut retenir toute son admiration. Il veut tellement décrire la splendeur du roi, qu’il demande à sa langue d’être aussi efficace et professionnelle que la plume d’un habile écrivain.
C’est avec une grande spontanéité et le cœur débordant d’admiration qu’il s’exclame dans le verset qui va retenir notre attention :
3 Tu es le plus beau des fils de l’homme, La grâce est répandue sur tes lèvres : C’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours.
Etre si bouleversé par la beauté du marié, au point d’oublier la beauté de la mariée, et de parler tout d’abord de celle du marié : cela sort totalement de l’ordinaire ! Mais pourquoi une telle passion de la part du psalmiste, à mettre en avant la beauté du marié, au détriment de celle de la mariée ?
Parce que ce psaume est prophétique de la splendeur de Jésus, et que lorsque quelqu’un contemple la splendeur du Fils de Dieu, il ne peut parler d’autre chose. La question est : Avons-nous vu Jésus tel qu’il est réellement, et avons-nous été charmés par lui, au point de nous écrier « Tu es le plus beau des fils de l’homme » ?
En quoi Jésus est-il le plus beau des fils de l’homme ? Tout d’abord, cela ne se réfère pas à une beauté physique particulière, car le prophète Esaïe, en parlant de la présence terrestre de Jésus, a dit :
Es 53.2 : Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Hollywood présente parfois Jésus comme un beau châtain aux yeux bleus, mais la réalité semble être différente. Non pas qu’il ait été laid, mais il fut plutôt quelconque, sans éclat physique particulier.
Le verdict sur son apparence physique est clair : Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Ni Paco Rabanne, ni Hugo Boss ne lui aurait demandé d’être l’égérie d’un de leurs parfums...
Mais pourquoi pouvons-nous dire de Jésus : Tu es le plus beau des fils de l’homme ? Beaucoup ne voyaient en lui qu’une personne ordinaire, si bien qu’on disait de lui dans Mt 13.55 : N’est-ce pas le fils du charpentier ? n’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ?
Cependant, Si nous lisons attentivement l’évangile, nous verrons que Jésus manifeste une perfection morale dans chaque circonstance de sa vie et de son ministère. Et c’est cette perfection qui fait de lui le plus beau des fils de l’homme.
La personnalité et le caractère de Jésus sont parfaitement et merveilleusement équilibrés, sans aucun excès, ni manque. Tout est irréprochable chez lui, et fait de lui un homme absolument différent de tout homme ayant jamais vécu sur terre.
Par exemple, savons-nous qu’il n’y avait aucun point fort chez Jésus ? Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait aucun point faible. On remarque chez un individu des points forts, parce qu’il existe des points faibles, et c’est le contraste entre les deux qui les font ressortir. Mais il n’y a rien de tel chez Jésus : ni point faible, ni point fort...
Il était sans défaut, ni contradiction. Il y avait chez lui un parfait équilibre de caractère et d’action. Jamais il n’a parlé quand il fallait se taire, et jamais il n’a gardé le silence, quand il fallait parler, comme l’indique Mc 15.2-5 :
2 Pilate l’interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis.
3 Les principaux sacrificateurs portaient contre lui plusieurs accusations.
4 Pilate l’interrogea de nouveau : Ne réponds-tu rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent.
5 Et Jésus ne donna plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate.
La première fois, Jésus répond à Pilate pour témoigner de son identité, mais la seconde fois, il ne donna aucune réponse, afin de ne pas empêcher sa condamnation par le pouvoir de la vérité qui se serait exprimée par sa bouche.
Contrairement à nous, Jésus n’a jamais contredit aucune action ou aucune parole qu’il aurait prononcée auparavant. Il n’a jamais apporté aucune amélioration à ses déclarations ou à ses actes, il n’a jamais eu à se débarrasser d’une quelconque extravagance, il n’a jamais dû abandonner une excentricité. Il n’a jamais eu à réajuster quoi que ce soit chez lui.
Le caractère et la personnalité de Jésus étaient uniques, car ce que des sages, des grands hommes ou des maîtres spirituels respectés ont fait, lui, il ne les a jamais faits. Relevons quelques exemples de choses qu’il n’a jamais faites :
1) Jésus n’a jamais eu besoin de rectifier, ni de retirer la moindre parole qu’il prononça, parce qu’il disait toujours la vérité, sans jamais exagérer ou retrancher une partie de ce qui devait être dit. Il n’y a jamais eu de sa part de demi-vérité, ou de rapport inexact. Aucune modification ou rectification ne fut jamais nécessaire.
2) Jésus n’a jamais présenté aucune excuse pour une quelconque parole ou action qu’il n’aurait pas su contrôler ou gérer correctement. Si l’aptitude à s’excuser est une preuve de grandeur, Jésus était bien au-delà, car il n’a accompli aucune action, ni prononcé aucune parole qui exigea une seule excuse de sa part.
3) Jésus n’a jamais confessé aucun péché, contrairement aux plus grands saints qui eux, ont reconnu et confessé leurs péchés dans un acte d’humilité et de contrition profonde en face de la sainteté de Dieu. En réalité, Jésus défia aussi bien ses amis que ces ennemis à trouver la moindre faute chez lui :
Jn 8.46 : Qui de vous me convaincra de péché ?
4) Jésus n’a jamais demandé pardon pour quoi que ce soit. A aucun moment, Jésus n’a ressenti le moindre remords, ou éprouvé la moindre crainte d’un châtiment à venir. Lui qui a exhorte ses disciples à prier le Père de la sorte :
Mt 6.12 : Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés...
Il n’a jamais lui-même prononcé ces paroles, parce qu’il n’a jamais commis aucune offense morale ou spirituelle.
5) Jésus n’a jamais demandé conseil pour une action ou une déclaration qu’il devait faire. Il n’a jamais eu besoin de conseillers qui l’aident dans ses prises de décisions. Il ne s’est jamais tourné vers ses disciples pour leur demander leur avis. Au contraire, quand certains tentèrent de le conseiller, il rejeta sévèrement leurs avis :
Jn 7.3, 8 :
3 Et ses frères lui dirent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais...
8 Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n’y monte pas encore, parce que mon temps n’est pas encore accompli.
Mt 16.21-23 :
21 Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour.
22 Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas.
23 Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.
6) Jésus ne s’est jamais justifié pour une conduite de sa part qui aurait pu porter à confusion. Jamais, il n’a essayé d’expliquer son attitude à un moment donné. L’évangile nous fournit deux fabuleux exemples : la tempête sur le lac et la mort de Lazare.
Mc 4.37-39 :
37 Il s’éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu’elle se remplissait déjà.
38 Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent, et lui dirent : Maître, ne t’inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ?
39 S’étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme.
Alors que les disciples lui reprochaient son indifférence et son inconscience devant la gravité de la situation, Jésus ne présenta aucune excuse et n’essaya pas de se justifier. Il a juste fait ce qu’il devait faire : calmer la tempête, c’est tout !
Jn 11.6, 21-23 :
6 Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était...
21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
22 Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera.
23 Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera.
A l’annonce de la maladie de Lazare, Jésus attend qu’il meure avant d’aller retrouver Marthe et Marie, ses deux sœurs. Devant l’incompréhension de Marthe, Jésus ne se confond pas en excuses et ne se justifie pas, il agit comme il l’avait prévu : il ressuscite Lazare.
7) Et pour terminer, Jésus n’a jamais demandé, ni permit que qui que se soit prie pour lui. Il n’avait nullement besoin qu’on le soutienne par la prière, dans quelque circonstance que ce soit. Peut-être que quelqu’un objectera que dans le jardin de Gethsémané il exhorta ses disciples à prier dans Mt 26.40-41 :
40 Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi !
41 Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.
Cependant, il est clair que Jésus ne demandait pas à ses disciples de prier pour lui, mais pour eux-mêmes, afin de ne pas succomber à la tentation. Et parce qu’ils n’ont pas prié, tous succombèrent à la tentation de l’abandonner :
Mt 26.56(b) : Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite.
Toutes ces choses que Jésus n’a jamais faites, le mettent totalement à part de tous les autres hommes, si grands soient-ils ! Par contre, il a fait ce que personne n’a jamais pu faire : exercer un contrôle absolu sur sa vie et remplir sa mission avec exactitude.
Le manque de maîtrise de l’homme sur la vie et les circonstances qui la composent, est clairement exposé par Jésus dans Mt 5.36 : Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Il a aussi dit :
Mt 6.27 : Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ?
Mais lui, Jésus, maîtrisait parfaitement les événements, et n’a jamais permis que rien ni personne ne l’arrête avant qu’il ait atteint son objectif. C’est pourquoi, il parlait de son heure, c’est-à-dire du moment exact où il devait mourir.
Jn 7.30 : Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.
Il déclare sans ambiguïté qu’il contrôle le don de sa vie, et que cela se passera selon le plan parfait du Père dans Jn 17.17-18 :
17 Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.
18 Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.
Jésus est le plus beau des fils de l’homme, non seulement parce qu’il maîtrise parfaitement sa vie, en obéissance à la volonté de Dieu, mais aussi parce que le psalmiste dit : La grâce est répandue sur tes lèvres...
Cela signifie que la splendeur de Jésus se manifeste dans sa façon de parler. Il y a de nombreux témoignages de la perfection de ses paroles dans les évangiles, relevons les plus connus :
Lu 4.22 : Et tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph ?
Ceux qui entendaient l’enseignement de Jésus étaient « dans l’admiration » de ses paroles. Les disciples eux-mêmes ont rendu ce témoignage poignant :
Jn 6.68 : Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
C’étaient des paroles qui communiquaient la vie, tant au sens spirituel que physique du terme. Par sa seule parole, Jésus guérissait les malades :
Mt 8.8 : Le centenier répondit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri.
Ces paroles désarmaient ses ennemis, au point où ils ne pouvaient pas l’arrêter selon Jn 7. 45-46 :
45 Ainsi les huissiers retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?
46 Les huissiers répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme.
Et lorsque le psalmiste se rend compte de l’absolue beauté du roi, il comprend pourquoi ce dernier est tellement béni par Dieu : C’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours.
En quoi Jésus a-t-il été béni par Dieu ? L’apôtre Paul a reçu cette révélation qu’il partage avec nous dans Ph 2.9-11 :
9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement Élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
Cette élévation concerne Jésus-Christ, c’est-à-dire, le plus beau des fils de l’homme. C’est en tant que Dieu fait homme que Jésus a été déclaré Seigneur, et élevé à la droite du Père. C’est pourquoi, il peut nous associés à sa position à la droite de Dieu, car c’est pour nous qu’il a obtenu cette bénédiction selon Ep 2.4-7 :
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ;
6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ,
7 afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.
En quoi Jésus est-il le plus beau des fils de l’homme ? Parce qu’il nous a aimés au point de mourir pour nous à la croix. Il est ressuscité. Il est monté s’asseoir à la droite de Dieu, et nous a fait asseoir avec lui !
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