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YAHVE ROHI : L’ETERNEL NOTRE BERGER

Nous abordons l’étude du cinquième Nom d’Alliance de Dieu qui ne manquera pas de vous plaire, du moins je l’espère ! Il se trouve dans un des textes les plus célèbres de toute la Bible. Nous serons probablement en présence du Nom le plus connu de Dieu, et très certainement de celui qui a apporté le plus de réconfort aux croyants de tous les temps.

Ps 23.1 : L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien.


Rares sont ceux qui ne connaissent pas le Ps 23. J’ai lu quelque part, qu’un jour lors d’une croisière sur un grand paquebot au début du 20ème siècle, le capitaine du navire a proposé aux passagers d’animer eux-mêmes une des soirées récréatives. Ceux qui le désiraient, pouvaient monter sur scène et offrir aux spectateurs un show improvisé. Il y avait à bord un acteur réputé pour ses talents d’orateur qui proposa de réciter le Ps 23. Il le fit si bien, qu’à l’issu de sa prestation, la foule présente lui a fait un standing ovation de plusieurs minutes. Les applaudissements et les cris d’admirations ont duré si longtemps, que personne d’autres n’osaient prendre le relai, de peur de se faire ridiculiser, après une séance aussi brillante...


Mais devant l’insistance du capitaine, un homme accepta de monter sur scène, à la seule condition d’être autorisé à réciter le même Psaume. Tout le monde fut étonné de sa proposition, toutefois on accepta sa demande. Il récita donc le Ps 23, mais avec toutes les imperfections d’un non professionnel de l’art oratoire et de la comédie. Sa voix, sa vitesse de parole, sa gestuelle, et même son aspect physique laissait à désirer, et après son intervention il n’y eu aucun applaudissement, mais tout le monde sanglotait, et un profond respect remplissait l’atmosphère de la salle de spectacle.


L’acteur qui l’avait précédé, dont le visage avait été mouillé de ses larmes, tout comme les autres spectateurs qui avait entendu l’inconnu, et auquel on demandait pourquoi la réaction avait été si différente entre les deux prestations, donna comme réponse : « En tant que professionnel de l’art oratoire, je connais parfaitement le Psaume du Bon Berger, mais cet homme lui, malgré ses imperfections, connait personnellement le Berger du Psaume ! » Cette petite histoire devrait nous faire réfléchir. Que connaissons-nous exactement : le Psaumes du Berger ou le Berger du Psaumes ? En d’autres mots, sommes-nous entrés dans l’alliance du Berger ? Il est ici question de connaissance de cœur que tout croyant devrait avoir de Dieu, et non pas de connaissance intellectuelle uniquement.


Ce Psaume a été écrit par David. Il fort probable qu’il l’a rédigé alors qu’il était déjà le roi d’Israël. Peut-être pensait-il à toutes ses années où il a été lui-même berger des troupeaux de son père ? Je crois aussi qu’il se remémorait toutes ces années d’épreuves en tant que prétendant au trône, lorsque Saül voulait le tuer, et qu’il devait s’enfuir sans arrêt. Au milieu de toutes ses épreuves, il a fait l’expérience de l’attention divine, au point de réaliser que Dieu s’occupe de lui comme un berger le fait avec sa brebis :


Il en prend soin en veillant à ce qu’elle ne manque de rien, ce qui justifie l’incroyable témoignage de David : je ne manquerai de rien (v.1) ! Nous nous trouvons ici en présence de l’Alliance de la Plénitude. Il y est question d’une satisfaction que nous avons beaucoup de mal à expérimenter, et cela parce que notre éducation spirituelle est trop superficielle, se réduisant principalement à des articles de foi dans lesquels nous croyons, et à des obligations religieuses que nous pratiquons par habitude. Mais la vie avec Dieu est tellement plus que cela… Permettez-moi de lever un coin du voile sur le sens caché de ce merveilleux Psaumes.


« Je ne manquerai de rien » (v.1). N’est-ce pas étrange que le psalmiste fasse une telle déclaration ? Comment peut-il affirmer que parce que Dieu est son berger, il ne manquera de rien ? Car si on y réfléchit, nous avons tous connu des périodes de manque, quand bien même nous croyions en Dieu comme notre berger. Tout d’abord, il faut comprendre que cette provision résulte d’une relation individuelle et intime avec Dieu, où il est bien plus que notre créateur, mais occupe la place de berger. Et dans l’intimité de cette union, nous pouvons en arriver au point où nous découvrons que réellement, dans chaque situation à laquelle nous sommes confrontés, nous ne manquons de rien.


Quand nous éprouvons un sentiment de manque, c’est parce que nous ne sommes pas aussi proche du Seigneur que nous le pensions ! Et j’insiste sur la notion du sentiment de manque. Il ne s’agit pas du manque en lui-même, mais du sentiment que nous ressentons. Or un sentiment est l’expression émotionnelle d’une pensée. Quand cette pensée occupe mon esprit, elle amplifie mon expérience. Plus je pense à mon manque, plus ce manque augmente dans ma vie. Ce phénomène correspond au principe de résonnance. Mais quand mon cœur est intimement lié à Dieu, et que je sais qu’il conduit tout parfaitement, je surmonte ce sentiment de manque, et je constate que chaque chose arrive à point nommé ! On parle alors de synchronicité, ou de providence, pour employer un terme chrétien plutôt désuet. D’ailleurs, le reste du Psaumes nous montre de quelle façon nous ne manquons de rien. Le Ps 23 nous indique que Dieu accompli fondamentalement quatre choses :


1) Il conduit : Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom (v.2-3)

Premièrement, Dieu nous conduit. Cette conduite se manifeste principalement par le repos et la restauration. Quand nous expérimentons de la souffrance face aux difficultés de la vie, Dieu nous donne tout d’abord du repos. Il s’agit du repos de l’esprit, qui passe aussi par le repos du corps. Cela n’implique pas pour autant que la situation s’arrange. Les problèmes sont peut-être encore là, mais si nous sommes proches de Dieu, si nous sommes conscients que c’est une tempête qui ne fait que passer, nous pouvons aller au-delà de l’affolement du mental, et connaître le repos intérieur. Ce repos, c’est un lâcher-prise. Nous n’essayons plus de nous démener pour changer les choses, et même si nous agissons comme des êtres responsables, nous cessons de nous accrocher violemment à la situation.


Puis, dans ce lâcher-prise ou cet abandon intérieur, il y a du repos pour notre cœur. Ce repos intérieur, qui contraste avec l’angoisse, le stress, l’amertume et la colère, est représenté par les verts pâturages et les eaux paisibles ! Et dans cette attitude, car c’est d’une attitude ou posture qu’il s’agit, d’une disposition intérieure, Dieu restaure notre âme. Cela signifie qu’il la rafraîchit et la remet en bon état. Il renouvelle notre pensée, fortifie notre volonté et affermit nos émotions afin que nous puissions reprendre la course avec une nouvelle énergie. Reposé et restauré, je peux savoir si je marche sur les sentiers de la justice, c'est-à-dire que je suis sur la bonne voie et que je fais les bons choix.


2) Il protège : Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent (v.4)

Deuxièmement, Dieu nous protège. Cette fameuse vallée dont parle David ne représente pas la mort elle-même, mais plutôt les périodes où tout va mal. Les moments où nous sommes dépassés par les évènements, où nous nous sentons en danger. En danger, parce que nous n’avons plus de force pour affronter le ou les problèmes. Et c’est dans ces moments d’ombre que Dieu se tient encore plus à nos côtés pour nous protéger. Nous apprenons que sa présence est notre sauvegarde ! Mais, sa présence rassurante se manifeste de deux façons : par sa houlette et son bâton ! Qu’est-ce que cela signifie ? La houlette parle de la consolation que Dieu nous accorde au milieu de nos souffrances. Il s’agit de l’apaisement dont nous pouvons faire l’expérience dans notre âme, alors que la tempête se déchaine à l’extérieur.


Nous pouvons réaliser tout à coup qu’il subsiste une porte de sortie. Il est vrai que l’angoisse nous fait perdre de vue toute issue à une situation. Pris dans la spirale de l’affolement, nous avons tendance à croire que tout va s’effondrer, et que nous ne pourrons pas nous en sortir. Cet état d’esprit ne fait qu’empirer les choses, car tout ce sur quoi reste notre conscience ou notre pensée, prend de l’ampleur et se multiplie. C’est ainsi que l’on assiste à a loi des séries : une catastrophe s’ajoute à une catastrophe sur une période plus ou moins longue. Alors Dieu intervient, et nous réconforte en nous permettant de voir qu’il y a une sortie possible de notre problème. Nous éprouvons un nouveau courage, et notre état d’esprit plus positif, plus ouvert, donne naissance à une solution inattendue peut-être.


Mais il y a aussi le bâton qui parle de discipline. Cela montre que certaines situations douloureuses sont permises pour nous conduire à apprendre une leçon que nous avons refusé d’apprendre par d’autres moyens. Par exemple, l’humilité s’apprend parfois, non dans l’acceptation de nos limites, mais par une épreuve qui nous rappelle notre faiblesse, notre incapacité à bien faire, et notre totale dépendance envers la grâce divine. L’important, c’est de discerner la présence de Dieu, tant dans le réconfort que dans la discipline !


3) Il nourrit : Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires (v.5a)

La différence primordiale entre le Créateur et la créature, c’est le besoin de nourriture. La Bible nous donne l’impression que Dieu n’a aucunement besoin de se nourrir, mais ce n’est pas le cas pour les êtres peuplant la terre, que ce soit le règne animal ou humain. Ce besoin de nourriture assure notre survie, et nous devons y pourvoir constamment. Mais ce besoin de nourriture ne concerne pas seulement notre corps, il touche également notre esprit. Ainsi, la partie immatérielle de notre personne a autant besoin d’être nourrie que la partie matérielle. Mais en sommes-nous conscients ? Si oui, que faisons-nous pour satisfaire ce besoin ? Beaucoup de croyants lisent la Bible par obéissance à la règle de dévotion de leur confession chrétienne, car à peu près toutes les églises conseillent aux gens de lire la parole de Dieu. Mais le font-ils par obéissance, ou pour se nourrir l’esprit ? Si c’est le premier cas, on en retire rarement quelque chose de notre lecture…


Il est nécessaire que l’esprit comprenne qu’il lit la Bible pour se nourrir et se fortifier, s’il veut en retirer un bénéfice. Ce qui est remarquable dans ce verset, c’est que Dieu nous nourrit enprésence de nos ennemis. Les difficultés sont là, attendant que l’on sombre dans le désespoir, mais si nous remplissons notre esprit de pensées positives, constructives, sages et édifiantes, ces mêmes difficultés ne peuvent injecter leur venin dans notre âme, car celle-ci est soutenue par une substance spirituelle que nous avons reçue pendant notre lecture.


Je tiens à ajouter qu’il ne faut pas se limiter à la lecture de la Bible, même si c’est important, mais nous pouvons, et nous devons élargir notre champ de connaissance en lisant des ouvrage qui se rapportent à différents sujets de la vie contemporaine : la gestion du stress, de notre budget, le domaine des relations, le développement personnel, l’utilisation de la pensée, le traitement des émotions, etc. En d’autres termes, poursuivez votre éducation personnelle durant toute votre vie, et garder un esprit vif, rempli de connaissance et de sagesse, pour palier à la perte d’énergie physique quand viendront les vieux jours.


4) Il soigne : Tu oins d’huile ma tête, Et ma coupe déborde (v.5b)

Le geste d’oindre d’huile fait référence aux soins médicaux de l’époque, surtout envers des brebis qui étaient assaillis par des insectes. L’huile servait d’adoucissant, d’antiseptique et de cicatrisant. Nous sommes ici en présence d’une des plus belles interventions de Dieu dans notre vie. Il est capable de guérir notre corps, c’est vrai, mais plus important encore, il peut guérir notre âme. Nous en avons déjà parlé quand nous avons étudié le Nom de YAHVE RAPHA, aussi je ne vais pas m’étendre sur le sujet à nouveau. Ce qui ressort ici, c’est que cette guérison déborde de nous et fait du bien aux autres autour de nous. Une personne qui a été touchée dans son âme par Dieu, est en mesure d’aider ceux qui sont dans sa proximité, car sa guérison permet à la vie divine de couler à travers elle vers les autres.


C’est toujours édifiant de se trouver en compagnie de quelqu’un qui a expérimenté l’onction de Dieu dans son cœur, cela a un effet apaisant sur celui qui est en recherche de guérison. Il y a tant de responsables d’église qui ne parlent qu’à partir de la connaissance doctrinale qu’ils ont, mais ne parlent pas depuis un cœur guéri. Le résultat c’est un légalisme, une dureté, une sévérité qui condamne, alors que cela devrait être une compassion qui relève, encourage et console. Je crois qu’il n’y a rien de pire que de tomber entre les mains d’un responsable d’église légaliste ! Quand c’est le cas, il faut penser à battre en retraite… Il y a certains croyants qui se suicident spirituellement en subissant un traitement et un enseignement destructeur, de la part d’un responsable qui n’a jamais fait l’expérience de la grâce de Dieu.


YAHVE ROHI, voilà un Nom bien agréable à prononcer ! Mais comme je l’ai déjà indiqué, ce Nom exprime une condition sine qua none à l’expérience que l’on peut en faire : la relation personnelle. Ce Nom de Dieu met une emphase particulière sur l’intimité, l’amitié, le partage des nécessités de la vie entre l’homme et son créateur. Dans l’Ancien Testament, Dieu se révèle comme le berger de son peuple d’Israël, comme par exemple dans le Ps 100.3 : Sachez que l’Eternel est Dieu ! C’est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons ; Nous sommes son peuple, et le troupeau de son pâturage.


Mais il n’est pas seulement le berger de son peuple, il est aussi le berger de chacun en particulier car David dit : L’Eternel est mon berger. Sans conteste, cette image du berger est celle qui est le plus clairement appliquée à Jésus dans le Nouveau Testament. D’ailleurs, lui-même s’est présenté comme tel dans Jn 10.14 : Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent. Jésus se sert donc de la même métaphore pour révéler sa relation avec ses disciples. Il a accompli ce que Dieu avait dit par la bouche de son prophète dans Ez 34.15-16 :

15 C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Eternel.

16 Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade.


Il agit de la sorte tout au long de son ministère en s’occupant des laisser pour compte, des prostitués, des lépreux, des malades, des pauvres et de tous ceux qui manifestaient leur désir d’être bénis par lui. Nous pourrions même penser que la génération qui a eu le privilège de recevoir la visite physique de Jésus, possède un avantage qui ne nous appartient plus. Comment peut-il être notre berger aujourd’hui, car il n’est plus là ? Mais l’évangile nous apprend que Jésus est devenu le berger de tous ceux qui croient, en donnant sa vie à Golgotha. Nous lisons dans Jn 10.11 : Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.


Comme pour les autres Noms de Dieu, YAHVE ROHI prend tout son sens à la croix où Jésus est mort pour nous. Il est devenu notre berger, parce qu’il a pris la place de l’agneau immolé. C’est parce qu’il s’est sacrifié en notre faveur que Jésus est appelé aujourd’hui le grand berger dans He 13.20 : Que le Dieu de paix, qui a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus. Oui, c’est par sa mort sur la croix et sa résurrection, que Jésus-Christ est maintenant pour tous ceux qui le veulent et qui croient YAHVE ROHI, l’Eternel notre Berger.


A bientôt...



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